La France loin du compte

Emilie Fer et l'équipage Forgit-Braud n'ont pas réussi vendredi à donner du relief au bilan du canoë-kayak slalom français qui quitte les Jeux de Pékin avec la médaille d'argent de Fabien Lefèvre comme unique récompense. Avec trois podiums dont un titre, l'objectif était optimiste mais réaliste compte-tenu de l'excellence française dans la discipline qui, à Athènes il y a quatre ans, avait décroché deux ors et un bronze. L'affaire avait très mal débuté mardi avec l'élimination en demi-finales du canoë de Tony Estanguet, double champion olympique sortant. Une déception à peine atténuée par l'argent en kayak de Lefèvre qui visait lui aussi l'or.

Vendredi, le camp français a cru un instant que tout cela allait être oublié avec Emilie Fer, en mesure de s'approcher du titre après une demi-finale de toute beauté qu'elle bouclait avec le deuxième temps derrière la Slovaque Elena Kaliska, qui allait ensuite conserver son titre olympique. Avec près de cinq secondes d'avance sur la quatrième, la Francilienne de 25 ans avait une occasion en or d'aller chercher une médaille, elle qui n'était encore jamais montée sur le moindre podium d'une course internationale.

Mais, après un bon départ dans la deuxième manche, elle a raté une porte, écopant d'une pénalité qui l'expédiait à une décevante septième place. "Je ne sais pas ce qui s'est passé, c'est une faute technique c'est sûr, on savait le bassin très changeant, j'ai peut-être trop cru à mon projet, a-t-elle déclaré. Je suis super déçue, je comptais sur ma première participation aux Jeux pour me lancer."

Emilie Fer n'a pas été la seule à connaître ce sort sur le très exigeant bassin de Shunyi, déjà fatal à Estanguet mardi. La course a été même été une véritable hécatombe puisque la Tchèque Stepanaka Hilgertova, championne olympique 1996 et 2000, et la championne du monde allemande Jennifer Bongardt ont également raté une ou plusieurs portes.

En canoë biplace, Martin Braud et Cédric Forgit peuvent également cultiver des regrets. Non seulement parce qu'ils terminent à la pire place, la quatrième. Mais aussi parce qu'ils ont signé vendredi le meilleur temps de la course, payant seulement leurs erreurs de la veille lors de la demi-finale. "C'est une déception mais on n'a pas complètement la tête dans le seau puisqu'on a sorti une belle manche aujourd'hui. Ce sont les erreurs d'hier qui nous ont coûte très cher", a réagi Martin Braud.

Au terme de cette journée blanche, le bilan français contrastait fortement avec la razzia des Slovaques qui ont remporté trois des quatre titres en jeu. Après Michal Martikan mardi en canoë, Elena Kaliska et les frères Pavol et Peter Hochschorner ont montré pourquoi le canoë-kayak était le sport national en Slovaquie en conservant leur titre olympique. Les frères Hochschorner, déjà couronnés à Sydney en 2000, ont même réussi un triplé historique que visait également Estanguet.