"Prêt à perdre le maillot"

T.V. : J'ai une grosse nostalgie depuis le Dauphiné. J'ai bien conscience que j'ai vécu mes derniers jours en bleu-blanc-rouge. Je ne me vois pas trop conserver mon titre dans la mesure où c'est extrêmement rare d'être champion de France trois fois dans sa carrière. Je suis déjà conscient de la chance que j'ai eu de revêtir ce maillot.

T.V. : Ce n'est pas pour cela que je ne vais pas me battre. Mais, dans ma tête, je ne suis plus champion de France dimanche soir. Cela dit, Europcar arrive avec beaucoup de confiance. On aborde ce championnat de la meilleure des manières avec la victoire de Christophe sur le contre-la-montre. Ça fait un bien fou à l'équipe puisque ça nous a enlevé beaucoup de pression.

T.V. : Je le ressens. On a toujours un oeil sur le champion de France sortant et on surveille également les coureurs en forme depuis le début de saison. Pas de chance, je regroupe les deux paramètres. Je serai surveillé, c'est certain. Je ne m'en fais pas une montagne, je suis prêt à perdre mon maillot et à me sacrifier pour un autre gars de l'équipe.

T.V. : Bien sûr. Anthony Charteau, Pierre Rolland, Sébastien Turgot et Cyril Gautier peuvent en profiter. Ce sont des mecs vraiment solides. Il ne faut pas s'enflammer, on ne va pas gagner chaque année le championnat de France. On a déjà un titre. On n'a pas de stratégie telle que 19 coureurs pour Thomas ou 18 coureurs pour Thomas et Christophe. Ce n'est pas la philosophie de l'équipe.

T.V. : La liste est très longue pour citer un seul nom. C'est ouvert, le parcours est usant, beaucoup de coureurs marchent bien. Il y a une vingtaine de gars qui se détachent. Après, c'est certain qu'un Fédrigo arrive à point nommé. On ne l'a pas trop vu soit disant. Mais il est capable de tout. Il a déjà gagné à Boulogne. Pour avoir fait partie de la même équipe que lui, je sais qu'il répondra présent. C'est un phénomène. Pour moi, c'est l'épouvantail pour dimanche.

T.V. : Il ne faut pas prendre le public pour des jambons. Les gens qui connaissent le vélo savent qu'il y a victoire et victoire. Toutes les courses sont belles et je suis très fier de ce que j'ai fait cette année. Mais je n'ai pas gagné l'Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne ou Liège-Bastogne-Liège. Maintenant, j'échangerai bien mes huit victoires contre l'une de ces courses-là.

T.V. : C'est vrai que ça a très bien marché pour moi mais aussi pour l'équipe. C'est plus difficile pour moi de sortir, c'est certain. Mais c'est le jeu. Si je suis marqué, c'est qu'il y a des raisons, je ne m'en plaindrai jamais. La Kernasse (ndlr : Christophe Kern), avant le Dauphiné, personne ne se serait inquiété de lui pour le Championnat de France. Je peux vous assurer que dimanche, s'il arrive à partir, ce sera en costaud, pas sur un coup d'intox.

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