Evans a tout tenté

Huit secondes. Voilà le maigre gain obtenu par Cadel Evans sur Bradley Wiggins à Morzine. Deuxième de l'étape reine, longue de 167,5 kilomètres et remportée en solitaire par le jeune Colombien Nairo Quintana (Movistar), l'Australien n'a pu contrarier les plans du maillot jaune qui file tout droit vers la victoire finale. A la veille de l'arrivée à Châtel, le Britannique semble intouchable.

Sauf accident dimanche, Wiggins devrait conserver son titre sur le Dauphiné. Parfaitement emmené, une nouvelle fois, par une impressionnante formation Sky, le maillot jaune a contrôlé ses adversaires. Notamment dans l'ascension du col hors-catégorie de Joux-Plane (11,7 km de montée à 8,4%), la sixième et ultime difficulté de la journée. Au classement général, Wiggins possède désormais 1'20" d'avance sur son équipier Michael Rogers et 1'36" sur Evans, nouveau venu sur le podium provisoire. Dauphin du maillot jaune samedi matin, l'Allemand Tony Martin a lâché prise dans Joux-Plane pour reculer au 14e rang du général (à 4'15"). Derrière Wiggins et Rogers, deux autres membres du Team Sky figurent dans le top 9 de l'épreuve : Christopher Froome (4e à 1'48") et Richie Porte (9e à 3'44"). Preuve de la supériorité, s'il en fallait une, de l'équipe britannique sur ce Dauphiné.

C'est dans la descente vers Morzine qu'Evans a faussé compagnie au groupe maillot jaune. Le vainqueur du Tour 2011 s'était essayé une première fois juste avant le sommet de Joux-Plane. Une attaque restée vaine et surtout mal sentie. L'Australien a remis ça un peu plus tard. Avec plus de réussite. Plus que la place de Wiggins, c'est celle de Rogers qui intéressait Evans. Il n'y est pas parvenu. Il lui restera encore une occasion dimanche. Pour Quintana, en revanche, ce Dauphiné restera une réussite. Le Colombien a attaqué au meilleur des moments, dans Joux-Plane. Parti à cinq kilomètres du sommet, le vainqueur du Tour de l'Avenir 2010 a d'abord repris le Français Brice Feillu, dernier survivant de l'échappée matinale, puis s'est envolé vers la victoire, après avoir conservé seize secondes sur Evans. Bien plus tôt dans la journée, Andy Schleck avait quitté la course. Dans l'anonymat le plus total. Au 64e km, le Luxembourgeois a dit stop, quarante-huit heures après avoir chuté lors du chrono. Un abandon qui n'aura surpris personne...