Giro 2023 - Remco Evenepoel, pas d’inquiétude malgré tout : "Je fais une petite erreur et j’explose un peu"

La carapace est ébranlée mais elle n’est pas fissurée. Sur la route de Fossombrone, Remco Evenepoel a subi son premier accroc depuis le départ de cette 106e édition du Tour d’Italie. Distancé dans la dernière ascension du Cappucini, le Belge a concédé du temps sur trois de ses principaux rivaux, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) et le duo d’INEOS Grenadiers, Geraint Thomas et Tao Geoghgan Hart. Ces 14’’ ne seront sans doute pas grand-chose dans deux semaines à Rome mais, ce samedi, le champion du monde a été dominé par ses adversaires, tout simplement. Pas de quoi l’inquiéter pour autant.

"J’ai pris 43 secondes il y a quelques jours donc pourquoi être stressé parce que j’en ai perdu 14, tempère le Belge après l’arrivée de la 8e étape au micro de la RTBF. Pourquoi être malheureux ? Il y a des bons jours et il y a des mauvais jours. Aujourd'hui, c'était à mon tour de perdre du temps, c'est comme ça". Ce jour "sans" coûte peu certes mais la symbolique est elle plus conséquente : Evenepoel a été décroché par Roglic. Dans ce duel tant attendu, si scruté et qui s’annonce si indécis, chaque micro-défaillance est décryptée. Le Slovène avait déçu sur le chrono et, ce samedi, c’est le Belge qui a failli. Pire, il s’y attendait un peu.

"Juste avant la bosse, je disais à mon équipier (Mattia) Cattaneo que j’avais déjà un peu mal aux jambes, avoue le champion du monde. Je savais que si quelqu’un partait à bloc, ça allait être dur de suivre". Dans ces conditions, la moindre erreur se paie cash et c’est exactement ce qu’il s’est passé. "Je me suis mis dans le rouge à essayer de revenir de suite sur (Primoz) Roglic alors que j’aurais dû monter à mon rythme, analyse-t-il sur CANVAS. Et, à 400m du sommet, mes jambes m’ont lâché". "Mais tout le monde a explosé, poursuit le Belge pour la RTBF. Il y a juste les gars d’INEOS (Thomas et Geoghegan Hart) qui ont su prendre leur rythme. Moi, je fais une petite erreur et j’explose un peu. Mais 14 secondes, ce n’est pas beaucoup".

Une défaillance que l’on avait déjà vue dans les derniers mètres sur l’étape-reine sur le Tour de Catalogne. Était-ce des restes de ses chutes de mercredi ? Seulement un jour sans ? Les prémices d’une implosion ? "Ce n’était pas mon meilleur jour mais il n’y aucune raison de paniquer", calme-t-il sur les ondes de CANVAS. Surtout à la veille d’un contre-la-montre tout plat dont il est le grand favori. "Malheureusement, (Filippo) Ganna (son grand rival sur les chronos et 2e de la 1re étape) n’est pas là donc on va se fixer sur l’étape et essayer de la gagner, avance le Belge. Et, bien sûr, on va essayer de prendre beaucoup de temps sur nos adversaires".

A Ortona, sur 19km, il avait repoussé Joao Almeida (UAE Team Emirates) à 29’’, Geoghegan Hart à 40’’ et Roglic à 43’’. Si les jambes vont bien et que le Belge est aussi dominant, il pourrait glaner 53’’ sur le Portugais, 1’13’’ sur le Britannique et 1’20’’ sur le Slovène, récupérer le maillot rose et éteindre, au moins provisoirement, les réserves qui accompagnent son état de forme et sa capacité à remporter ce Giro. Tout autre résultat qu’une victoire acquise avec une marge conséquente sur ses adversaires directes soulèverait, cette fois, une vraie inquiétude.