Critérium du Dauphiné: Sanchez retrouve la grande forme

Des larmes pour exprimer toute la joie d'une victoire. Samuel Sanchez (Eusklatel) attendait de lever les bras depuis un peu plus d'un an, depuis sa victoire au classement général du Tour du Pays Basque 2012 exactement. Ce samedi,  en franchissant la ligne d'arrivée à Supedévoluy en tête, Sanchez n'a pu les retenir, et sur son vélo le champion olympique s'est laissé porter par le bonheur enivrant d'une victoire sur une étape World Tour, mais aussi pour rendre hommage à Victor Cabedo décédé le19 septembre dernier. La formation Euskaltel, qui n'avait levé les bras que deux fois cette saison, a remporté son 3e succès. "Cette victoire, elle est pour toute l'équipe, a déclaré à l'arrivée le vainqueur du jour. On en avait besoin". Après son émotion, Sanchez a laissé place à une satisfaction collective, bien plus importante que son plaisir personnel. Quant à Chris Froome (Sky), le maillot jaune reste solidement fixé sur ses épaules.  Au classement général, Alberto Contador (Saxo-Tinkoff) a fait son entrée dans le Top 10, Daniel Navarro dans le Top 5.

Dans cette étape de 187,5 kilomètres, qui a emprunté la montée de l'Alpe d'Huez et la descente de Sarenne, comme lors du prochain Tour de France, une échappée d'une vingtaine de coureurs a pris les devants peu après le départ. Ses derniers rescapés, l'Italien Alessandro de Marchi et le Français Sylvain Chavanel, ont été rejoints dans l'ascension du col du Noyer, dans les 16 derniers kilomètres. A partir de ce moment-là, Samuel Sanchez n'a plus revu la couleur jaune de la tunique de leader, si ce n'est sur le maillot d'Astana que portait son compagnon de fuite, Jakob Fuglsang. Partis juste un peu avant de basculer dans la descente, le duo de tête a entamé la dernière ascension avec un peu plus d'une vingtaine de seconde d'avance.

Le groupe maillot jaune, composé d'une dizaine d'unité, a été emmené à partir des trois derniers kilomètres du col du Noyer par Alberto Contador. Mué en équipier pour Michael Rogers, le coureur espagnol a assumé toute la poursuite pour revenir sur les fuyards. Mais Samuel Sanchez la voulait cette victoire. "L'équipe en avait besoin a déclaré Sanchez. Cette victoire est extrêmement importante pour le moral de l'équipe. Je suis vraiment très heureux". Dans la roue du Jakob Fuglsang dans la montée de Superdévoluy, le natif d'Oviedo a fait la différence au sprint, largement. Fatigué d'avoir fait l'ultime ascension sans jamais avoir été relayé, et moins rapide que l'Espagnol en termes de vitesse pure, le jeune Danois a pris la deuxième place, encourageante pour la suite.

Michael Rogers (Saxo-Tinkoff), quant à lui, a sans doute dû remercier Contador. Avoir un leader qui sait endosser le rôle d'équipier comme l'a fait El Pistolero n'est pas offert à tout le monde. Ce samedi soir, Rogers monte à la troisième place du classement général. Cliquez ici pour voir le tweet de Michael Rogers.

Autre performance encourageante, celle de Stef Clement (Blanco), qui n'a pas pour le coup eu l'avantage d'être épaulé par sa formation dans le final. Le coureur néerlandais a terminé à la cinquième place, son meilleur résultat cette saison. Enfin, Daniel Navarro (Cofidis), ancien coéquipier de Contador lui aussi, prend petit à petit ses marques dans son nouveau rôle au sein de l'équipe d'Yvon Sanquer. "Dani se sent bien en ce moment, nous confiait le manager il y a quelques jours. Il prend un peu plus confiance en lui". Cela lui réussit plutôt bien puisque le coureur originaire des Asturies, fait son entrée dans le Top 5, "son objectif", nous a-t-il avoué.

Dimanche, la huitième et dernière étape, longue de 152 km à partir de Sisteron, sera un peu moins dure, mais franchira le col de Vars et arrivera dans la station de Risoul après une montée de 13,9 kilomètres (à 6,7 %). Les grimpeurs pourront s'exprimer une dernière fois, avant de se donner rendez-vous dans trois semaines, sur le Tour de France.