Grégory Baugé éliminé en quart de finale de la vitesse individuelle

Énorme déception pour Grégory Baugé. L'ancien quadruple champion du monde de vitesse individuelle a été éliminé dès les quarts de finale par le Russe Denis Dmitriev. Frustré de l'argent à Londres, le sprinter français voulait l'or, et rien que l'or à Rio. Il n'aura même pas de médaille.

Son bourreau n'est pas le perdreau de l'année. Dmitriev n'a jamais quitté le podium des Mondiaux depuis l'argent à Minsk en 2013 - il a ramené le bronze, l'argent et encore le bronze depuis. Mais il s'était incliné face au Guadeloupéen lors de la finale à Saint-Quentin-en-Yvelines l'an dernier. Cette fois, le Russe s'est imposé en deux manches sèches. Et il n'y a rien à y redire.

Dimitriev était simplement plus fort. Lors de la première levée, il a piégé Baugé, alors en tête, en plongeant subitement à la corde pour lancer le sprint et garder une longueur d'avance sur la ligne malgré le retour du Français. La seconde a livré le même le verdict. Implacable. Dmitriev a lancé les hostilités de devant. Baugé est quasiment revenu à hauteur avant le dernier virage. Et s'il a joué des coudes, il n'a jamais pu le dépasser. Cruel constat d'impuissance. "Je suis vraiment déçu", a déclaré le Français après sa défaite. "Ce n'est pas une question de méforme. Je marchais très bien, je m'étais préparé pour ça. Le niveau augmente chaque année, tout évolue".

Ce n'est sûrement pas un hasard. Le climat maussade en équipe de France et les résultats récents, notamment ceux des Mondiaux à Londres en mars, ne laissaient rien présager de bon : pour la première fois depuis Atlanta en 1996, il n'y aura pas de Français en demi-finale de la vitesse individuelle. Car François Pervis s'est lui aussi fait sortir prématurément. Le Mayennais, champion du monde en 2014, a quitté le tournoi dès les 16es de finale. Au final, Baugé s'est classe 7e après avoir pris la 3e place de la course de classement (5-8). "La suite? Il faut peut-être analyser l'olympiade avant de penser à la suite, les bonnes et les mauvaises choses", a-t-il glissé, avant d'adresser ce constat en forme de tacle. "Quand on arrivera à avancer tous ensemble, peut-être la tendance s'inversera. Il y a quatre ans, on bataillait avec les tout meilleurs, là ce n'est pas le cas".

Jason Kenny, qui avait privé Baugé de l'or en 2012, a lui étoffé un peu plus son costume de favori. Meilleur temps des qualifications avec record olympique à la clé sur le tour lancé (9''551), le Britannique, titré par équipes jeudi, n'a fait qu'une bouchée de l'Australien Patrick Constable en quarts avant de sortir Dmitriev en demies. Le voilà bien parti pour ajouter un 5e titre olympique à sa collection. À 31 ans, Baugé, attend lui toujours son premier. Il l'attendra toujours, sans doute. Après trois médailles d'argent, il a ajouté à Rio le bronze de la vitesse par équipes. Son compteur pourrait bien s'arrêter là. Car le Français a annoncé implicitement sa fin de carrière sur Twitter. Il aurait sans doute espéré une toute autre sortie.