Mondiaux de cyclisme sur piste - Voyage en Nouvelle-Zélande, indépendance et coach d'Ineos : comment Gros s'est reconstruite après sa "mort" des JO

Mathilde Gros est de retour ce jeudi, à l'occasion des qualifications de la vitesse des championnats du monde de Santiago (Chili), plus d'un an après ses Jeux Olympiques ratés. Depuis, la championne de 26 ans a quitté le pôle France pour monter sa propre structure. Ses ambitions ? Aller le plus loin possible sans se mettre une pression hors norme pour la Française toujours "en reconstruction."

"Le 9 août 2024, je suis morte". Plus d'un an après des Jeux Olympiques à domicile traumatisants (8e du keirin et 9e de la vitesse), Mathilde Gros est de retour. Toujours "en reconstruction" comme elle l’a confié à l'AFP, la championne de 26 ans reprend le guidon ce jeudi pour les qualifications de la vitesse des Mondiaux de Santiago (Chili). La compétition d'après.

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Mais la déception de la pistarde n’a pas encore été évacuée. "Cette sensation ne passera jamais. Je pense que c’est comme un deuil, confiait-elle à La Provence en août dernier. On le fait au bout d’un moment mais il y a quelque chose qui s’est brisé, qui est mort à l’intérieur et qui ne sera jamais réparé en moi". Des mots puissants pour une athlète meurtrie mais pas encore brisée en mille morceaux.

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La preuve, là voilà de retour sur la scène internationale. Mais cette fois-ci, pas question de se laisser ronger par la pression et les immenses attentes placées en elle depuis des années, avec un pic lors de son sacre mondial en 2022 au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. "L'objectif sera d'aller le plus loin possible dans chaque épreuve, passer des tours et on verra où tout ça me mène", poursuivait Gros à l'AFP

La native du Pas-de-Calais a songé à arrêter le vélo. Mais trop passionnée, son instinct de championne a repris le dessus. "Pour ces championnats, je me suis entraînée dur et j'ai changé pas mal de choses, expliquait la championne du monde de vitesse 2022 à RMC Sport. Bien sûr, ce n'est pas une finalité, mais c’est un bon test. Ce sera important de voir après ce qui a marché et ce qui n'a pas marché."

"J'avais envie de me retrouver avec moi-même"

Cet hiver, Mathilde Gros a en effet frappé fort en décidant de quitter le pôle France et Saint-Quentin-en-Yvelines qui étaient son QG depuis plus de 10 ans. La championne a pris son indépendance en créant sa propre structure avec le Britannique Mehdi Kordi, qui travaille aux côtés de l'équipe Ineos, comme coach. "J'avais envie de me retrouver avec moi-même, d'être plus à l'écoute de mon corps et de me faire confiance. Découvrir de nouvelles techniques d'entraînement aussi, bouger, voyager", poursuivait-elle à l'AFP.

Mathilde Gros en mars dernier, en Coupe des Nations.

Crédit: Getty Images

Dans une liberté nouvelle, la pistarde de 26 ans est passée par la Nouvelle-Zélande en mars pour deux mois. L'occasion de s'entraîner dans un nouvel environnement, qui plus est aux côtés de la double championne olympique Ellesse Andrews. Sa préparation s'est ensuite poursuivie à Hyères où elle s'est installée avec son compagnon Rayan Helal, aussi membre de l'équipe de France. Un retour aux sources, pas loin des Bouches-du-Rhône où Gros a grandi.

"C'est vraiment un contexte inédit pour l'équipe de France sprint. Ce n'est jamais arrivé d’avoir à la fois des athlètes indépendants et des athlètes au pôle", expliquait l'intéressée à RMC. De quoi perturber le fonctionnement d'une sélection malmenée par les dernières olympiades ? Mathilde Gros dit pouvoir compter sur la bienveillance du nouvel entraîneur du sprint français Quentin Lafargue, qu'elle a retrouvé à Saint-Quentin-en-Yvelines juste avant de s'envoler pour l'Amérique du Sud. "Je sais ce que ça représente, notamment le coût, quand tu te mets à financer ta saison de façon individuelle. C'est relativement lourd, mais ça te met en face de tes responsabilités aussi. J'essaye d'encourager ça", répondait Lafargue à l'AFP. Place désormais aux vérités de la piste pour cette nouvelle carrière que s'apprête à entamer Mathilde Gros. Avec déjà, Los Angeles dans le viseur.

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