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Coudes écartés, regard "loin", haut du secteur... quatre attitudes à adopter pour dompter les pavés

Julien Chesnais

Mis à jour 15/07/2018 à 13:13 GMT+2

Dimanche, les coureurs du Tour affrontent les pavés. Si l’envie (la folie ?) vous prend d’aller découvrir ces routes du Nord cabossées, pour un entraînement, une course, ou une cyclosportive, Frédéric Moncassin, ancien spécialiste des classiques, vous donne quelques précieux conseils. Deuxième partie sur l’attitude à adopter sur le vélo.

Les pavés de Paris-Roubaix

Crédit: Eurosport

Frédéric Moncassin a été coureur professionnel dans les années 90. Si le sprinteur vient et vit dans le Midi, son coeur a toujours vibré au Nord. Seul Français à avoir remporté Kuurne-Bruxelles-Kuurne, il a été tout près de remporter Paris-Roubaix, l’année où Frédéric Guesdon créa la surprise en 1997. Deuxième du Tour des Flandres, troisième de Milan-San Remo, celui qui fut sélectionneur de l’équipe de France entre 2004 et 2008 a également brillé sur le Tour de France 1996, où il a gagné deux étapes et porté le maillot jaune. Une sacrée référence qui vous livre ici ses secrets pour dompter les pavés.

Garder sa vitesse

Vous y êtes. Le premier secteur pavé de votre vie se profile à l’horizon. Premier conseil : avec la peur de tomber, on pourrait avoir le réflexe d’y aller à reculons, de réduire l’allure afin d’assurer le coup. C’est une erreur. “Je conseille de rentrer vite sur le secteur, de prendre de l’élan, et d’essayer de garder de la vitesse, préconise Frédéric Moncassin. Car plus on va vite, moins on sent le pavé. Plus on passe doucement, plus on sent toutes les secousses, et plus on est arrêté."
Une fois arrivé dessus, il faut à tout prix éviter de se crisper et de serrer trop fort son guidon. "Ce que je trouve de plus confortable, c’est d’être positionné les mains en haut du guidon pour avoir le corps un petit peu en arrière. Car plus on est couché devant, avec les mains au fond du guidon, plus on va ressentir des secousses. Et plus on est assis droit avec les mains en haut, plus on amortira avec les bras que je conseille de garder un peu écartés."
Il faut éviter de mettre les mains sur les "cocottes". "Si tu prends un trou, tu peux casser du matériel, car ça tape fort, prévient Frédéric Moncassin. Et si le guidon est mal serré (à absolument vérifier avec le serrage de la potence), il peut se tourner. On est trop sur l’avant quand on met les mains sur les cocottes."

Tirer un gros braquet

"Mouliner c’est pas bon sur les pavés, car on peut avoir l’arrière qui se "promène" un peu, qui chasse (perte d’adhérence), le vélo est moins stable, juge Frédéric Moncassin. Mettre gros permet de moins sauter sur le vélo, Mais on fatigue un peu plus.” Il faut donc trouver un compromis. “La cadence idéale se situe entre 80 et 90 tours/minutes, quand elle se situe davantage entre 90 et 100 sur une route bitumée."

Ne pas avoir le regard figé sur sa roue avant

Avec tous ces pièges qui se jettent sous nos pieds, la tentation peut-être grande d’avoir le regard rivé sur notre roue avant. A éviter. "Le regard, c’est toujours pareil, il faut être 'loin', avance Frédéric Moncassin. Mais il faut tout de même jeter des petits coups d’oeil pour voir où on pose les roues." Le fait de regarder assez loin devant soi permet d’anticiper. Et de jouer du dérailleur lorsqu’un virage s’annonce "pour relancer avec un braquet plus souple." Ne pas oublier que la clé sur les pavés est d’essayer de conserver la vitesse tout au long du secteur.

Rester sur le haut du pavé… autant que possible

"Il faut rouler sur le haut du pavé, conseille Frédéric Moncassin. Même si on est un peu fatigué, c’est mieux d’y rester car il n’y a pas les graviers, qui sont sur les bas côtés. C’est sur que ça parait plus lisse, mais quand on chope une pierre, ça entaille le pneu, et on crève, et on perd un temps considérable..."

Troisvilles, un secteur idéal pour l’initiation


Ca y est, vous vous sentez prêts à vous jeter dans l’Enfer du Nord ? Pour faire vos débuts sur le pavé, mieux vaut faire preuve de tempérance. Ne vous lancez pas tout de suite dans la mythique Tranchée d’Arenberg. "En plus y’a la barrière, on ne peut pas se lancer comme il faut !” s’amuse Frédéric Moncassin, qui conseille d’aller plutôt sur le secteur de Troisvilles (2200m de longueur) : "Il est bien parce qu’il est en deux fois. La première partie est en descente, il y a un peu d’herbe, il est propre. Après on traverse la nationale. Et là on enquille la deuxième partie où c’est plus sérieux, un peu pourri, avec des gros pavés. Ca donne vraiment une idée de ce que sont les pavés; avec un virage en angle.Troisvilles, c’est bien pour débuter. Puis dans la symbolique, sur Paris-Roubaix, c’est là où la guerre commence non ?"
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