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"J'ai manqué de magie"

Eurosport
ParEurosport

Publié 12/08/2008 à 15:00 GMT+2

Fabien Lefèvre visait uniquement l'or olympique à Pékin. C'est finalement l'argent qu'il décroche, sans nourrir finalement de gros regrets tant l'Allemand Grimm, qui l'a devancé, semblait évoluer aujourd'hui sur une autre planète.

Fabien qu'est-ce qui vous a manqué pour décrocher l'or ?
Fabien Lefèvre : Il m'a manqué un tout petit peu de magie, je crois. Je n'avais pas cette petite pointe d'excellence et d'instinct que j'ai eu toute la saison. Ce qui est dur, c'est l'enjeu. On connaît les conséquences immédiates d'une performance ou à l'inverse, d'une contre-performance. La manche de rêve, ce n'était pour aujourd'hui. Je l'ai réalisée il y a quinze ours. Quinze jours trop tôt, à Bourg-Saint-Maurice. Mais je n'ai pas énormément de regrets à avoir parce que j'ai fait mes manches. Je passe du bronze (à Athènes) à l'argent. Je suis un tout petit peu déçu car j'aurais aimé offrir la première médaille d'or à la France. J'ai échoué de peu mais il faut avouer que l'Allemand était très fort aujourd'hui. Je ne suis donc que légèrement déçu.
Si on avait dit il y a un an que vous finiriez avec l'argent olympique autour du cou, vous auriez signé tout de suite, non ?
F.L. : Oui, parce que c'était dur. J'ai vécu douze mois de fou. Je suis reparti de zéro pour gagner ma place. J'étais au creux de la vague avec un poignet cassé, une technique qui n'allait pas. J'ai fait des paris. Je ne savais pas où aller. Je me suis accroché dans mon coin, discrètement. Je me suis battu comme un lion. Je n'aurais même jamais dû être là. C'était assez éprouvant. Il va d'ailleurs falloir que je fasse un break pour garder les idées claires, continuer à avancer et me fixer des objectifs précis.
Justement, comment envisagez-vous votre avenir sportif ?
F.L. : Je vais me remettre au travail, avancer et voir devant. Mais parfois, je me demande si je ne vais pas finir comme El-Guerrouj, à courir pendant des années après un titre olympique. Mais j'aimerais vraiment terminer comme lui avec de l'or en 2012 (l'athlète marocain avait décroché deux médailles or en 2004 après avoir échoué en 1996 puis 2000) ! L'aventure continue donc jusqu'à Londres. En fait, j'ai l'impression que j'ai besoin d'une carotte devant moi pour me bouger, innover, avancer. J'ai besoin de pression pour rester vivant, en fin de compte.
La défaite de Tony vous a-t-elle quelque peu perturbé dans votre concentration ?
F.L. : J'ai essayé de mettre de côté sa défaite mais c'était délicat. Je suis son partenaire d'entraînement. Cela fait des années qu'on s'entraîne ensemble. Ca aurait été super qu'il gagne. Cela aurait donné un élan à la compétition. Les gens étaient un peu déçus. Un peu plombés entre les deux manches. Je me suis dit : "T'es en face de ton destin. Avance. Fais ce que tu as à faire !" . Tony est grand. Il saura rebondir, je pense. Et analyser le pourquoi du comment.
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