Cyclisme : Fraîchement retraité du MotoGP, Aleix Espargaro signe chez Lidl-Trek : pourquoi c'est logique ?
ParEmile Pawlik
Publié 17/12/2024 à 00:55 GMT+1
L'ancien pilote de MotoGP a rejoint les rangs de la formation Lidl-Trek en tant qu'ambassadeur. Cette reconversion, à 35 ans, ne doit rien au hasard. Celui qui réside en Andorre a aiguisé son appétit et son amour du vélo au contact des meilleurs cyclistes du monde, tels que Marc Soler ou encore Julian Alaphilippe. Son programme reste flou, mais c'est une curiosité qui attise la nôtre.
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Video credit: Eurosport
Il aime vivre sa vie sur deux roues. Après vingt ans de bons et loyaux services en MotoGP, Aleix Espargaro change de braquet. Le pilote catalan, vainqueur de trois grands prix dans sa carrière, quitte les circuits pour s'adonner à plein temps à une passion qui occupe une grande partie de sa vie : le cyclisme. "J'ai décidé de quitter la moto plus tôt que prévu pour pouvoir rejoindre un projet dans la lignée de ma passion.", déclare-t-il dans le communiqué de sa nouvelle équipe. L'annonce a fait grand bruit, il rejoint les rangs de l'équipe Lidl-Trek dans un rôle encore un peu flou "d'ambassadeur". Pourtant, celui qui réside à Andorre est loin du profil du cycliste du dimanche. Depuis une dizaine d'années, l'ancien pilote de chez Aprilia empile les kilomètres dans les montagnes d'Andorre, où il réside.
Il n'est pas nouveau que le petit État, niché entre l'Espagne et la France, est un paradis où l'on peut croiser de nombreux cyclistes professionnels. Sur son compte Instagram, Espargaro s'affiche avec de nombreux cyclistes espagnols comme Ivan Garcia-Cortina (Movistar), Marc Soler (UAE-Emirates) ou encore Juan Pedro Lopez, qu'il va retrouver au sein de la formation américaine. Il y côtoiera également Carlos Verona, son grand copain, avec qui il enchaîne les cols et les heures de selle depuis de nombreuses années. Sur Strava, réseau social préféré des sportifs, le jeune retraité a également partagé une petite sortie en octobre avec Julian Alaphilippe.
Pas le fruit du hasard
Cette reconversion ne doit donc rien au hasard. Le vélo tatoué au-dessous de son genou droit donnait déjà un certain indice, sa carrure fine aussi. Sur ses photos de présentation, et celles sur ses réseaux personnels, difficile de distinguer qu'Aleix Espargaro n'est pas déjà un cycliste professionnel, à l'instar de ses compagnons de route. Mollets affûtés, visage sec, on croirait presque que le natif de Granollers se présente au départ d'une Grande Boucle. Actuellement en stage en Espagne dans les environs de Calpe, destination prisée des cyclistes, il réalise les mêmes sorties que des grandes stars du cyclisme comme Mads Pedersen, Mattias Skjelmose ou encore Tao Geoghegan-Hart.
La pratique du cyclisme est monnaie courante au sein des sports mécaniques. Son ancien comparse de MotoGP, Jorge Martin, partage aussi des sorties avec le néo-cycliste professionnel. Rouler sur un vélo permet d'améliorer ses performances au niveau du cardio, tout en ne prenant pas de masse musculaire. Importantissime lorsque les pilotes doivent maintenir une ligne afin d'être à l'aise aux commandes de leurs machines. Tout de suite, l'exemple de Valtteri Bottas vient en tête. Le Finlandais a participé aux Mondiaux de gravel. Son manager, Didier Cotton, avait expliqué cette pratique pour Eurosport, l'été dernier. "Il y a le cardio, la résistance, la résilience à l'effort. C'est un sport qui assèche aussi d'un point de vue musculaire, qui est assez complet."
Avec le temps, c'est passé d'une préparation à une passion
De son côté, le transfuge de Lidl-Trek a découvert le cyclisme après une blessure au dos. "J'ai dû arrêter la course à pied, et c'est à ce moment que je me suis tourné vers le cyclisme pour m'entraîner et récupérer après mes courses, revient-il dans le communiqué. Avec le temps c'est passé d'une préparation à une passion." Une passion qui le pousse à parcourir au moins 10 000 km par an, si ce n'est plus (voir graphique ci-dessous), s'approchant un peu du niveau d'investissement demandé aux professionnels. Tout en menant une carrière de pilote de MotoGP, l'investissement n'est plus à prouver.
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Aleix Espargaro empile les kilomètres au guidon de son vélo, au moins depuis 2016.
Crédit: Eurosport
Des contours flous
Les contours de son rôle demeurent flous, il devrait prendre part à des courses avec l'équipe de développement. Il devrait faire ses débuts dans la plus grosse équipe au Tour de Burgos (5 au 9 août, à suivre sur Eurosport), juste avant la Vuelta début août. Dans tous les cas, celui qui avait pour habitude de frotter le genou dans les virages sur les circuits du monde entier ne devrait pas avoir de problèmes de pilotage. "Je suis très heureux de pouvoir apprendre auprès des meilleurs cyclistes du monde et de repousser mes limites." De son côté, il pourra sûrement donner quelques leçons d'équilibriste à haute vitesse dans les descentes. On ne demande qu'à voir.
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