Amstel Gold Race | Tom Pidcock (INEOS Grenadiers), la vengeance d'un rescapé

Tout est allé très vite pour Tom Pidcock (INEOS Grenadiers) ces dernières semaines. Victime d’une violente chute sur le Tour du Pays basque, le Britannique semblait hors du coup pour les classiques du printemps, jusqu’à l’annonce de sa participation surprise à Paris-Roubaix. Malgré un corps marqué par l’effort de l’Enfer du Nord, Pidcock a remporté l’Amstel Gold Race, un exploit et un soulagement.

Pidcock, malicieux : "Je pourrais dire que je gagne pour la deuxième fois..."

Video credit: Eurosport

Tom Pidcock est peut-être Anglais et animé d’un esprit vagabond, il n’avait pas la tête à boire dimanche, sur le podium de la 58e édition de l’Amstel Gold Race. Comme de concert avec l’organisation, le Britannique a pu observer que les (très) larges récipients adressés aux vainqueurs ont disparu, remplacés par des verres standards. Mais pas de grande rasade, juste une gorgée, courte, histoire d’effleurer des lèvres la tradition d’une course mythique du calendrier.
Que se tramait-il dans la tête du natif de Leeds, le regard absent sur le podium ? Sans doute beaucoup de choses. Cette lourde chute, d’abord, survenue il y a à peine deux semaines lors d’une reconnaissance du contre-la-montre inaugural du Tour du Pays basque. Un gadin qui l’a poussé à rejoindre l’ambulance porté par les membres de sa formation INEOS Grenadiers, incapable de se mouvoir. Des images qui présageaient d’un printemps aux bourgeons délavés.
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La peur du vide et l'Enfer du Nord

Pidcock (24 ans) a pu aussi se remémorer l’Enfer du Nord qu’il a découvert une semaine après sa chute. Un baptême qui a marqué profondément ses mains, meurtries, qu’il a étrennées sur les réseaux comme un boxeur après avoir retiré ses bandages. "Ma main après Roubaix m’empêchait vraiment de sprinter pleinement, rappelle le vainqueur du jour au micro de l’organisation après la course. Je n’étais donc pas très confiant pour le sprint." Malgré les séquelles encore présentes de Paris-Roubaix, Pidcock a enchaîné avec le premier acte du triptyque sacré des Ardennaises, qu’il a dominé au prix d’un final géré d’une main de maître.
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Kwiatkowski raconte comment INEOS a "contrôlé" la course

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Un exploit en soi pour son équipier Michal Kwiatkowski, double vainqueur de l’Amstel (2015, 2022). "Ce n’est aussi jamais facile de récupérer d’une course comme Paris-Roubaix, confie le champion du monde 2014 à Eurosport. Tom (Pidcock, ndlr) l’a fait donc ‘chapeau’, parce que j’ai vu ses mains après la course. Et il a quand même réussi à gagner l’Amstel Gold Race. C’est géant de faire ses deux performances sur deux courses aussi dures et rapprochées."

Une "injustice" effacée, une ambition réaffirmée

En donnant dans l’emphase, "Kwiatko" a traduit le soulagement qui règne dans l’écurie INEOS, victorieuse seulement pour la quatrième fois cette année. Un sentiment partagé par l’intéressé, qui a commencé sa réponse par une pique malicieuse adressée à l’organisation et cette fameuse photo-finish de 2021 (l’angle laissait supposer une victoire de Pidcock devant Van Aert, déclaré vainqueur après une attente interminable). "Je pourrais dire que je la gagne pour la deuxième fois mais ce serait assez controversé (sourire), taquine le premier Britannique vainqueur de l’Amstel. Celle-ci me fait vraiment du bien. Le début de cette année a été très difficile avec beaucoup de sacrifices, j’étais loin de ma maison. Finalement, pouvoir gagner cette course signifie beaucoup pour moi. C’est très spécial."
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Pidcock, sang froid et jambes de feu : le final à suspense de l'Amstel Gold Race

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La déception ("l’injustice", pense toujours Pidcock) de 2021 partiellement effacée, Pidcock peut s’avancer sereinement vers les deux derniers sommets du printemps. "Ce sera moins de pression pour la suite des Ardennaises, admet l’Anglais. On a juste à bien courir, faire de notre mieux et prendre du plaisir." Peu regardant vis-à-vis de l’état de forme sibyllin de Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck), Pidcock sait qu’il va recroiser le "Flying Dutchman" dans les monts escarpés de la Doyenne dimanche prochain. Kwiatkowski, lui, se méfie d’une montée en puissance du champion du monde : "On s’attendait à mieux de la part de Mathieu (Van der Poel, ndlr). Je pense qu’il vise toujours les plus grandes courses et qu’il a l’esprit rivé sur Liège-Bastogne-Liège." Affaire à suivre.
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