Flèche Wallonne 2024 - Stephen Williams s'impose, Kévin Vauquelin 2e, Benoît Cosnefroy frustré

Une édition légendaire, une attaque pour l’histoire. La Flèche Wallonne 2024 a consacré Stephen Williams (Israel – Premier Tech), vainqueur au prix d’un démarrage nucléaire à l’issue d’une 88e édition disputée dans des conditions rares, apocalyptiques. Jusqu’au bout, la course a réservé son lot de surprises, avec la première victoire d’un Britannique au sommet du mur de Huy, qui a fêté pour l’occasion son quarantième anniversaire comme juge de paix de la Flèche.

Sorti à contretemps, Kévin Vauquelin (Arkéa – B&B Hotels) est venu mourir à quelques mètres du vainqueur, deuxième, devant Maxim Van Gils (Lotto-Dstny). Incapable de répondre à l’accélération de Williams, Benoît Cosnefroy (Decathlon – AG2R La Mondiale) a échoué au pied du podium.

Une course de légende, ni plus, ni moins. Ce qualificatif répond rarement à l’évocation de la Flèche Wallonne, devenue depuis (trop ?) longtemps le championnat du monde officieux des puncheurs, rangés en désordre de bataille au pied du mur de Huy (1,3 km à 9,6%), les pédales limées, prêtes à escalader le chemin des chapelles le plus rapidement possible. En 2024, le scénario a reçu quelques retouches, et pas des moindres. La météo, d’abord. Un temps à ne pas mettre un cycliste dehors : une pluie diluvienne, tombée dru, accompagnée de chutes de neige et de grêlons.

Sans compter le froid. De quoi terrasser la grande partie d’un peloton qui n’avait pas du tout prévu de subir les foudres du ciel à quelques jours de se frotter à la Doyenne (dimanche). Certaines formations ont trouvé là un terrain idoine à exploiter. UAE Emirates et Groupama – FDJ ont alors fait exploser le peloton à un peu plus de 60 kilomètres de la ligne. La liste des victimes n’a alors eu de cesse de s'allonger : Tom Pidcock (INEOS Grenadiers), Dylan Teuns (Israel – Premier Tech), Mattias Skjelmose (Lidl-Trek), Aleksandr Vlasov (BORA – hansgrohe), David Gaudu (Groupama – FDJ), Marc Hirschi (UAE Emirates), etc.

C’est aussi le moment choisi par Soren Kragh Andersen (Alpecin-Deceuninck) pour partir dans un raid solitaire. Dans un exercice où il excelle, le Danois a tenu la dragée haute au peloton et aux nombreuses relances des audacieux jusqu’à 14 kilomètres du but. La faute au collectif Uno-X Mobility, fort de cinq éléments au sein d'un peloton réduit à une grosse trentaine d’unités. Un groupe émacié, à l’image des visages creusés des rescapés d’une journée qu’ils ne vont pas oublier de sitôt.

Le coup de pédale rond et la gestuelle fluide, Stephen Williams a affiché une forme éclatante dans le final, avec une première mine posée dans l’avant-dernier passage du mur de Huy, à 31 bornes de la ligne. Un coup pour rien, ou presque. Puisque le Britannique a montré ses muscles au reste du plateau, cantonné à un rôle de spectateur dans la dernière ascension du mur.

C’est alors que, calé sur la gauche de la route étroite, Williams a enclenché un démarrage foudroyant, laissant sur place ses rivaux à 200 mètres du sommet. La réponse tranchante - mais trop tardive – de Kévin Vauquelin ne suffira pas : Williams est devenu le premier Britannique vainqueur de la Flèche. Pas de victoire pour les Français, mais une supériorité numérique flagrante dans le final, avec pas moins de cinq représentants dans les dix premiers. Assurément, leur tour viendra.