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Ils ont baissé la tête

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 20/05/2011 à 21:12 GMT+2

C'est la grande leçon du Grossglockner. Les adversaires d'Alberto Contador n'y croient plus. Résignés devant la supériorité de l'Espagnol, Nibali, Scarponi et Cie ont le moral dans les chaussettes. Seul un coup du sort ou une défaillance peut désormais empêcher le Madrilène d'être en rose à Milan.

nibali liquigas

Crédit: AFP

Alberto Contador est un garçon poli. "Mes adversaires sont d'un niveau élevé", a-t-il lancé vendredi à l'arrivée de la 13e étape. On aimerait partager son opinion mais pour l'instant, difficile de souscrire pleinement à cette affirmation. Bien sûr, Contador est fort. Très fort. C'est même le plus fort, il n'y a pas le moindre doute à ce sujet. Mais si la suprématie du coureur de Pinto est aussi nette sur ce Tour d'Italie, c'est aussi en raison de la faiblesse globale de l'opposition. Il lui avait suffi d'une attaque dans l'Etna pour faire la différence. Cela a encore été le cas au Grossglockner vendredi. Hormis Jose Rujano (mais le Vénézuélien est déjà loin au général) ses adversaires ont tous capitulé. Dans leur attitude, ils ont même donné l'impression de courir, déjà, pour la deuxième place.
Il est vrai que, dans ce domaine au moins, le suspense est total. Entre Vincenzo Nibali, deuxième, et Hubert Dupont, 10e, il y a moins d'une minute trente. Soit beaucoup moins qu'entre le maillot rose et Nibali (3'09").Ce qui surprend, c'est la vitesse à laquelle les Nibali, Scarponi et Cie se sont résignés. Il aura suffi que le Pistolero tire deux coups pour que la concurrence, dans une belle unité, admette pour de bon la suprématie de l'Espagnol. Ce n'est tout de même pas comme si celui-ci écrasait tout sur son passage avec 5 minutes d'avance à chaque arrivée en altitude. La preuve, Jose Rujano a réussi à le suivre par deux fois. Après l'Etna, Michele Scarponi avait promis qu'il se battrait jusqu'au bout. Mais faute de combattants, il n'y a pas eu de bataille vendredi.
Nibali: "Faire autre chose, oui, mais quoi?"
Potentiellement, la seule faiblesse de Contador sur ce Giro, c'est son équipe. Il s'est rapidement retrouvé complètement isolé. Richie Porte, supposé être son lieutenant, a encore terminé à un quart d'heure en Autriche. Mais le maillot rose a d'autres "équipiers". "Contador est très fort, mais en plus, il sait tirer profit du jeu des autres équipes, constate Hubert Dupont. Aujourd'hui, il n'a quasiment pas eu à faire rouler ses coéquipiers." Vrai. L'équipe Euskaltel a roulé toute la journée derrière l'échappée. Et dans la dernière montée, quand Scarponi a tenté d'accélérer, l'Espagnol a pu compter sur Masciarelli, soucieux de protéger les intérêts de son leader, Roman Kreuziger. Il n'était pas question de perdre de précieuses secondes dans la course au podium. Avec des adversaires comme ça, Contador peut dormir tranquille.
Autant le ton se voulait encore déterminé dimanche dernier en Sicile, cette fois, tout le monde semble avoir rendu les armes. A la régulière, personne n'a les moyens de rivaliser. "Je ne pouvais rien faire, constate Vincenzo Nibali. J'ai essayé de me mettre au niveau de Contador, mais c'était impossible. Il était trop fort pour moi. Je pense que tout le monde a pu le constater." Le leader de Liquigas parait proche de l'abattement. "Scarponi a essayé d'accélérer. Moi, j'ai essayé de suivre, mais rien n'a marché." Un confrère lui suggère de tenter autre chose. De jouer le tout pour le tout ce week-end. Il sourit. "Faire autre chose, oui, mais quoi?", dit le Sicilien en haussant les épaules.
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2011 Giro Vincenzo Nibali

Crédit: AFP

A ce niveau, le cyclisme est aussi un rapport de force psychologique. L'an dernier, sur le Tour de France, Alberto Contador avait gagné cette guerre là face à Andy Schleck. Pas au mieux physiquement, il avait gagné avec sa tête autant qu'avec ses jambes. Depuis une semaine, les principaux rivaux du Castillan ne montrent pas la détermination nécessaire, même si, répétons-le, il est bien le plus fort. Mais la faiblesse des autres est trop visible. Pour preuve, Contador n'avait pas prévu d'attaquer dans le Grossglockner.  C'est l'attitude de ses adversaires qui a changé la donne. "Le plan, c'était de rester tranquille, explique Bjarne Riis. Mais j'ai vu que les autres n'étaient pas dans le coup. Alors j'ai demandé à Alberto d'attaquer une ou deux fois. La deuxième, seul Rujano a suivi." Et les autres, tous les autres, ont baissé la tête.
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