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Julia Simon qui remporte la Coupe du monde ? Johannes Boe qui bat son record de succès en une saison ? Nos six questions

Simon Farvacque

Mis à jour 02/03/2023 à 09:49 GMT+1

COUPE DU MONDE - En cette semaine de reprise à Nove Mesto, une interrogation est prégnante : Julia Simon va-t-elle succéder à Sandrine Bailly (2005) en tant que Française lauréate du classement général ? Pour Johannes Boe, l’affaire est en très bonne voie et c’est surtout l’aspect historique de son opus 2022-2023 qui est à scruter. Comme celui, de manière négative, des Bleus. Nos six questions.

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Simon va-t-elle remporter le gros globe ?

C’est la question principale de cette fin de saison, si on l’aborde par un prisme tricolore : Julia Simon va-t-elle gagner la Coupe du monde, édition 2022-2023 ? Leader après quatorze des vingt-et-une épreuves individuelles, elle peut devenir à 26 ans la première Française à remporter le gros globe depuis Sandrine Bailly, en 2005.
Simon compte 76 points d’avance sur Elvira Oeberg, sa dauphine, et 170 points de marge sur Lisa Vittozzi, qui complète le podium provisoire. Une victoire rapporte 90 points, une deuxième place 75, etc. L’affaire est donc tout sauf entendue et le duel franco-suédois, arbitré par l’Italienne, promet.
Ce ne sera pour autant pas une opposition diamétrale. Simon et Oeberg sont quasiment inséparables, statistiquement. La Française affiche 90% de réussite au tir et -5% en temps de ski par rapport à la moyenne du circuit féminin. La Suédoise fait à peine moins bien face aux cibles (89%) et à peine mieux sur la piste (-6%).
  • Notre avis : Julia Simon semble prête pour la consécration. Les Mondiaux ont confirmé qu’elle avait passé un cap et son niveau à ski est impressionnant : dans ce domaine, la tendance s’inverse même (en sa faveur) par rapport à Elvira Oeberg. Elle a son destin en main, à défaut d’avoir tué le suspense.
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Une saison record pour Boe ?

Johannes Boe est lancé dans une compétition face à lui-même. Avec onze victoires en solo sur quatorze possibles - hors Mondiaux (voir suite) -, il est exactement dans les temps de passage de sa saison record de 2018-2019. La barre à atteindre voire dépasser ? Seize succès. Il ne reste qu’un joker à l’ogre norvégien pour établir une nouvelle marque de référence à l’issue des vingt-et-une épreuves labellisées "Coupe du monde".
Si l'on considère encore les Championnats du monde dans l'équation - leurs résultats ne comptent plus dans le classement planétaire, comme stipulé en juin dernier par l'IBU, mais ils ne sont pas pour autant rayés des tablettes - il a même deux coups d'avance (14/18 vs 12/18). Par ce prisme, avec déjà quatorze victoires, Boe n'a "plus que" trois courses (sur sept) à gagner pour se surpasser.
En termes de points, le changement de règlement (évolution du barème, retrait de deux scores qui n'est plus en vigueur) rendra l’aspect historique de sa saison difficile à estimer. Il restera possible d’appliquer le nouveau règlement à sa précédente glorieuse saison pour la comparer à celle-ci. La fédération internationale s'est prêtée au jeu, en cours de route : le Boe d’aujourd’hui mène 1139-1133 face à sa version d’il y a quatre ans.
  • Notre avis : L’enjeu majeur est la question de la décompression (ou non). Si les Mondiaux presque parfaits de Johannes Boe ont signé le virtuel coup de sifflet final de sa saison grandiose, il sera moins saignant. Sinon, son propre record est en danger.
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Un zéro pointé pour les Bleus ?

Toujours pas de victoire chez les messieurs : après deux tiers des joutes individuelles au programme, les Français n’ont pas remporté la moindre épreuve. Si aucun n’y remédie d’ici à la fin de la saison, ce sera une première depuis l’exercice 1996-1997, juste avant l’éclosion de Raphaël Poirée.
Emilien Jacquelin ayant mis la flèche pour cet hiver, Quentin Fillon Maillet porte les principaux espoirs de succès du contingent masculin français. Le tenant du gros globe de cristal a pour meilleur résultat 2022-2023 une 2e place, lors de la poursuite de Pokljuka, début janvier.
  • Notre avis : Quentin Fillon Maillet est le meilleur des autres, derrière l’armada norvégienne. La façon dont il a conclu victorieusement en relais lors des Mondiaux prouve qu’il a toujours la gagne en lui. Il ne serait pas étonnant de le voir en claquer une. Pour les autres Tricolores, il faudra qu’énormément de planètes s’alignent.
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Qui pour accompagner le duo Boe-Laegreid ?

Le sacre de Johannes Boe (1139 pts) n’est pas officiel. Mais envisager que le gros globe lui échappe relève quasiment de la science-fiction, sauf blessure/maladie. Il semble à peine plus intéressant de se pencher sur l’identité de son dauphin, tant Sturla Laegreid (920 pts) dispose d’une marge conséquente sur Vetle Christiansen (3e, 588 pts). L'absence de Lagreid à Nove Mesto, positif au Covid-19 pourrait toutefois relancer le suspense, surtout si le Norvégien peine à retrouver la forme lors des derniers rendez-vous.
La troisième place n'en serait que plus disputée encore. Roman Rees, 9e, compte 144 points de retard sur Christiansen. Entre eux : Tarjei Boe, Benedikt Doll, Johannes Dale, Martin Ponsiluoma et Quentin Fillon Maillet sont autant de candidats potentiels au podium, même si "QFM" (4e) est tout de même à 105 unités de la boîte.
  • Notre avis : Le redoutable sprinteur qu’est Christiansen sera difficile à déloger. Terminer sur le podium du classement général représenterait un marqueur de progression pour lui, quand Fillon Maillet visera sans doute davantage une victoire. Tarjei Boe (34 ans) jouit quant à lui d’une belle dynamique, mais il est probable qu’il ait programmé un pic de forme pour les Mondiaux, plus encore que ses rivaux.
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Quelle course à un petit globe va nous tenir en haleine ?

Chez les dames, le classement du sprint est particulièrement serré. Illustration avec le cas de Julia Simon, seulement 5e de la spécialité… mais à 52 points de la première place, occupée par Denise Herrmann-Wick, après cinq des sept courses dans cette spécialité. A titre de comparaison, Johannes Boe relègue son premier poursuivant en la matière à 120 points.
Du côté de la mass start, on note une incroyable domination de la Norvège chez les hommes (les cinq premiers sont de cette nationalité) et un podium teinté de bleu-blanc-rouge côté femmes (Simon 1re, Anaïs Chevalier-Bouchet 3e). L’individuel messieurs est susceptible de susciter un intérêt particulier : il ne reste qu’une épreuve et Johannes Boe est menacé, notamment par Christiansen (à 8 points) et l’invité-surprise Niklas Hartweg (à 14 points).
  • Notre avis : Le globe du sprint dames devrait être intéressant à suivre – si vous n’avez rien contre l’arithmétique – et nécessiter de sortir la calculatrice, tandis que l’individuel messieurs pourrait bien priver Johannes Boe du "grand chelem".
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Lampic va-t-elle crever l’écran ?

C’est une interrogation de moindre importance, à l’aube de la reprise à Nove Mesto (sprint masculin jeudi, sprint féminin vendredi), mais cela pourrait devenir un sujet de premier plan : quand reverra-t-on Anamarija Lampic à l’œuvre, et avec quelle réussite ? La fondeuse slovène de 27 ans n’est qu’une biathlète à mi-temps.
Sa 5e place lors du sprint d’Hochfilzen – malgré un 7/10 et grâce à un temps de ski phénoménal – avait marqué les esprits en décembre. Elle a depuis signé un nouveau "Top 5" mais a été en retrait lors des Mondiaux. Sur une course à deux tirs, la magie peut opérer. Dans un tout autre genre, on aura Marte Olsbu Roeiseland à l'œil, pour constater si la "reine" du circuit retrouve son meilleur niveau.
  • Notre avis : Lampic est encore une biathlète inaboutie. Il semble bien tôt pour avoir des attentes précises à son sujet et rien ne dit qu’elle participera aux trois dernières étapes. Mais sa progression sur le pas de tir sera à suivre de près.
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