Top 50 2011 (4)

Le jeune Norvégien a été un des hommes de la seconde moitié de saison. Du Tour de France jusqu'au mois d'octobre, seuls Philippe Gilbert et Cadel Evans ont inscrit davantage de points que lui. Vainqueur de deux étapes sur la Grande Boucle, Edvald Boasson Hagen a entamé en France une période faste, qui l'a ensuite vu remporter la Vatenfall Cyclassics et l'Eneco Tour (avec une étape en prime) et finir dans les dix premiers du Championnat du monde. Si le Norvégien reste aux portes du Top 10, c'est parce que ses six premiers mois avaient été relativement anodins. Il a signé six de ses sept victoires de 2011 après le 1er juillet. Mais il aura peu de points à défendre début 2012 et peut donc espérer grimper encore dans la hiérarchie d'ici le prochain Tour de France.

Battu par Cobo sur la Vuelta, Bradley Wiggins devance néanmoins l'Espagnol d'un cheveu dans notre classement. Il faut dire que sa saison a été autrement plus complète même si, paradoxalement, il n'a pu briller sur son principal objectif, le Tour de France, qu'il a quitté sur chute. Mais le Britannique, même sans le Tour, a connu quelques très bons moments. Son podium sur le Tour d'Espagne, évidemment (3e), même s'il n'a pas tenu la distance en troisième semaine pour la victoire finale. Sa plus belle victoire reste évidemment le Dauphiné, enlevé devant Cadel Evans. Plus tôt dans la saison, Wiggo avait également terminé troisième de Paris-Nice et il a bouclé sa campagne 2011 par un titre de vice-champion du monde du chrono. Mais cette saison a surtout confirmé qu'il comptait définitivement parmi les tous meilleurs du monde dans les courses par étapes.

Sa présence dans le gratin de notre classement, Juan Jose Cobo la doit évidemment à sa victoire sur le Tour d'Espagne, assortie d'un succès d'étape et d'une semaine entière en rouge. Avant ce magistral coup d'éclat, qui a relancé une carrière complètement à l'arrêt, on n'avait quasiment pas entendu parler du coureur de l'équipe Geox lors des huit premiers mois de l'année. Une ou deux places à Majorque en tout début de saison, puis plus rien jusqu'à son podium au Tour de Burgos, au mois d'août. C'était juste avant son triomphe sur la Vuelta, que personne n'avait vraiment vu venir.

On a retrouvé Samuel Sanchez à son avantage sur des courses qu'il aime. En France, notamment. 5e de Paris-Nice au mois de mars pour le premier grand rendez-vous de sa saison, le leader d'Euskaltel a surtout livré un superbe Tour de France. Une réussite à tous points de vue: une victoire d'étape en haute montagne (dans les Pyrénées, en prime), le maillot de meilleur grimpeur à Paris et une excellente 6e place au classement général final. Le Tour lui rapporte 45% de ses points de l'année. Mais on ne peut réduire sa saison à son mois de juillet. Outre Paris-Nice, son printemps avait également été marqué par une très honorable campagne ardennaise (3e de la Flèche, 10e à Liège), par sa victoire au GP Miguel Indurain et son succès d'étape au Tour du Pays basque, dont il a pris la 6e place. Logiquement, il a eu du mal à relancer la machine après le Tour, malgré une ou deux placettes (8e de la Clasica, 4e du Tour de Burgos).

A mi-saison, Michele Scarponi était tranquillement installé parmi les 10 premiers de notre Classement. Logique, tant le début d'année de l'Italien avait été impressionnant. Bien sûr, il y a sa deuxième place dans le Giro, derrière l'intouchable Contador. Mais c'était loin d'être son seul fait d'armes. Vainqueur du Tour du Trentin, deuxième du Tour de Catalogne (derrière Contador, déjà), troisième de Tirreno-Adriatico (avec une victoire d'étape), sixième de Milan-Sanremo, Scarponi n'avait vraiment pas perdu son temps. Mais en termes de résultats, sa saison s'est arrêtée au soir du Tour d'Italie. Comme beaucoup, Scarponi a peiné à se remettre de cet éreintant Giro. Après une longue coupure, il nourrissait de grandes ambitions pour la Vuelta, mais il s'y est effondré. Une année en deux temps donc, d'abord étincelante puis en sommeil, amis Scarponi a aligné suffisamment de performances de qualité pour se glisser parmi les 15 premiers.

Jusqu'au 9 octobre, la saison de Greg Van Avermaet était solide, parsemée de quelques victoires. Mais il lui manquait encore LA victoire qui donne une autre dimension à une saison. Ce 9 octobre, Van Avermaet est allé la chercher en remportant Paris-Tours. Sa façon à lui de contribuer à l'incroyable réussite belge sur les classiques cette année. Une juste récompense pour un coureur qui avait fait preuve d'une remarquable consistance dans les courses d'un jour, terminant sur le podium de la Clasica San Sebastian (3e), parmi les 10 premiers de Milan-Sanremo (9e) et Liège-Bastogne-Liège (7e) et dans le Top 20 de Gand-Wevelgem ou de la Flèche Wallonne. On l'a également vu grappiller des points sur certaines courses comme par étapes à domicile puisqu'il a gagné le Tour de Wallonie et fini deuxième du Tour de Belgique derrière Philippe Gilbert. Au final, une saison très complète avec une victoire majeure. Du beau boulot.

Attention énorme talent ! Cuisse de feu et déjà une ribambelle de bouquets à 23 ans seulement. Comme souvent avec les sprinters, ce sont les chiffres qui comptent. Première saison comme professionnel, 17 victoires ! C'est PLUS que Mark Cavendish et seul Philippe Gilbert a fait mieux cette saison. Bien sûr, le palmarès du sprinter de HTC a une autre allure mais tout de même. Kittel a choisi les courses où il allait briller. 4 Jours de Dunkerque ? 4 victoires. Tour de Pologne ? 4 victoires. Non, Kittel n'aime pas partager. Son succès le plus prestigieux, il le décroche sur la Vuelta, lors de la 7e étape. Il ne s'est pas souvent frotté au gratin cette saison. L'heure était à la découverte. Et le colosse de Skil s'est déjà rendu incontournable.

Au début de la saison, Daniel Martin avait émis un voeu. Son rêve, c'était de gagner une grande course, si possible une grande classique. L'Irlandais n'est pas passé loin. Deuxième du Tour de Lombardie au mois d'octobre, il a tout de même bouclé avec cette belle place d'honneur un exercice 2011 bien rempli. Quatre victoires à son actif, dont une étape du Tour de Pologne et surcout une sur la Vuelta. Très régulier tout au long de la saison sur les courses par étapes, Martin a notamment fini sur le podium du Tour de Catalogne (3e) et du Tour de Pologne (2e). Egalement présent dans le Top 15 du Tour d'Espagne (13e), il a vraiment franchi un cap cette année.

Décidément les frères Schleck sont inséparables. Frank devance d'une courte tête Andy. Quoi de plus normal. Les deux hommes ont construit leur saison sur les mêmes objectifs. Comme Andy, Frank a récolté la plupart de ses points en terminant sur le podium du Tour de France (3e) et de Liège-Bastogne-Liège (2e), à chaque fois aux côtés de...son frère. Si Andy a brillé au sommet du Galibier, Frank a eu lui aussi droit à son moment de gloire sur le très exigeant Critérium International en Corse (1re étape et victoire finale), bien lancé, ce jour là, par son petit frère. Evidemment.

Il s’est fait attendre. Près de six mois. Habitué à collectionner les victoires, Thor Hushovd a connu une petite période de doute en début d'année. Et puis le dernier kilomètre à 3% de la 4e étape du Tour de Suisse lui a offert le terrain parfait pour son premier bouquet en arc-en-ciel. Un succès comme un déclic puisque le Norvégien a enchainé sur le Tour. Et de quelle façon ! Une semaine en jaune après avoir enlevé le chrono par équipes avec les fusées de chez Garmin puis deux victoires sur des terrains très accidentés. Cette année 2011 a couronné sa reconversion de pur sprinter à grand baroudeur. Conscient de ses limites de puissance et de vitesse face à Cavendish et compagnie, le Norvégien a varié son registre. Et fait honneur à la plus belle des tuniques.