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Christoph Roodhooft, manger d'Alpecin-Deceuninck et de Van der Poel : “Le World Tour, c'est notre plus grande victoire"

Benoît Vittek

Mis à jour 14/10/2022 à 17:14 GMT+2

À la tête de l'équipe Alpecin-Deceuninck, Christoph Roodhooft fait partie des vainqueurs de la course aux points qui installe Mathieu van der Poel et les siens parmi les meilleures équipes du monde. Le dirigeant belge veut continuer sur la même lancée en brillant sur les Monuments et en chassant les étapes de Grands Tours. "Ce sera déjà assez difficile", assure-t-il.

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La route, le cyclo-cross, le VTT et maintenant le gravel : Mathieu van der Poel fait tout et l’équipe Alpecin-Deceuninck lui offre le cadre dont il rêve pour user de sa liberté sur tous les terrains. Née dans les labours belges à la fin des années 2000, la structure des frères Christoph et Philippe Roodhooft, qui dirigent également l’équipe-soeur Plantur-Pura dans les rangs féminins, a grandi avec sa star néerlandaise pour élargir ses horizons. Il y a quatre ans, elle a intégré le circuit Continental Pro sur la route. Avec des succès sur les plus grandes courses, Alpecin-Deceuninck s’est imposée parmi les dix meilleures équipes du monde et va désormais monter en World Tour, comme le confirme son directeur Christoph Roodhooft.
Vous vous êtes éloignés des sentiers battus le week-end dernier en assistant aux premiers championnats du monde gravel. Comment ça s’est passé ?
Christoph Roodhooft : Comme notre équipe a toujours fait beaucoup de "off road", on voulait être présent pour ces premiers Mondiaux. C’est quelque chose de nouveau, c’était bien. Avec les coureurs qu’on avait, on se devait d’être ambitieux [Gianni Vermeersch s’est imposé dans la course masculine et Van der Poel a pris la 3e place]. Ce n’était pas très technique mais c’était suffisant pour leur donner un petit avantage et à l’arrivée la victoire était relativement simple.
Au même moment, le peloton World Tour disputait le dernier Monument de la saison, le Tour de Lombardie. Qu’est-ce que votre présence sur le gravel dit de la philosophie de votre équipe ?
C.R. : Vous savez, on courait aussi aux Etats-Unis au même moment pour l’ouverture de la coupe du monde de cyclo-cross et en Grèce pour le mountain bike. Ce n’est pas nouveau, on a toujours fonctionné comme ça, on est toujours très occupé.
Sur la route, la saison s’achève et vous êtes 9e au classement mondial UCI. Quel est votre bilan de l’année ?
C.R. : Je pense qu’on peut être content. On aurait peut-être pu gagner quelques courses de plus mais les choses sont ce qu’elles sont et on en est désormais à 30 victoires, avec des épreuves de qualité. Ce n’était pas un grand cru mais c’était quand même très bien.
Ce n’est pas un grand cru à vos yeux mais il s’agit des meilleurs résultats parmi les équipes qui ne font pas partie du World Tour…
C.R. : Pro Conti ou World Tour, nous sommes une équipe cycliste. Ça ne change pas nos ambitions, dans tous les cas on essaie de gagner et de faire notre course, pas celle des autres.

Un jour, on s'est dit en rigolant : "On aimerait aller au Tour de France"

Au classement sur trois ans, qui définit les promotions et relégations pour le World Tour, vous êtes dans le top 10 (8e avant les dernières épreuves, cette semaine et ce week-end). Vous confirmez que vous allez demander une licence à l’UCI ?
C.R. : On a fait notre demande depuis l’an dernier, on est dans les temps ! Aujourd’hui, on est presque obligé de faire cette demande. Ça ne sert à rien de rester en Pro. On veut aussi bien faire pour nos partenaires et les amener en World Tour. Si on veut être pris au sérieux, il est normal de vouloir jouer en première classe. On fera quasiment le même programme, il y a seulement le Tour de Romandie et le Dauphiné qu’on n’a pas fait. Peut-être que ça nous a donné un petit avantage, avec plus de repos, mais ça ne fait pas une grande différence.
Votre promotion en World Tour est le résultat de la course aux points. Est-ce que vous vous êtes concentrés sur cet enjeu ?
C.R. : On a regardé ça la première année, et quand les résultats sont là, les points viennent. Ça se joue sur trois ans, dans un sens comme dans l’autre. Quand tu as des résultats depuis trois ans, tu as tes points. Et inversement, une équipe comme Lotto, je pense qu’ils ont eu une bonne année 2022 mais les précédentes étaient moins bonnes. Tu ne peux pas rattraper trois années en une seule.
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Qu’est-ce que ça représente de gagner sur la route votre place en World Tour ?
C.R. : Il y a cinq ans, nous étions une équipe Continentale. Puis on est passé pro et nous voilà en World Tour. Je pense que c’est notre plus grande victoire pour mon frère et moi. L’équipe nous appartient, on fait ça à deux.
Vous avez toujours ambitionné le World Tour ?
C.R. : Non ! On avait une équipe de cyclo-cross et un jour on s’est dit en rigolant : "On aimerait aller au Tour de France." Mais on n’a jamais eu l’ambition de faire ce qu’on fait maintenant. On était content dans le cyclo-cross.
Mathieu van der Poel est comme les autres
L’équipe a atteint sa maturité ? Quelle est l’ambition maintenant ?
C.R. : Continuer, ce sera déjà assez difficile ! Faire des résultats comme ceux qu’on a maintenant me semble être une ambition assez élevée. On veut continuer dans la même lignée, sur les classiques et les étapes de grandes courses.
Et pour Mathieu van der Poel, quels sont les grands objectifs de la saison à venir ?
C.R. : Tour des Flandres et Paris-Roubaix pour le début de saison. Pour la suite, on verra.
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Auparavant, où le verra-t-on pendant la saison de cyclo-cross ?
C.R. : Il va faire sa reprise fin novembre ou début décembre, on ne sait pas encore sur quelle épreuve. Ensuite il va faire 10 ou 15 cyclo-cross et finir aux championnats du monde à Hoogerheide où il ira avec de grandes ambitions, c’est clair.
Cette année, Van der Poel a connu des hauts et des bas en termes de performances, avec un Tour difficile. Qu’avez-vous appris avec lui ?
C.R. : Pas grand chose. Mathieu est comme les autres. Tout le monde en parle mais il n’était pas à son mieux, tout simplement.
Vous continuez donc dans la même lignée l’an prochain ?
C.R. : Bien sûr. Pourquoi pas ? Tout le monde dit qu’il a fait une erreur mais personne ne peut dire de quoi il s’agit exactement.
On le voit se mobiliser sur tous les terrains. Quelles sont les priorités pour les deux prochaines années ?
C.R. : La route, naturellement, et aussi les Jeux Olympiques à Paris. Il a aussi différentes courses qu’il veut gagner dans les quatre ou cinq prochaines années : Milan-Sanremo, Paris-Roubaix, les Jeux Olympiques en mountain bike. Il ne réussira peut-être pas tout mais on verra.
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