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Giro 2023 | Primoz Roglic, c'est grave docteur ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 23/05/2023 à 19:57 GMT+2

Pour la première fois depuis le début du Tour d'Italie, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a cédé dans une étape en ligne. Vers Fossombrone, c'est lui qui avait allumé la poudre et s'il avait concédé du temps en chrono, il restait aux yeux de la majorité le favori logique du Giro. Le Monte Bondone a accouché d'une autre lecture. L'écart concédé est faible (25'') mais l'impression générale pose question.

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Ressent-il les conséquences de ses chutes ? A-t-il mal à la hanche ? Est-il tout simplement moins fort que Geraint Thomas (INEOS Grenadiers) et Joao Almeida (UAE Team Emirates) ? Autant de questions que soulève la contre-performance de Primoz Roglic (Jumbo-Visma) sur les pentes du Monte Bondone ce mardi. A la faveur du travail de Sepp Kuss le Slovène a sauvé les meubles mais il n'est désormais plus le favori numéro un du Giro, pas même le numéro deux.
Vingt-neuf secondes, c'est une paille sur un grand tour. Mais ce Giro 2023 ne fait à peu près rien comme les autres et les écarts au général à cinq jours de l'arrivée ressemblent davantage à ceux d'une course d'une semaine. Durant les 15 précédentes étapes, Thomas, Almeida et Roglic furent séparés de plus de 30 secondes sur le deuxième chrono à la faveur du Britannique et au débours du Portugais (35''). Une fois et c'est tout. Pour le reste, le trio navigue dans les mêmes eaux. C'est pourquoi les quatre derniers kilomètres du Monte Bondone sont si significatifs.

Roglic a fait rouler… pour rien

Ils le sont d'autant plus que si Joao Almeida faisait évidemment figure d'outsider à prendre au sérieux, le duel Thomas-Roglic faisait saliver. Et quand la Jumbo-Visma a fait rouler ses hommes dans la première partie de l'ascension finale, on pensait que cette fois Roglic, le seul à avoir vraiment bougé sur ce Giro (8e étape), allait tester son monde. La suite a donné d'autres indices quant à la stratégie des Jaunes-et-Noirs. Car c'est bien le coup de force de Jay Vine, coéquipier d'Almeida, qui a provoqué la plus grosse sélection.
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Puis son leader a attaqué, ne laissant que Thomas, Eddie Dunbar (Team Jayco - AlUla) et le duo Jumbo Kuss-Roglic dans la roue. En position de force, le Slovène a-t-il fait rouler son coéquipier comme il l'aurait fait au temps de sa splendeur ? Absolument pas et c'est encore Almeida qui a fait le tempo avant de s'envoler, bientôt suivi par Thomas, futur maillot rose. "Le plan était de laisser 'G' (Geraint Thomas) en rose, a soufflé Rohan Dennis à l'arrivée. Nous y sommes parvenus".
Prise seule, la confession ferait presque passer l'étape du jour comme une réussite pour Jumbo-Visma. "Nous ne voulions pas perdre 25 secondes", a évidemment complété l'Australien. Cette sortie ne suffit pas à elle seule pour comprendre la stratégie de l'équipe. Koen Bouwman en a dit un peu plus : "On a raté l'échappée donc on a dû rouler dans le peloton. Primoz se sentait bien mais ce n'était pas vraiment le plan de tout faire exploser." Bien mais pas assez pour renverser le Tour d'Italie sur une étape pourtant extrêmement difficile et donc propice à un mouvement d'envergure.
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29 secondes, une paille au général

A ce titre, la Jumbo-Visma n'avait-elle pas pour but d'emmener son leader le plus loin possible sur un train rythmé mais pas affolant ? Après tout, le "sprinteur des montagnes" n'a pas son pareil pour faire mouche dans les derniers hectomètres d'une ascension. Ce qui aurait peut-être masqué sa relative faiblesse du jour si tant est que le Slovène en était conscient et qu'il ne l'a pas découvert quand Almeida a lancé les hostilités. "Ce n'est pas quelque chose que nous avions prévu mais c'est comme ça, a commenté Marc Reef, le directeur sportif. L'écart est désormais de 29'' mais il reste beaucoup de possibilités jeudi et vendredi."
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Toutes les analyses autour de Primoz Roglic et de son équipe doivent être ramenées à ça : le Slovène pointe à peine à une demi-minute de Geraint Thomas au général. Qu'il n'avait pas prévu ça, qu'il avait espéré mieux ou qu'il avait envisagé pire, le triple vainqueur de la Vuelta reste dans le jeu pour la victoire finale. Même avec cet écart au matin du contre-la-montre de la 20e étape, il peut encore envisager le maillot rose à Rome. Nul autre que lui sait ce mardi soir de quoi il sera capable entre jeudi et samedi, il faudra encore attendre pour tirer des conclusions définitives.
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