"On est là pour être des biathlètes" : Simon et Braisaz-Bouchet prêtes à aller de l'avant après l'affaire de la carte

ParFabien Esvan

Mis à jour 12/10/2023 à 16:31 GMT+2

L'heure était à la reprise pour l'équipe de France de biathlon, lundi 9 octobre. A l'apaisement aussi. Alors que "l'affaire de la fraude à la carte bancaire" a animé l'intersaison chez les Bleues, Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet se sont confiées à Eurosport après des semaines de flou. Avec le professionnalisme et la performance en leitmotivs. Le soufflé est retombé, place à la piste.

Simon sur son été agité : "Je savais que ça n’allait pas forcément me plaire"

Cette rentrée des classes était particulièrement scrutée. Plus que d'habitude, sans aucun doute. Après un été agité avec l'affaire de la carte bancaire entre Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet, l'heure était au retour au calme. Non, il ne faudrait pas tout oublier. Mais les deux championnes, têtes d'affiches de l'équipe de France féminine de biathlon étaient sur la même longueur d'onde pour ces retrouvailles à la Maison du ski et du snowboard de Meythet, sur les hauteurs d'Annecy.

Impériale l'an dernier, Julia Simon a traversé ses dernières semaines dans la tourmente. Très vite, la tenante du titre du gros globe a insisté sur l'importance de la performance. "On est là pour être des biathlètes, on est professionnelles. J’espère qu’on le sera toutes et qu’on ira chercher des sommets et donner le meilleur de nous-mêmes en individuel comme en relais", a-t-elle expliqué au micro d'Eurosport.

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Julia Simon

Crédit: Getty Images

Une mise à l'écart pour ne pas perturber le groupe

Pour la médaillée d'or de la poursuite des Mondiaux d'Oberhof 2023, cette rentrée sonne surtout comme le retour avec ses coéquipières après un été en solitaire où elle n'a pris part à aucun stage du groupe France. "C’est la première fois que je vais revenir dans le groupe. Je vais voir. Je me suis aussi mise de côté pour faire ma préparation de la meilleure manière possible, mais aussi pour qu’elles puissent le faire du mieux possible."

Je n’avais jamais fait une préparation comme ça, je savais que ça n’allait pas forcément me plaire…

La meilleure biathlète de la saison écoulée a dû se repenser. "Ça a été un choix personnel, mais aussi quelque chose que l’équipe m’a fait comprendre. Il faut aussi savoir prendre du recul, je n’avais jamais fait une préparation comme ça, je savais que ça n’allait pas forcément me plaire… Ça m’a laissé du temps pour faire autre chose, pour passer plus de temps à l’atelier, ma deuxième passion, voir plus mes amis qui ont été là dans les moments difficiles, et qui m’ont aidé. Je l’ai pris comme une nouvelle manière d’aborder mon sport, mieux me connaître. C’est une balance, un équilibre mental et physique à trouver."

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Performance et prise de recul pour la revenante Braisaz-Bouchet

Pour Justine Braisaz-Bouchet, la situation a également été pesante comme elle l'a soufflé à Eurosport. Forcément interrogée sur la question, la championne olympique de la mass start à Pékin a d'abord balayé la question sur le regard des autres. "Le fameux regard des autres… C’est particulier, forcément. Je pense avoir fait ce que j’ai à faire selon mes valeurs." Cet été, dans un entretien à la télévision norvégienne TV2, la Tricolore avait expliqué avoir "essayé de [se] réconcilier avec elle et la fédération". En vain.

Pour moi, les choses sont claires. Je suis en paix avec ça.

Avant de mettre l'accent, elle aussi, sur ses performances sur le pas de tir et la piste. Comme sa compatriote. "Je veux vraiment me concentrer sur ma carrière sportive aujourd’hui. Je pense que c’est aussi l’objectif du groupe de se concentrer sur les performances, laisser les affaires privées de côté. On est suffisamment intelligentes pour faire la part des choses. C’est comme ça que je le ressens. Je suis en mesure de faire la part des choses."

Impatiente de revenir à la compétition, la revenante est visiblement bien dans sa tête. "Pour moi, les choses sont claires. Je suis en paix avec ça." A l'aune de son grand retour après sa parenthèse maternité où elle a donné naissance à une petite Côme, c'est assurément le plus important pour la championne.

(propos recueillis par Simon Dos Santos et Florian Pigeon à Annecy)