Mathieu van der Poel déjà au top sur le Grand Prix E3 : "Je ne m'y attendais pas vraiment"

Mathieu van der Poel connaît-il ses propres limites ? On ne peut même plus en être sûr. Ce vendredi, le Hollandais a éclaboussé le Grand Prix E3 de sa puissance du début à la fin de la course, allumant les premières mèches et filant comme un boulet de canon à plus de 40 kilomètres de l'arrivée pour ne plus être revu. "Je suis super heureux de gagner cette course, et je crois que je peux être très fier de la manière", se félicitait-il après sa victoire. Pas mal, pour une course où le concurrençait un certain Wout van Aert.

Le Belge n'avait pas existé cet hiver face à son rival néerlandais, il n'a pas pu se montrer beaucoup plus à son avantage vendredi. La faute, il est vrai, à une erreur de son propre aveu "un peu stupide" dans le Paterberg, qui l'a envoyé au sol et qui a hypothéqué ses chances de victoire. Mais quitte à remettre les choses dans leur contexte, il faut là préciser que cette chute intervient précisément parce que Mathieu van der Poel vient d'accélérer, qu'il a déjà creusé quelques mètres entre lui et ses poursuivants à la pédale, et que Wout van Aert ne veut pas lui laisser le champ libre.

Cette croisée des chemins à 42 kilomètres du but entre les deux inséparables rivaux raconte tout de la journée. D'abord, un champion du monde en titre qui ne tenait pas en place, au point de noyer une première fois tous les gros poissons du jour dès l'entrée du Taienberg, première difficulté pavée de la course, à 80 km de la ligne ; et derrière, ses adversaires, qui ont offert une belle résistance mais qui n'ont jamais pu regarder le porteur du maillot arc-en-ciel dans les yeux.

"Je ne m'y attendais pas vraiment, a pourtant glissé l'impressionnant Néerlandais à l'issue de la course. Je pensais que j'aurais besoin d'un peu plus de courses pour atteindre ce niveau-là." Bon prince pour Japser Philipsen sur Milan-Sanremo (10e), Van der Poel n'a pas joué les équipiers de luxe aujourd'hui. Il est plus que jamais de retour, et il est en grande forme plus tôt qu'il ne l'imaginait. Prometteur, à deux jours de Gand-Wevelgem. "J'étais bien usé à l'arrivée, je dois admettre, souriait-il. (...) Je vais essayer de me reposer pour dimanche, celle-là n'est toujours pas sur ma liste." C'est peu de dire que son éclatant numéro l'a propulsé parmi les grands favoris.