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Championnats du monde 2023 - Oberhof - Julia Simon a bien l'étoffe d'une patronne

Laurent Vergne

Mis à jour 20/02/2023 à 16:39 GMT+1

MONDIAUX 2023 – Si l'équipe de France, troisième du tableau des médailles, est apparue en recul dans la hiérarchie mondiale, très loin du duo Norvège – Suède, elle a toutefois eu la confirmation qu'elle tenait en Julia Simon une vraie leader. La Savoyarde a franchi un cap cet hiver. Leader de la Coupe du monde, elle a assumé ce statut à Oberhof durant les Mondiaux.

Simon, les yeux embués de larmes pendant "sa" Marseillaise

Le ciel tricolore a souvent ressemblé dans ces Championnats du monde à celui d'Oberhof : bien bouché. Pour la première fois depuis 2009, soit juste avant l'émergence de Martin Fourcade, l'équipe de France masculine a bouclé des Mondiaux sans décrocher la moindre médaille dans les épreuves individuelles. Le magnifique titre par équipes a certes atténué la portée de ce maigrichon bilan, mais le présent et l'avenir ont de quoi inquiéter. Heureusement, il y a Julia Simon. L'éclaircie dans une certaine grisaille.
Le grand rendez-vous de l'hiver était particulier pour la championne des Saisies. Cette campagne 2022-2023 l'a vue changer brutalement de statut. Les promesses des deux dernières saisons ont donné leurs premières fleurs, dans des proportions inattendues. C'est en tant que numéro un mondiale que Simon est arrivée en Allemagne, avec sur les épaules tout le poids de son dossard jaune. Côté tricolore, elle était d'autant plus attendue que les principaux leaders étaient en net retrait. Tout ceci aurait pu la stresser, la faire passer à côté de ses Mondiaux, mais non.
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Simon et Chevalier-Bouchet tenaient leur fantastique doublé : leur dernier tir fatal

Un avant et un après Oberhof ?

"Je pense avoir vécu ça avec assez de détachement", a-t-elle estimé dimanche après sa médaille de bronze sur la mass start. Son troisième podium après le bronze, déjà, du relais mixte, et surtout l'or de la poursuite. "Comme depuis le début de l'hiver, il y a des attentes, a ajouté la Française. Quand j'ai réussi à avoir le maillot jaune, peu de monde pensait que j'étais capable de le garder. Finalement, au fur et à mesure, je montre que j'ai les épaules pour supporter cette pression. Ici, la poursuite m'a quand même vraiment soulagée, je me suis dit que j'avais réussi à faire quelque chose de plutôt beau, à atteindre mon objectif."
On parle là d'une fille qui n'était même pas dans le Top 10 de la Coupe du monde ces deux dernières années et dont le palmarès était vierge de tout podium dans les grands rendez-vous, qu'ils soient olympiques ou mondiaux. "Ce sont les premières médailles que je décroche en individuel, c'est vraiment une grande satisfaction, insiste-t-elle. J'étais venue ici pour un titre, je suis vraiment très satisfaite d'avoir réussi à décrocher celui de la poursuite. Poursuite et mass start, ce sont mes courses de référence, et je réponds présent sur la mass start encore aujourd'hui (dimanche). Ça m'apporte beaucoup de confiance."
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Impériale Simon : son arrivée triomphale

Stéphane Bouthiaux va même un peu plus loin. A l'heure de dresser le bilan de sa tête d'affiche, le patron de l'équipe de France a estimé sur La Chaîne L'Equipe que les Mondiaux de Julia Simon étaient "exceptionnels". "Ce n'est pas n'importe quelle athlète qui peut se targuer de rentrer des Championnats du monde avec trois médailles", a-t-il pointé. Surtout quand l'une des trois est en or, et en individuel. Il y aura donc peut-être un avant et un après Oberhof pour Simon, venue en Allemagne pour claquer des résultats mais aussi pour trouver des réponses. Elle a eu les deux.

Objectif gros globe

Le pire, ou le mieux, c'est qu'elle donne le sentiment qu'il était possible de faire encore mieux pour elle. Il ne lui a manqué qu'une petite balle, la dernière, pour figurer également sur le podium de l'individuel. Elle se montre d'ailleurs exigeante vis-à-vis d'elle-même en soulignant ce qu'il reste à améliorer, même si elle garde les détails pour elle : "Je suis très contente de mes Mondiaux, mais j'ai aussi mis le doigt sur certains petits trucs qu'il faut que j'améliore pour la suite. Ça me permet de voir qu'avec mon niveau actuel, je peux déjà jouer les médailles, mais il faut continuer à élever ce niveau."
Après ce test grandeur nature, Julia Simon peut désormais se tourner l'esprit libéré vers sa grande conquête de l'hiver, le gros globe de cristal. Aux commandes du classement général de la Coupe du monde depuis le 8 décembre, il lui reste à tenir sur les sept dernières courses lors des trois étapes finales de la saison, à Nove Mesto, Östersund et Oslo-Holmenkollen. "C'est en train de devenir un objectif réel, ça peut se concrétiser, dit-elle. Il y a encore de belles choses à aller chercher et j'espère que ça va bien se finir."
Avec au menu deux poursuites et deux mass start, ses grandes spécialités, le coup est plus que jouable, d'autant que sa dauphine et principale rivale, Elvira Öberg, n'est pas au mieux à la sortie de ces Championnats du monde. 76 points séparent les deux jeunes femmes. Pas une marge colossale, mais la régularité de Julia Simon parle pour elle. "En début de saison, explique la nouvelle figure de proue du biathlon français, je voulais trouver de la régularité. Honnêtement, je ne pensais pas pouvoir la trouver à si haut niveau. Je n'ai pas eu de gros coup de mou. Il va encore y avoir de la pression." Mais elle a prouvé que cela ne lui faisait pas peur.
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