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Egan Bernal, la force d'y croire : "L'abandon n'est pas une option"
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Publié 28/02/2024 à 23:40 GMT+1
Derrière Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike) et l'épatant Lenny Martinez (Groupama-FDJ), Egan Bernal (INEOS Grenadiers) a fait parler de lui en prenant la 3e place d'O Gran Camiño. Un retour au premier plan timide qui confirme les promesses du début de saison en Colombie, mais une forme qui pousse à se demander si le Colombien ne va pas peser sur les plus grandes courses de la saison.
Egan Bernal, dans la pluie galicienne sur le O' Gran Camino
Crédit: Getty Images
Souvenez-vous, c'était en 2021. Mathieu van der Poel avait embrasé Sienne et l'arrivée des Strade Bianche avec une attaque d'une puissance rare. Il s'agissait là de la cerise dorée sur une course grandiose dans laquelle un groupe cinq étoiles s'était détaché. On y retrouvait MVDP, Julian Alaphilippe, Wout Van Aert, Tom Pidcock, Tadej Pogacar, seigneur du Tour mais pas encore des courses d'un jour, et… Egan Bernal (3e sur la ligne). C'était avant l'accident de janvier 2022. Samedi, le Colombien ne sera finalement pas au départ. La raison ? Une forme qui surprend jusque dans son équipe.
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Coup de fusil de Van der Poel, solos de Pogacar et Pidcock : les Strade, ça déménage toujours
Video credit: Eurosport
On avait déjà senti quelque chose, le début d'un frémissement quand l'homme de Zipaquira, où il fut considéré comme une légende à la suite de sa victoire sur le Tour de France 2019, un autre temps, était monté sur la troisième marche du podium du championnat de Colombie, son premier depuis… le Tour d'Italie 2021. Ce Giro fut une nouvelle fois convoqué ce week-end quand Bernal a pris la 3e place d'O Gran Camiño derrière Jonas Vingegaard et le gamin Lenny Martinez.
Bernal pas comme Froome
Jamais depuis bientôt trois ans, le grimpeur colombien n'avait fait aussi bien sur une course par étapes. S'il avait fini la Vuelta 2021 à la 6e place après une chute en début de course, son terrible accident de janvier 2022 l'avait fait devenir un autre coureur. Celui que l'on salue par sa présence parce qu'elle était déjà une victoire comme sur le Tour de France 2023. Mais quelque chose a changé en Galice la semaine dernière.
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Bernal lui a d'abord résisté, puis Vingegaard s'est envolé
Video credit: Eurosport
"Ce podium me remplit de fierté et de motivation car la saison ne fait que commencer et être à côté de ce duo... Il y a quelques temps, cela aurait été inimaginable, écrit Bernal sur son compte Instagram. Maintenant, je rentre à la maison pour continuer à travailler et à prouver que l'abandon n'est pas une option." Car oui, Bernal aurait pu se complaire dans ce nouveau statut. A un âge différent, un autre ancien vainqueur du Tour n'est plus capable de peser sur des courses de haut niveau, tout en répétant chaque année vouloir remporter une étape sur la Grande Boucle…
Bernal n'est pas de ce genre-là et en Colombie, où il a pourtant abîmé sa légende en prenant des positions politiques, on n'a pas manqué de saluer son retour au premier plan. El Espectador prévient qu'il sera "un rival à prendre en compte dans les grandes échéances du cyclisme" puisqu'il a montré "qu'il a ce qu'il faut pour se battre contre les plus grands noms du peloton mondial". Puisque le Tour polarise tout, on évoque sans doute ici Jonas Vingegaard ou Tadej Pogacar. Le premier lui a collé deux minutes en trois jours certes, mais avant Martinez sur la dernière étape, c'est lui Egan Bernal qui avait le mieux résisté à l'intouchable Danois sur la deuxième.
Le Giro ou le Tour de France au programme ?
Le monde du vélo espère tant pouvoir juger l'aigle de Zipaquira à l'aune des standards de notre époque qui, reconnaissons-le, sont bien plus élevés que ceux de son succès sur le Tour, pourtant vieux de bientôt cinq ans seulement. Est-ce pour cette année ? Chantre de l'hyper-précision, bien avant la Visma-Lease a Bike, INEOS ne sait pourtant pas encore de quoi sera totalement fait le programme de son coureur.
"Normalement, nous aimons être un peu plus clairs et précis sur ce que font les coureurs, a reconnu Steve Cummings, directeur sportif des Britanniques auprès de RCN, la chaîne colombienne. Mais le cas d'Egan est un peu particulier en raison de son histoire. [...] Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre. Nous verrons comment il récupère dans les prochains jours et nous prendrons une décision."
Initialement prévues, les Strade Bianche ont ainsi disparu de son programme, seul Tom Pidcock, tenant du titre, mènera les INEOS Grenadiers en Toscane. Bernal, lui, devrait revenir au Tour de Catalogne, qui sied évidemment parfaitement à ses qualités de grimpeur. Est-ce pour lui accorder du temps supplémentaire pour s'entraîner et encore monter en puissance ? Possible. Il se murmure même en Colombie qu'au lieu de la Vuelta, INEOS réfléchirait à inscrire un autre grand tour à son programme…
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Bernal sur son accident : "Un choc qui a changé ma vie"
Video credit: Eurosport
Le Tour de France ? Il y accompagnerait Geraint Thomas, Tom Pidcock qui veut s'essayer au classement général et Carlos Rodriguez (5e en 2023). Abondance de bien ne nuit pas toujours mais c'est peut-être en Italie que l'on peut le plus l'imaginer. Il y affrontera un certain Tadej Pogacar, qui lui avait succédé au palmarès sur le Tour de France. Ce serait alors une excellente manière de reprendre le fil de l'histoire. De son histoire.
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