Le Top 50 de 2011 (3)

Andy Schleck a axé sa saison sur deux rendez-vous. Pas un de plus, pas un de moins: Liège-Bastogne-Liège et le Tour de France. Il a répondu présent sur ces deux évènements majeurs, mais sans en remporter un seul. Troisième de la Doyenne, deuxième du Tour, il a obtenu sur ce dernier son unique victoire de la saison, lors de son magnifique succès en solitaire au sommet du Galibier. Sans surprise, Andy rafle donc la quasi-totalité de ses points dans la Doyenne et le Tour. On peut regretter qu'un champion de sa trempe, aussi doué, n'étende pas un minimum son champ d'action. Il en a largement les moyens. Mais en a-t-il l'envie? En attendant, en étant aussi restrictif quantitativement sur ses objectifs, il ne peut aller plus haut. Surtout s'il ne les atteint pas...

Pas un des hommes de l'année, mais à coup sûr un des grands hommes du printemps en ce qui concerne les courses par étapes. S'il avait continué toute l'année au rythme qui a été le sien en mars-avril, Andreas Klöden aurait fini l'année dans les 10 premiers. Vainqueur du Tour du Pays Basque, deuxième de Paris-Nice (avec une victoire d'étape), également lauréat d'une étape au Tour du Trentin et d'une autre au Critérium International, l'Allemand de RadioShack était parti sur de sacrées bases. Après une pause, il espérait repartir de plus belle lors du Tour de France, mais il a été frappé par la poisse qui a touché les RadioShack. Il se sentait pourtant très fort. Sa période phare du printemps lui a assuré un total de points conséquents, mais il aurait pu terminer bien plus haut.

Nick Nuyens n'est pas près d'oublier l'année 2011. Elle lui aura apporté le très grand succès après lequel il courait depuis le début de sa carrière. Le mot clé pour lui, c'est Flandres. Vainqueur de A Travers les Flandres à la fin du mois de mars, le coureur de Saxo Bank a ensuite remporté le Tour des Flandres une semaine plus tard, au terme d'une course opportuniste. Il a surgi dans le final au meilleur moment pour damer le pion à Chavanel et Cancellara, qui avait beaucoup donné. Dommage que le reste de sa saison ait manqué d'éclat puisqu'il n'a plus signé la moindre victoire et n'a connu qu'un seul autre podium, huit jours après son triomphe dans le Ronde, lors de la Klasika Primavera. Puis plus rien. Mais personne ne pourra lui enlever sa victoire dans le Ronde. Pour un Belge, ça n'a pas de prix.

Le champion d'Italie est un marathonien des pelotons. De sa troisième place au Tour d'Oman au mois de février à sa 7e place au Tour de Lombardie à la mi-octobre, il a été omniprésent, surtout sur la scène italienne, car son équipe, Farnese Vini, n'a pas souvent été invitée sur les grandes courses en dehors. Mais Visconti a largement rentabilisé sa saison italienne. Il a signé à domicile ses cinq victoires de la saison et l'essentiel de ses très nombreuses places d'honneur. Visconti cette année, ce n'est pas moins de 21 Top 10 dans des courses d'un jour ou au classement final d'une course par étapes, dont 12 Top 5. Voilà ce qu'on peut appeler une saison bien remplie.

Le cyclisme belge a été à la fête cette année. Philippe Gilbert, évidemment, mais aussi Nuyens, Van Summeren, Van Avermaet ou Vanendert, tous ont signé des victoires majuscules. Bjorn Leukemans a moins fait la une des journaux. Pourtant, lui aussi a accompli une saison remarquable. La meilleure de sa carrière, à 34 ans. Plus encore que ses trois victoires, dont le Tour du Limousin, c'est son bilan d'ensemble sur la campagne de classiques qui justifie sa place parmi les 30 premiers mondiaux. Jugez plutôt: Leukemans a terminé dans le Top 10 au Tour des Flandres (7e), sur l'Amstel (7e), à Liège (9e) et lors de la Flèche Brabançonne (2e). Un seul autre coureur, Philippe Gilbert, a finir dans le Top 10 de toutes ces courses. Il a également fini 13e de Paris-Roubaix. Et en fin d'année, on l'a encore retrouvé devant à Québec (6e) et au GP de Wallonnie (3e).

Venu chez Leopard Trek pour rebondir après une année 2010 assez terne, Daniele Bennati a partiellement réussi son pari. L'Italien a décroché six victoires cette saison. Personne n'a fait mieux chez Leopard Trek. Son succès le plus marquant, c'est lors de l'avant-dernière étape du Tour d'Espagne que Bennati l'a obtenu. Une Vuelta au cours de laquelle il a également porté le maillot rouge de leader une journée. Egalement à son actif une deuxième place au Tour du Danemark et surtout une deuxième place dans Gand-Wevelgem. Deux déceptions en revanche, Milan-Sanremo et les Mondiaux, deux courses dont il rêvait et, en dépit d'une place dans les 15 premiers à chaque fois, il est passé au travers.

A la fin du printemps, Robert Gesink était plus près du Top 10 que du Top 30. Le Néerlandais n'avait pas manqué son début de saison, remportant le Tour d'Oman avec deux étapes au passage. Trois victoires en une seule épreuve. Les trois seules de sa saison malheureusement. Derrière, le longiligne grimpeur de la Rabobank a poursuivi sa montée en puissance vers le Tour de France, avec une deuxième place sur Tirreno-Adriatico et une campagne ardennaise correcte (9e place sur l'Amstel notamment). C'est au mois de juillet, en France, que Gesink souhaitait frapper un grand coup. Mais une chute en début de Tour a ruiné ses chances. Il a relevé la tête en septembre en terminant deuxième du GP de Québec, mais son élan a été incontestablement coupé.

Tyler Farrar nous a offert une des images de l'année avec son "W" de la victoire, en hommage à son ami Wouter Weylandt, lors de son succès d'étape à Redon sur le Tour de France. Le grand moment de sa saison, à n'en pas douter, et le plus prestigieux de ses quatre succès. Quatre victoires, c'est beaucoup moins que ces deux dernières saisons (8 en 2010, 11 en 2009). Logiquement, le sprinter américain recule donc dans la hiérarchie. Il était dans le Top 20 l'an dernier. Toutefois, son bilan d'ensemble n'est pas si négatif. Farrar a notamment livré une campagne de classiques très dense au printemps sur les Flandriennes, avec un joli tir groupé: 3e de Gand-Wevelgem et A Travers les Flandres, 4e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, 13e du Ronde.

Curieux. On n'a pas forcément l'impression d'avoir beaucoup vu Davide Rebellin cette saison, notamment sur les très grandes courses du calendrier. Pourtant, à 40 ans, l'Italien a effectué une saison remarquable en termes de résultats. Sa place dans les 30 premiers est d'autant plus saisissante qu'il n'a repris la compétition qu'à la fin du mois d'avril après sa suspension pour dopage. Rebellin a surtout couru chez lui, en Italie, et il n'y a pas perdu son temps. Vainqueur des Trois vallées Varésines et du Trophée Melinda (20 ans après la première victoire de sa carrière !), il a multiplié les places, sur le podium (2e du mémorial Pantani, de la Route du Sud, du trophée Matteotti, du GP Nobili, de la Semaine Lombarde, du GP Camaiore ou de la Coppa Sabatini) ou dans le Top 10 (Tour de Madrid, Brixia Tour, Tour d'Emilie, etc.) Un bilan très solide, et même assez impressionnant surtout en moins de six mois.

Et Leipheimer fit du...Leipheimer. Une saison 2011 qui ressemble aux précédentes. Avec l'Américain, c'est un peu toujours la même chanson : des bouquets oui, manquent tout de même quelques faits d'arme marquants. Leipheimer a encore compilé les victoires sur des épreuves d'une semaine et non des moindres (Tour de Suisse, du Colorado, de l'Utah) et les succès incontournables (7e étape du Tour de Californie) grâce à ses grosses qualités de rouleur. C'est en effet sa troisième place sur le chrono du Tour de Suisse qui lui permet d'enlever l'épreuve, sa performance XXL de la saison. Mais comme souvent avec Leipheimer, les grands rendez-vous ternissent le bilan. A l'image d'un Tour de France où, blessé et retardé par de nombreux gadins, il n'a pu faire mieux qu'une bien pâle 32e place. Reste six victoires, un top 10 final sur Paris-Nice qui font de l'Américain une usine à bouquets. Omega Pharma-Quick Step l'a bien compris et a décidé de faire confiance aux vieilles jambes de Leipheimer en 2012. L'ancien coéquipier d'Armstrong va avoir 38 ans. Possible pourtant qu'il ait quelques lignes supplémentaires à son palmarès.

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. Le Classement Eurosport est établi sur les 52 dernières semaines, soit sur un année glissante, à l'image du classement ATP en tennis. A chaque course, les coureurs perdent les points glanés l'année précédente lors de cette même épreuve et les points 2011 sont redistribués. La saison étant terminée, le classement coïncide avec l'ensemble du calendrier 2011.

. Près de 180 courses du calendrier UCI sont prises en compte dans ce classement. Toutes les courses 1.1, 1HC, Pro tour et Historiques pour les courses d'un jour, ainsi que les 2.1, 2HC, Pro Tour et Historiques pour les courses par étapes.

. Nous avons établi notre propre barème en répartissant les courses dans différentes catégories, en nous appuyant notamment sur la classification UCI, mais aussi en essayant de trouver un équilibre entre poids historique, prestige et importance dans le calendrier actuel.

. A l'issue de cette année 2011, 741 coureurs ont inscrit au moins un point.

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Tour de France: Les 20 premiers du classement final marquent des points. 1000 points pour le vainqueur, 500 points pour le 2e, 400 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 20e, qui marque 3 points. Chaque victoire d'étape rapporte 200 points. 200 points sont également attribués au vainqueur du Classement par points et du GP de la montagne. Enfin, 50 points chaque jour au leader du classement général.

Tour d'Italie, Tour d'Espagne: Les 20 premiers du classement final marquent des points. 800 points pour le vainqueur, 400 points pour la 2e, 300 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 20e, qui marque 3 points. Chaque victoire d'étape rapporte 150 points. 150 points sont également attribués au vainqueur du Classement par points et du GP de la montagne. Enfin, 40 points chaque jour au leader du classement général.

Catégorie A.1 (Paris-Nice, Tirreno-Adriatico, Tour de Catalogne, Tour du Pays Basque, Tour de Romandie, Critérium Dauphiné, Tour de Suisse): Les 10 premiers du classement final marquent des points. 500 points pour le vainqueur, 250 points pour le 2e, 125 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 10e, qui marque 5 points. Chaque victoire d'étape rapporte 100 points.

Catégorie A.2 (Tour Down Under, Tour de Californie, Eneco Tour, Tour de Pologne): Les 10 premiers du classement final marquent des points. 300 points pour le vainqueur, 150 points pour le 2e, 75 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 10e, qui marque 3 points. Chaque victoire d'étape rapporte 60 points.

Catégorie A.3 (12 épreuves, dont Trois jours de La Panne, Critérium international ou Tour du Trentin): Les 10 premiers du classement final marquent des points. 200 points pour le vainqueur, 100 points pour le 2e, 50 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 10e, qui marque 1 point. Chaque victoire d'étape rapporte 40 points.

Catégorie A.4 (20 épreuves, dont Tour du Qatar, Tour du Haut-Var ou Circuit de la Sarthe): Les 10 premiers du classement final marquent des points. 150 points pour le vainqueur, 75 points pour le 2e, 40 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 10e, qui marque 1 point. Chaque victoire d'étape rapporte 30 points.

Catégorie A.5 (12 courses, dont Tropicale Amissa Bongo, Tour de San Luis ou Tour de Slovénie): Les 10 premiers du classement final marquent des points. 100 points pour le vainqueur, 50 points pour le 2e, 30 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 10e, qui marque 1 point. Chaque victoire d'étape rapporte 20 points.

Catégorie B.1 (Milan-Sanremo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Amstel Gold Race, Liège-Bastogne-Liège, Championnat du monde en ligne, Tour de Lombardie): Les 20 premiers marquent des points. 700 points pour le vainqueur, 350 points pour la 2e, 200 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 20e, qui marque 3 points.

Catégorie B.2 (Gand-Wevelgem, Fleche Wallonne, Clasica San Sebastian, Vatenfall Cyclassics, GP de Plouay, GP de Quebec, GP de Montreal, Paris-Tours, Championnat du monde CLM): Les 10 premiers marquent des points. 400 points pour le vainqueur, 200 points pour la 2e, 100 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 10, qui marque 10 points.

Catégorie B.3 (18 courses, dont Het Nieuwsblad, GP E3, Kuurne-Bruxelles-Kuurne ou Tour du Piémont): Les 10 premiers marquent des points. 200 points pour le vainqueur, 100 points pour la 2e, 50 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 10, qui marque 1 point.

Catégorie B.4 (45 épreuves, dont toutes les manches de Coupe de France, GP de la Cote Etrusque ou GP Llodio): Les 10 premiers marquent des points. 150 points pour le vainqueur, 75 points pour la 2e, 40 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 10, qui marque 1 point.

Catégorie B.5 (40 épreuves, dont Clasica Sarda, Route Adélie ou GP Tallin): Les 10 premiers marquent des points. 100 points pour le vainqueur, 50 points pour la 2e, 25 points pour le 3e et ainsi de suite jusqu'au 10, qui marque 1 point.