Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Transfuge de la Groupama-FDJ, le sprinteur Arnaud Démare revit : "Arkéa ? Je sens qu'ils sont fiers de m'avoir"

Fabien Esvan

Mis à jour 24/09/2023 à 11:14 GMT+2

Il peut être l'un des grands animateurs de cette fin de saison. Transfuge de la Groupama-FDJ qu'il a quitté cet été, Arnaud Démare prend ses marques chez les Bretons. Présent aux Championnats d'Europe ce week-end, la nouvelle fusée d'Arkéa Samsic rêve secrètement de vaincre le signe indien en allant chercher le titre après deux médailles d'argent. Sans pour autant se mettre de pression. Entretien.

Arnaud Démare avec le maillot d'Arkéa Samsic avant le Grand Prix de Fourmies en septembre 2023

Crédit: Getty Images

Arnaud Démare, premier podium avec Arkéa, enfin, avec une troisième place sur le Grand Prix d’Isbergues. Est-ce qu’il y a une forme de soulagement, d’encouragement ?
Arnaud Démare : J’ai manqué de réussite ces derniers temps. Sur le Renewi Tour, je tombe deux fois et je crève deux fois au pire moment. Au GP de Wallonie, je me suis planté dans le dernier virage, je déchausse. J’étais assez frustré de ne pas pouvoir m’exprimer comme je le voulais. Ce podium me fait du bien, c’est un premier pas pour aller chercher une victoire.
Comment s’est passée votre intégration au sein de l’équipe ?
A. D : Ça s’est très bien passé, je sens qu’ils sont fiers de m’avoir. Ils sont très à l’écoute.
Il y a eu des contacts avec de nombreuses équipes, mais qu’est-ce qui vous a séduit au moment de faire votre choix et d'opter pour Arkéa Samsic ?
A. D : Il y avait plusieurs contacts. J’ai eu un très bon feeling avec Emmanuel Hubert. Je voulais emmener Miles (Scotson) avec moi, ça a été écouté puisqu’en 2024, il rejoint Arkéa-B&B Hotels. Ce sont des choses qui ont pesé. Miles fait partie de mes succès cette saison, mais aussi les autres années. C'est un pilier pour le sprint. Je sens aussi qu’il y a du potentiel dans cette équipe. Les gars croient en eux, ils n’ont pas peur. Ce que j’ai vu à Isbergues dimanche, c’est du super boulot.
Ça vous a encore plus rassuré ?
A. D : On l’avait déjà vu que ce soit à Paris-Nice ou ailleurs. Je les ai vus très bien placés sur des sprints. J’ai senti qu’il y avait des éléments qui avaient de la force et surtout de l'envie. C'était aussi le cas sur le Grand Prix de Fourmies. Même si à la fin, ça ne s'est pas passé comme on le voulait, ils ont fait du super boulot toute la journée. Maintenant, il faut le répéter, être régulier et ça va le faire.
Entre Arkéa Samsic et la Groupama-FDJ, on est sur deux équipes très familiales en plus, ça doit vous convenir…
A. D : C’est encore trop tôt pour pouvoir le dire. Emmanuel Hubert a cet esprit très famille. Il a connu ça avec ses leaders comme Warren (Barguil), Nacer (Bouhanni) et d’autres qui ont une vie de famille à côté. C’est un élément important.
La première chose, c’est l’envie. Ça va venir. Comme je le dis, il faut le répéter, il faut que ça devienne une mélodie qu’on connaît par cœur.
Au sein de la Groupama-FDJ, vos succès se sont forgés sur un train millimétré avec Jacopo Guarnieri, Ignatas Konovalovas et Miles Scotson qui vous rejoint en 2024. A Arkéa, on a déjà vu les prémices d'une belle entente avec Dan McLay et le reste de l'équipe…
A. D : Ce n’est qu’à Isbergues que j’ai pu voir le travail de Dan pour la première fois et toute l’ampleur de son potentiel. Ce week-end, on a vraiment fait le train parfait. Il a une force incroyable. Je suis bien content de pouvoir l’avoir à mes côtés. Clément (Russo), qui certes va partir l’année prochaine, va aussi être important en cette fin de saison. Donavan Grondin avec ses qualités de pistard a déjà fait du super boulot à Renewi. Il a encore fait du super taf' ce week-end. Il y a aussi tous les autres comme Alan Riou qui a réussi à maintenir l’échappée ce week-end. J’en oublie plein d’autres comme Amaury Capiot, Jenthe Biermans ou Luca Mozzato.
picture

Arnaud Démare (Arkéa Samsic) avec Alan Riou sur le Renewi Tour 2023 (ex- Tour du BeNeLux).

Crédit: Getty Images

On sent que ça commence à se mettre en place au sein du Team, de votre train. Vous avez le même ressenti ?
A. D : La première chose, c’est l’envie. Ça va venir. Comme je le dis, il faut le répéter, il faut que ça devienne une mélodie qu’on connaît par cœur. On ne se posera plus de questions, on va essayer et c’est encore et un moment, ça va scorer.
Dimanche, vous disputez vos 4e Championnats d’Europe (9e en 2019, 2e en 2020 et 2022). A chaque fois, il n'a pas manqué grand-chose… C’est un objectif assumé cette année ou vous y allez plutôt dans l’objectif de vous rassurer et pourquoi pas faire un coup ?
A. D : J’avais l’envie d’y participer. Je remercie Thomas (Voeckler) pour ça. Très tôt, dès juin, quand il a appris ma non-participation au Tour de France, il a été là pour moi. Au niveau de ma motivation, c’était un peu bancal. Il m’a apporté son soutien en me disant qu’il était prêt à me donner deux gros objectifs avec les Mondiaux et "les Europe". Pour les Mondiaux, c’était trop court par rapport à mon changement d’équipe. J’ai le rendez-vous de ce week-end en tête depuis un moment.
(Sur ces Championnats d'Europe) Je me sens plus outsider que leader même si l’envie est là.
Comment jugez-vous le parcours ?
A. D : Je sais qu'il est plus exigeant que ce que j’ai pu faire avec mes médailles d’argent. Je suis un peu partagé. Je me dis qu’il y a moyen d’aller chercher ce titre dans une grande journée. De l’autre côté, est-ce que j’aurai assez d’énergie pour répondre présent ? Je suis un peu entre les deux. Le parcours sera délicat avec une première partie où il y a des risques de bordures et une seconde accidentée. Ce n’est pas très long, mais je sais que ça va faire mal. Il y a des terreurs qui sont régulières en ce moment comme De Lie ou Van Aert.
On parle des ogres, il y a aussi Christophe Laporte qui peut jouer sa carte sur ce tracé. Et pourquoi pas vous ?
A. D : Je n’ai pas couru pendant deux mois, j’ai manqué énormément de compétition. Ça a mis du temps à revenir. J’ai fait un gros bloc la semaine dernière avec Fourmies, la Wallonie, la Primus (ndlr, nouvellement SUPER 8 Classic) et Isbergues. J’espère répondre présent. Je n’ai pas les garanties de dire que je serai là sans problème. Je me sens plus outsider que leader même si l’envie est là.
Aux Pays-Bas, vous aurez vos coéquipiers Clément Russo et Matîs Louvel. C’est aussi un atout pour vous pour dimanche…
A. D : Il y a une super équipe de France. Il faut qu’on arrive sur le parcours le plus nombreux possible. S'il y a une course usante, Axel (Zingle) et Christophe (Laporte) seront présents. Si on voit que ça temporise un peu, et que ça peut se jouer sur un one-shot, c’est là que je pourrais plus tirer mon épingle du jeu.
Gagner sur les trois Grands tours, ça reste dans un coin de ma tête. Aller chercher un quadruplé aux Championnats de France pour rentrer dans la légende, ça m’anime aussi.
Quels sont vos objectifs de fin de saison justement ? Il y a la possibilité de faire un triplé sur Paris-Tours…
A. D : Mon objectif principal, c’est de lever les bras pour Arkéa Samsic d’ici la fin de saison. Peu importe la course, je me suis donné à fond, j’ai juste manqué de réussite. Sur Renewi, il n’y a pas une journée où je n’ai pas eu de pépin. Dans ces conditions, tu ne peux rien faire. J’ai vraiment envie de scorer, c'est mon objectif.
picture

Le sprint rageur de Démare, la der' heureuse de Gilbert : le résumé de Paris-Tours

Il y a de beaux objectifs pour les années à venir : entrer dans le cercle fermé des vainqueurs sur les trois Grands tours, retrouver le goût de la victoire sur une belle classique. Qu’est-ce que vous vous êtes fixés ?
A. D : Relever les bras, ça va arriver. Je vais avoir un choix plus simple sur mon programme pour les années à venir. Je veux refaire ce que j’ai déjà fait comme à Milan-Sanremo. Il y a aussi la Vuelta. C’est un objectif de carrière. Gagner sur les trois Grands tours, ça reste dans un coin de ma tête. Aller chercher un quadruplé aux Championnats de France pour rentrer dans la légende, ça m’anime aussi. J’ai plein d’objectifs. J'aimerais être présent aux Jeux Olympiques 2024…
C’est un objectif en haut de la liste d’être à Paris ?
A. D : Oui, bien sûr ! Le parcours est casse-pattes, mais ça peut être un peu le même style que ce week-end aux Championnats d’Europe. Ça va être usant, mais il y a une partie en ligne avant. C’est à une heure de la maison. Ce serait incroyable d’y être.
picture

Pinot : "Le triplé des Jumbo peut paraitre choquant, mais vu le niveau des trois...."

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité