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Jeux Olympiques Paris 2024 : comment le canoë français a coché le kayak cross

ParAFP

Publié 08/10/2023 à 01:49 GMT+2

Nouveauté des JO de Paris-2024, le kayak cross, dont l'ultime étape de Coupe du monde se tient dimanche dans le futur bassin olympique de Vaires-sur-Marne, se présente comme un filon à médailles pour l'équipe de France, qui vient d'en décrocher deux lors des Mondiaux de la discipline.

Le kayak cross, discipline cochée par le canoë français en vue des JO de Paris

Crédit: Getty Images

C'est un peu une déclinaison aquatique du ski cross avec une pagaie plutôt que des bâtons et un bateau sous les pieds au lieu de deux planches. Surtout, en vue des JO, le kayak cross est une discipline qui peut doubler les chances de médailles françaises en canoë-kayak slalom.
Flairant un réservoir de podiums pour la grand messe olympique à domicile, la Fédération française (FFCK) s'est d'ailleurs lancée dans la création d'une embarcation dédiée et dans une révolution culturelle ayant abouti à deux médailles mondiales il y a deux semaines à Lee Valley, site des JO de Londres-2012. Celles de Camille Prigent chez les femmes et de Boris Neveu parmi les hommes, dans des finales où la moitié des embarcations au départ étaient tricolores.
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Camille Prigent en argent en kayak cross lors des Championnats du monde de canoë-kayak en 2023.

Crédit: Getty Images

"Avec nos quatre bateaux en finale à Londres, il y a pas mal de nations qui sont venus nous voir en disant 'Bravo les Français'", sourit le directeur technique national Ludovic Royé, interrogé par l'AFP. Un résultat loin d'être gagné: "Au début, je n'accrochais pas trop, reconnaît auprès de l'AFP Camille Prigent. Je m'amusais bien mais j'avais un peu peur de la confrontation directe et des coups. Je n'étais pas hyper à l'aise."
Les véritables coups ne sont pas permis mais les bateaux peuvent s'entrechoquer et les kayakistes passer les bras l'un devant l'autre. Si bien que la rotation autour des bouées, qui peuvent être touchées, ressemble parfois à une foire d'empoigne.

Des slalomeurs "réticents"

"Au début, les athlètes disaient 'Mais il m'empêche de faire ma trajectoire'", raconte à l'AFP Frédéric Rebeyrol, entraîneur des équipes de France de kayak cross. "On peut le dire, les slalomeurs, au début, étaient réticents. Il y avait des représentations erronées et une résistance au changement, décrit Ludovic Royé. Il n'y a pas de hiérarchie entre les médailles, elles se valent toutes. La seule hiérarchie, elle est simple, c'est or, argent et bronze."
Pour impliquer les athlètes, la Fédération a développé en lien avec eux l'embarcation, qui doit être plus courte, plus manoeuvrable et plus solide que celles de slalom. "Je crois qu'on a le meilleur bateau", juge Ludovic Royé à propos du modèle en plastique, plutôt qu'en carbone, mis au point avec les entreprises françaises ZigZag et Rotomod. Mais au-delà de la réactivité de la coque, la différence avec le slalom porte sur la mentalité: il ne s'agit plus de se mesurer en contre-la-montre mais en confrontation directe, à quatre simultanément dans le bassin.
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Ludovic Royé, directeur technique nationale de la Fédération Française de canoë-kayak

Crédit: Imago

"C'est un peu la même configuration que le ski cross, une fois qu'on a sauté de la rampe de départ, s'extraire du peloton et se porter tout de suite à l'avant peut être une stratégie payante", décrypte Frédéric Rebeyrol qui a échangé avec des homologues.

Echanges avec le BMX et le ski cross

"J'ai travaillé avec l'entraineur national de BMX, Julien Sastre et j'ai été en contact avec Michel Locatelli, responsable du ski cross français quand ils ont fait le triplé à Sotchi. On a échangé sur des stratégies, notamment de prise de décision en situation de course. On a mutualisé sur ce sujet mais aussi sur la récupération. En slalom, il y a une manche toutes les deux heures mais en cross, c'est toutes les vingt minutes."
Le kayak français a pris de l'avance à dix mois de ses JO "mais comme toute stratégie, elle fonctionne un temps", observe le directeur de la performance Rémi Gaspard auprès de l'AFP. "Il va falloir conserver notre avance d'ici les Jeux."
Avec l'équation de la sélection à résoudre d'ici-là : faut-il privilégier un crosseur pour l'un des quotas déjà acquis en slalom ? La FFCK ne saura si elle peut bénéficier d'un deuxième bateau dans chaque épreuve de kayak cross qu'en juin, à l'issue de l'ultime compétition qualificative mais sa sélection de quatre premiers noms doit être révélée dès jeudi prochain.
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Le canoë-kayak pour les nuls

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