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Mondiaux sur piste : Mathilde Gros est redevenue elle-même : "Je suis la même que quand j’avais 4 ans"

Simon Farvacque

Mis à jour 10/10/2022 à 22:28 GMT+2

CHAMPIONNATS DU MONDE - Mathilde Gros n'a pas changé. La pistarde française de 23 ans l'affirme, si son ambition est de nouveau teintée d'une certaine décontraction, c'est qu'elle a renoué avec le plus instinctif des leviers : le plaisir. En cela, son coach Grégory Baugé lui a apporté une précieuse vision de la performance. Reste à matérialiser cela lors de Mondiaux à domicile du 12 au 16 octobre.

Gros : "Après Tokyo, il y a eu une grosse remise en question, sur tous les aspects de ma vie"

Gagner en expérience sans perdre en insouciance. C’est un défi auquel se frotte Mathilde Gros (23 ans) dont l’éclosion au plus haut niveau a été précoce. La pistarde française a traversé une période de doutes, avec des Jeux Olympiques de Tokyo décevants pour épicentre. Elle assure que tout cela est derrière elle, à l’aube des Championnats du monde, du 12 au 16 octobre, au vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Un enthousiasme communicatif qui n’est que le reflet d’elle-même. "Pas mal de monde me dit : 'C’est une nouvelle Mathilde', mais je réponds : ‘Non, je suis la même que quand j’avais 4 ans, que je commençais le basket et que je kiffais ça'", nous a-t-elle confié à une semaine de l’événement. Pourtant, le contraste existe bien, entre l’image de sportive épanouie qu’elle dégage et la spirale négative dans laquelle elle semblait embarquée.
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"Je me suis demandé : 'Pourquoi pratiques-tu ce sport ?'"

"Après Tokyo, il y a eu une grosse remise en question, sur tous les aspects de ma vie. Je me suis dit : 'Ça, je n’en veux plus, c’est clair et net’, explique-t-elle. Je suis revenue aux bases, avec Grégory (Baugé) qui est arrivé en janvier (en tant qu’entraîneur national du sprint, NDLR)." Gros n’est plus obsédée par les résultats : "Je me suis demandé : 'Pourquoi pratiques-tu ce sport ?' Et c’est pour le plaisir. Tout simplement. Je me sens un peu libérée."
"Mathilde fait partie des athlètes qui ont très vite compris mon discours", abonde Grégory Baugé, quadruple champion du monde en vitesse individuelle, une discipline dans laquelle Mathilde Gros est engagée. "Plutôt que de parler de résultat, je veux des guerriers qui se donnent à fond. Si on doit perdre, on doit perdre les armes à la main", étaye-t-il, avec les JO de Paris 2024 en notable exception : "On doit être champion olympique."
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Baugé, de mentor à entraîneur

Mais jusqu’à cet objectif ultime, Gros va donc plutôt carburer à l’envie. Boostée par un coach qui était déjà un soutien, lorsqu’ils œuvraient tous deux en équipe de France. "Grégory est quelqu’un que j’estime beaucoup, salue-t-elle. Il y a de l’amitié et du respect mutuel entre nous. Quand on était athlètes ensemble, avec Michaël D’Almeida, ils nous aidaient énormément. Cela m’a manqué à Tokyo, de ne pas avoir ces deux personnes-là."
"Ce rapport entraîneur-entraînée s’est fait assez naturellement. On a toujours le lien que l’on avait", élude Gros, concernant le changement de rôle de Baugé vis-à-vis d’elle et d’un groupe qu’il avait côtoyé de l’intérieur. "Cela n’a pas été évident pour tous les athlètes", précise le multiple médaillé olympique (trois médailles en argent, une en bronze). Passé cet écueil d’une hiérarchie nouvelle à appréhender, il peut transmettre son énergie.
"Ce qu’il nous inculque au quotidien ? La rage de ne pas se laisser marcher dessus, de tout donner à chaque instant. C’est ce que je ressens. Cela me fait du bien, cela fait du bien à toute l’équipe, raconte Mathilde Gros. Quand il nous tient, on sent qu’il a envie de pédaler avec nous." La compétition le titille encore, à seulement 37 ans : "J’aimerais trouver le moyen d’apporter plus de force sur leurs pédales (…) absorber tout leur stress."
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"J’ai hâte d’en découdre"

Outre l’apport d’une vision (pas si) nouvelle, Mathilde Gros a donc puisé en elle la faculté de se redécouvrir, compétitrice dans le bon sens du terme, et non plus inhibée par la pression. La façon dont elle a défié du regard Emma Hinze, en finale des derniers Championnats d’Europe, a marqué les esprits… mais l’issue de leur duel a été des plus frustrantes. Pour quelques centimètres, la Française s’est parée d’argent et non d'or.
Un troisième sacre continental dans sa carrière aurait validé son renouveau. Cet échec ne l’a pas annihilé, affirme-t-elle : "Dès le lendemain de Munich, j’étais déjà passée à autre chose. En mode : 'OK, il faut préparer la suite.'" D’autant plus facile quand des Mondiaux à domicile se profilent : "J’ai hâte d’en découdre avec les concurrentes et de prendre du plaisir devant ma famille. Cela me motive encore plus." Le plaisir comme moteur, à nouveau.
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