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Giro 2023 | Abandon de Remco Evenepoel : Le plan était pourtant si bien rôdé...

Christophe Gaudot

Mis à jour 15/05/2023 à 12:34 GMT+2

Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step) ne sera pas au départ de la 10e étape d'un Tour d'Italie qu'il menait pourtant à mi-chemin, ou presque. Alors que sa formation avait mis en place toutes les précautions possibles, le Covid-19, qui refait surface dans le peloton depuis plusieurs semaines, est venu rappeler qu'il pouvait tout foutre en l'air et jusqu'aux plans les mieux rôdés.

Remco Evenepoel salue les fans sur le Giro 2023

Crédit: Getty Images

C'est peu dire que Remco Evenepoel a fait honneur à son statut de co-favori sur le Giro 2023. Sans l'orgueil de Primoz Roglic à Fossombrone et son très léger coup de moins bien, peut-être dû à un Covid qui ne disait pas encore son nom, il n'y en aurait eu que pour lui sur cette première semaine. Il y a fort à parier aussi qu'en notre for intérieur, nous nous demandions dans deux semaines, si le vainqueur final aurait eu raison de l'insolent belge à qui rien ne résiste. Mais Evenepoel n'est plus là et lui autant que d'autres sait désormais que même les plans les mieux préparés peuvent dérailler.
"Remco Evenepoel transforme tout ce qu'il touche en or", écrivions-nous avant le départ d'un Tour d'Italie que nous avions, sans doute un peu vite, résumé à un duel entre le champion du monde et Primoz Roglic. Geraint Thomas, et d'autres, nous ont rappelé l'humilité et la vérité de la course, la seule qui vaille. Justement, sur ce plan-là, Evenepoel n'avait jamais failli. Depuis l'an dernier il avait simplement remporté toutes les courses qu'il avait cochées (Liège-Bastogne-Liège deux fois, le championnat de Belgique du chrono, la Clasica, la Vuelta et les Mondiaux).

L'abandon d'Evenepoel fait plus parler que n'importe quel autre

Comment imaginer alors autre chose que sa réussite sur ce Tour d'Italie ? La claque qu'il avait mise à tout le monde sur le premier chrono avait encore alourdi les certitudes. On se demandait s'il aborderait la montagne, la vraie, celle de la troisième semaine, avec plus ou moins de deux minutes d'avance. Dimanche soir, son matelas ne dépassait finalement pas la minute et l'on était revenu sur la première impression. Que celle-ci fut complètement fausse ou pas, on avait compris qu'il y aurait un match, pas seulement un duel, en Italie, que comme toujours, ce sont les imposantes Dolomites qui allaient choisir qui serait digne du maillot rose à Rome.
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Remco Evenepoel a quitté le Giro

Crédit: Getty Images

Las, le sort, uniquement lui, a décidé de priver ce Giro d'une grande partie de ce que l'on pensait faire son sel. La nature n'aimant pas le vide, d'autres prendront le relais et d'ailleurs mardi matin il n'y aura que vingt-deux secondes pour séparer les cinq premiers du général, promesse d'un joli suspense. Reste qu'à la manière d'un Tadej Pogacar, Remco Evenepoel charrie beaucoup de choses avec lui et que son abandon fait logiquement plus parler que n'importe quel autre.

Et maintenant, le Tour de France ?

Son verbe, que l'on avait encore trouvé haut depuis le départ, avait ajouté une pointe de tension à ce Giro. Oui, il avait l'impression que Roglic était nerveux et ne se privait pas pour le dire. Non il ne paniquait pas quand 13 secondes, et non 15 le détail étant important à ses yeux, furent ôtées du pécule qu'il s'était créé à la force incroyable de ses jambes. On pourra toujours ergoter sur une performance moins bluffante qu'attendue dimanche, il était leader du général et le Tour d'Italie n'avait qu'un patron et celui-ci troquait ci et là le maillot de champion du monde pour le rose, et inversement. Preuve s'il en est qu'il est un coureur à part.
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Remco Evenepoel

Crédit: Getty Images

Un coureur que l'on met dans du coton, à qui l'on paye l'hélicoptère pour descendre de Gran Sasso, à qui l'on paye des grimpeurs pour l'aider dans une quête de grands tours démarrée dans la douleur en Italie, un pays qui décidément ne lui réussit pas, en 2021, pour qui l'on met en place un plan de carrière raisonnable, d'abord la Vuelta ensuite le Giro et enfin, si tout va bien, le Tour de France en 2024.
Mais tout ne s'est pas déroulé comme prévu et déjà la suite est remise en question. Remco Evenepoel tousse encore qu'on se demande s'il doit faire de la Grande Boucle son prochain but. Son équipe se penchera inévitablement sur la question tôt ou tard. S'en tenir au plan ou faire un sacré pas de côté pour aller chasser sur les terres de Pogacar et Vingegaard, quitte à prendre une claque, là est toute la question. L'imprévu s'est glissé dans une machine qui désirait grandir à son rythme. Poussera-t-il Evenepoel à céder aux sirènes de la revanche ?
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