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Le printemps, c'est sacré

Eurosport
ParEurosport

Publié 17/04/2010 à 22:43 GMT+2

Andy Schleck a tout pour gagner un jour le Tour de France. Mais si le maillot jaune est un rêve pour le Luxembourgeois de l'équipe Saxo Bank, il ne l'obsède pas au point de sacrifier d'autres monuments du cyclisme mondial. Les Ardennaises comptent tout autant à ses yeux. Qui s'en plaindra?

C'est une espèce en voie de disparition. Dans le cyclisme moderne, les obsédés du maillot jaune rêvent rarement des grandes classiques. Leur saison, c'est l'été, pas le printemps. Leur horizon, les Champs-Elysées, pas le Cauberg, Liège ou le mur de Huy. Andy Schleck apparait donc comme un cas à part parmi les stars actuelles du peloton. A l'inverse d'un Alberto Contador, d'un Denis Menchov, ou d'un Carlos Sastre, il se sent l'âme d'un coureur de classiques et non, exclusivement, celle d'un homme du Tour. Ils ne sont plus très nombreux dans cette catégorie, dans laquelle on retrouve également son frère, Frank, ou Alejandro Valverde.
C'est dans cet esprit que le cadet de la fratrie Schleck a débuté sa carrière et la saison 2009 l'a sans aucun doute conforté dans cette approche. Brillant vainqueur de Liège-Bastogne-Liège en avril, il avait ensuite terminé à la deuxième place du Tour, derrière Contador. Une double performance quasiment historique. On exagère? A peine. Savez-vous qui était le dernier vainqueur de la Doyenne, la reine des classiques ardennaises, à monter dans la foulée sur le podium du Tour? Certains d'entre vous n'étaient sans doute pas nés. C'était Eddy Merckx, en 1975. Alors, même si le maillot jaune constitue l'objectif suprême de la carrière d'Andy Schleck, il n'est pas prêt à tout sacrifier pour y parvenir. En tout cas pas son âme de chasseur de classiques.
"Je me sens comme un coureur de classiques"
C'est à la fois louable et sage. Louable, car l'hyperspécialisation des champions d'aujourd'hui prive souvent les classiques de coureurs qui auraient tout à fait les moyens d'y briller. S'il s'était donné la peine de se préparer pour cela, Miguel Indurain était taillé pour les Ardennaises. Il suffit de se souvenir de son incroyable numéro sur la route de Liège dans le Tour 95 pour s'en convaincre. Alberto Contador pourrait très bien y jouer un rôle majeur, lui aussi. Mais entre pouvoir et vouloir.... On ne peut donc que se réjouir de voir une jeune vedette de la trempe de Schleck déterminé à atteidnre un premier pic de forme en avril. D'autant que cette approche est donc, également, plus sage. A tout miser sur le Tour de France, on prend le risque de ne pas le gagner et d'oublier de se garnir un palmarès à côté.
Pourquoi, donc, se priver d'un terrain de jeu favorable? Aux yeux d'Andy Schleck, la semaine qui s'annonce, avec, dans l'ordre, l'Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, est donc presque aussi importante que le mois de juillet. S'il claque une victoire maintenant, il n'aura, quoi qu'il arrive, pas tout perdu cette saison. "Dans ma tête, a-t-il confié à nos confrères du journal luxembourgeois Le Quotidien, je me sens comme un coureur de classiques. Il suffit de reprendre mes places pour les trois Ardennaises de l'an passé (1) Si j'ai la même forme que l'an passé, je suis prêt à le refaire! Même dans la Flèche Wallonne où j'ai terminé deuxième je me sens prêt. Le Mur de Huy, je l'ai dans les jambes."
Papa Frank et Tonton Andy
La forme, voilà bien la clé du problème. Si l'envie est là, sans nul doute, Schleck n'a pas montré grand chose depuis le début de la saison.Mais il se sent prêt. Il le garantit: "J'ai eu des pépins mais par rapport à l'an passé, j'ai davantage travaillé l'hiver. Donc je pense disposer d'une meilleure base. Par contre, j'ai moins de kilomètres. Mais je pense que je suis mieux. Et je ne me suis pas ménagé sur le Tour du Pays basque alors que je ne visais absolument pas le général. Je suis donc prêt. Mentalement et physiquement."
Et comme toujours chez les Schleck, l'ambition se conjugue à la première personne du pluriel. Frank a déjà gagné l'Amstel, Andy la Doyenne. Alors les frangins se verraient bien échanger les rôles cette année, comme ils rêvent de se retrouver tous els deux sur un même podium d'une grande classique. Ils seront dans le coup, vraisemblablement, d'autant que dimanche, le forfait de Valverde, s'ajoutant à celui de Samuel Sanchez et aux absences de Rebellin et Di Luca, mis hors jeu pour dopage, a éclairci le paysage par rapport aux années précédentes. Puis la fratrie a une autre source de motivation. Elle s'appelle Leea et fêtera dimanche son... troisième jour d'existence. C'est la petite fille de Frank, né pas plus tarde que jeudi. "Une vraie princesse, ça va sans dire", confie Andy, déjà tonton gâteau. Il n'a pas encore eu le temps de lui acheter un cadeau. Il sait ce qu'il a à faire dimanche...
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