Giro 2022 - Bardet et Démare quasi parfaits, la surprise Lopez et Yates à la rue : le bilan de la 1re semaine
Mis à jour 16/05/2022 à 19:58 GMT+2
TOUR D'ITALIE – Après neuf jours de course, c'est l'heure du premier bilan. Si rien n'est encore décanté au général comme pour les maillots distinctifs, tous les coureurs n'ont pas vécu la même semaine de Budapest au Blockhaus. Voici notre bilan des neuf premiers jours du Giro.
Une semaine parfaite, ou presque
Ils étaient arrivés sur ce Tour d'Italie avec peu de certitudes mais l'un comme l'autre aura vécu une première semaine quasi parfaite, ponctuée de succès. Arrivé à Budapest comme leader unique de la Groupama-FDJ, construite autour de lui avec la présence de tout son train, Arnaud Démare a d'ores et déjà réussi son Giro. Vainqueur sur la 5e étape à Messine, comme en 2020, il a remis ça dès le lendemain à Scalea, devant Ewan et Cavendish. De quoi prendre les commandes du maillot cyclamen. Il n'aura pu rêver meilleure semaine. Jai Hindley non plus.
L'Australien de la BORA - Hansgrohe n'avait plus gagné depuis le Giro 2020 et a de nouveau levé les bras, au Blockhaus, sur la plus dure ascension de l'épreuve. Il se place du même coup comme un candidat très crédible au podium, surtout après son chrono intéressant à Budapest, et a fait le trou autour de dans son équipe, avec la défaillance de Keldermann.
Ils l'ont bien négocié
Il était compliqué d'établir un bilan de la semaine des favoris avant la montée du Blockhaus mais force est de reconnaître que quatre des cinq favoris au départ ont parfaitement géré ce premier temps fort. Arrivés ensemble, Richard Carapaz, Mikel Landa, Romain Bardet et Joao Almeida ont tous validé leurs ambitions de podium (ou mieux) à Vérone. Le Français, toujours bien placé, a par exemple surpris lors du chrono, où il estimait pourtant n'avoir pas été à 100% au départ. Et il aura été solide ce dimanche pour le premier gros rendez-vous, comme les trois autres.
Même si le Portugais d'UAE Team Emirates avait déçu sur le chrono et qu'il a passé son temps à chasser derrière les trois autres sur le Blockhaus, ce qui est - il est vrai - son style en montagne. Tous auraient signé pour être dans cette position, surtout l'Espagnol de la Bahrain-Victorious passé tout près de la correctionnelle ce dimanche avec une chute dans la descente du Lanciano.
Hors catégorie
Il est tellement à part qu'il est impossible de le juger dans les mêmes eaux que les autres coureurs. Mathieu Van der Poel avait débuté le Giro comme il en a l'habitude sur un Grand Tour, c'est-à-dire avec une victoire d'étape et trois jours en rose. Une première semaine que le Néerlandais d'Alpecin-Fenix aurait pu sublimer vers Potenza ou Naples. Mais il s'est égaré les deux fois, courant un peu à tort et à travers et manquant de justesse tactique. Comme pour Démare, son Tour d'Italie est malgré tout déjà réussi, même si on en attend toujours plus.
Ils ont surpris
Porteur du maillot rose depuis l'Etna, Juan Pedro Lopez était destiné à le perdre ce dimanche. Mais le jeune Espagnol de la Trek-Segafredo a signé la meilleure performance de sa carrière en montagne sur le Blockhaus, pourtant abandonné par ses équipiers, pour garder sa tunique de leader quelques jours supplémentaires. Un authentique exploit. Très attendu pour son premier Grand Tour, Biniam Girmay attend encore son premier succès mais l'Erythréen ne cesse de tourner autour depuis Budapest. Toujours placé, capable de se mêler aux sprints massifs comme de filer dans une échappée sur un terrain vallonné, le coureur d'Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux ne cesse de nous surprendre et sera l'adversaire n°1 de Démare pour le maillot cyclamen.
Enfin, difficile de ne pas être épaté par la performance sur le Blockhaus - et donc au général - de la vieille génération. Vincenzo Nibali (37 ans, Astana Quasaqstan), Domenico Pozzovivo (39 ans, Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux) et Alejandro Valverde (Movistar, 42 ans) ont plus que tenu le choc dimanche, finissant dans le top 10 de l'étape. Dans un cyclisme où la jeunesse a pris le pouvoir, les "papys" n'ont pas dit leur dernier mot. Et il pourrait falloir compter sur eux pour le top 5 final.
Ils ont déçu
Très attendu au départ du Giro après un excellent début de saison, Pello Bilbao est un peu passé à côté de sa première semaine. Déjà en-dedans sur le chrono (18e, derrière Bardet), le Basque de la Bahrain-Victorious a connu une 9e étape galère avec une chute et du temps perdu dans le Blockhaus. Rien n'est perdu pour lui toutefois, au contraire des espoirs de général de la Jumbo-Visma. Alors qu'elle alignait au départ Tom Dumoulin, Som Oomen et surtout Tobias Foss, tous ont rapidement perdu toute chance de jouer une place au général, dès l'Etna. Le mieux classé, Oomen, est déjà à plus de sept minutes ! Une vraie déception que la victoire d'étape de Bouwman (au terme d'un magnifique travail collectif) n'atténue qu'en partie.
Côté sprinteurs, à des degrés différents, Caleb Ewan et Fernando Gaviria sont loin du niveau attendu. Touché par une chute, l'Australien de la Lotto-Soudal peine à s'en remettre mais sa deuxième place à Scalea laisse espérer du mieux pour la suite. A condition de s'adapter à la perte de Selig (abandon), membre important de son train. En revanche, le Colombien d'UAE Team Emirates est lui passé à côté de ses sprints, pas tant dans le résultat (deux podiums) que dans la forme, avec des vagues dangereuses (notamment devant Bol à Scalea) et une frustration un peu trop expressive. Certains ont été exclus pour moins que ça.
Les grands perdants
Grand favori du Giro avec Carapaz, Simon Yates a déjà dit adieu à tout espoir de général. Perturbé par les conséquences d'une chute mais surtout par une chaleur qu'il n'arrive décidément pas à gérer, le Britannique de la BikeExchange-Jayco a perdu plus de 11 minutes au Blockhaus. Une grosse surprise et une défaillance monumentale semblable à celle connue par Wilco Keldermann. Le Néerlandais de la Bora-Hansgrohe, qui rêvait de podium après sa cinquième place sur le Tour l'an dernier, avait réussi un début de Giro idéal avant ce dimanche mais tout a explosé vers le Blockhaus. Il a certes joué de la malchance en crevant dans la descente du Lanciano mais il a également sérieusement coincé dans la montée finale (+ 10''53).
Même s'il n'a pas été attendu non plus par ses équipiers, au contraire d'un Giulio Ciccone catastrophique à plus d'un titre. L'Italien de la Trek-Segafredo avait fait rouler ses hommes dans la descente du Lanciano mais lui le grimpeur des Abruzzes, à domicile, s'est couché dès le début de l'ascension. Et le pire aura été de faire attendre ses équipiers, alors que Juan Pedro Lopez défendait le maillot rose. Trek-Segafredo n'a pas tout perdu mais ce n'est pas grâce à lui.
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