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Jumbo surpuissante, Pinot en jambes et des incertitudes : Les 5 choses à retenir de ce Dauphiné

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 17/08/2020 à 08:05 GMT+2

CRITERIUM DU DAUPHINE – Habituelle course de préparation du Tour de France, le Critérium du Dauphiné a plus fait cette année office de course de reprise qu’autre chose et les enseignements à en tirer sont moindres qu’à l’habitude. Mais ils existent néanmoins.

Primoz Roglic, Egan Bernal, Emanuel Buchmann et Thibaut Pinot sur le Critérium du Dauphiné

Crédit: Getty Images

Le collectif fort, c’est bien Jumbo-Visma

On s’en doutait depuis cet hiver, on en avait déjà eu un aperçu au Tour de l’Ain, mais la Jumbo-Visma sera belle et bien LA formation à suivre cet été sur les routes du Tour de France. Et, quand on dit à suivre, c’est aussi bien métaphoriquement que littéralement, tant l’équipe néerlandaise semble au-dessus du lot. Jusqu’à l’abandon de Primoz Roglic avant le départ de la 5e et dernière étape, c’est elle qui a contrôlé la course depuis le premier kilomètre de la première étape. D’abord pour jouer l’étape, ensuite pour défendre le maillot jaune, celui de Van Aert puis celui de Roglic. En cinq jours, elle s’est offerte trois victoires d’étapes avec trois coureurs différents (Van Aert, Roglic et Kuss), a porté quatre jours le maillot de leader et aurait sans doute remporté le général si le Slovène était resté en course. Et, malgré l’abandon de son leader, mais aussi de Steven Kruijswijk, la Jumbo-Visma a placé deux coureurs dans le top 10 avec Tom Dumoulin (7e) et Sepp Kuss (10e). Et dire qu’il faudra rajouter à cette armada George Bennett, 2e du Tour de Lombardie samedi...
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Primoz Roglic et les Jumbo-Visma

Crédit: Getty Images

INEOS, c’est quoi le problème ?

Depuis 2012, on avait pris l’habitude de voir, en général, sauf en 2014 qui reste une exception, la formation britannique écraser la concurrence sur le Tour de France après s’est rodé à la perfection sur la Critérium du Dauphiné. Mais 2020 semble décidément à part. Non seulement les INEOS n’ont pas brillé, mais ils ont même clairement inquiété, à l’exception de Pavel Sivakov (11e du général). Pourtant, c’était la grosse équipe qui était présente au départ avec tout simplement Christopher Froome, Egan Bernal et Geraint Thomas, accompagné de Michal Kwiatkowski, Jonathan Castroviejo et Dylan Van Baarle. Mais rien n’a fonctionné comme prévu. Avant de quitter la course, le Colombien avait montré ses limites du moment, ne parvenant ni à attaquer, ni à suivre Roglic alors que les deux mythiques leaders britanniques n’ont été que de pâles versions d’eux-mêmes. Dimanche, Thomas a même terminé avant-dernier de l’étape... A deux semaines du Tour, rien n’est définitif mais, cette fois, INEOS n’est pas aussi tranquille qu’à l’habitude.
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Egan Bernal

Crédit: Getty Images

Les Français sont bien là

Même si la victoire finale du Dauphiné leur a encore échappé, pour la treizième année consécutive depuis le sacre de Christophe Moreau en 2007, les Français ont globalement parfaitement répondu présent à l’occasion de cette édition 2020. La déception passée, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) voulait déjà retenir le positif que cette 2e place et surtout les jambes entraperçues cette semaine peuvent signifier. Un peu plus en retrait mais en progression ce week-end, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) et Warren Barguil (Arkéa-Samsic) se sont rassurés avec de jolis top 10 au général (6e et 9e). Enfin, impressionnant 3e du général, toujours avec les meilleurs, Guillaume Martin (Cofidis) semble avoir franchi un cap et semble désormais capable de jouer le top 5 du Tour annoncé cet hiver par Cédric Vasseur. Même si les absences de Bernal et Roglic tendent, quoiqu’on en dise, à relativiser un tout petit peu la performance du Tricolore.
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Guillaume Martin (Cofidis) sur le Dauphiné 2020

Crédit: Getty Images

Des favoris décimés et beaucoup d’incertitudes

Après trois jours assez tranquilles et presque monotone, le week-end final de ce Dauphiné aura chamboulé une bonne partie des certitudes qu’on pensait pouvoir tirer de l’épreuve en vue du Tour de France. En deux jours, on a vu cinq candidats à la victoire finale quitter la course, dont trois en raison de chutes. Samedi, c’est Kruijswijk (Jumbo-Visma) et Buchmann (Bora-Hansgrohe) qui ont abandonné alors que Bernal (INEOS) avait été non-partant. Le lendemain, c’est au tour de Roglic (Jumbo-Visma) de ne pas prendre le départ alors que Quintana (Arkéa-Samsic) a abandonné lui à mi-course, malade. Des abandons plus au moins forcés qui jettent un voile sur leur capacité respective à se remettre d’ici le Tour de France, mais aussi sur les enseignements que l’on peut tirer du classement général final. Bernal et Roglic out, ce sont les deux favoris du Tour qui ont disparu des tableaux. Difficile donc en l’état d’établir le véritable rapport de force en chacun des favoris. Il reste treize jours à tout ce beau monde pour se refaire une santé.
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Emanuel Buchmann

Crédit: Getty Images

Van Aert, un maillot vert qui en appelle un autre

Vainqueur tout en puissance de la première étape dont il était le grand favori, Wout Van Aert a été l’un des grands bonhommes de cette semaine auvergno-rhônealpine. Une victoire d’étape, une journée en jaune et un maillot vert ramené à la maison mais, surtout, un boulot monstrueux pour ses leaders, surtout les terrains. Alors que son gabarit nous aurait plutôt poussé à le voir travailler dans la plaine, c’est dans les cols que le Belge a le plus bossé. On l’a vu tout de jaune vêtu faire le tempo au pied du Col de Porte jeudi, être toujours là vendredi après La Madeleine, jusqu’à mi-pente vers Saint-Martin-de- Belleville... Mais le meilleur était à venir puisqu’il était là ce dimanche, parmi la vingtaine de coureurs qui composaient le groupe des favoris, jusqu’à 30km de l’arrivée. Très fort. Ultra rapide au sprint, Wout Van Aert fait partie de ces coureurs qui peuvent viser le maillot vert sur le Tour, notamment en raison de leur polyvalence. Même s’il devra se débrouiller seul dans les sprints en septembre. A condition qu’on lui en laisse la possibilité.
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Tout en puissance, van Aert a encore dompté la concurrence : sa victoire en vidéo

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