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Que s'est-il passé sur la 13e étape raccourcie du Giro ? "Ce n'était pas ce que voulaient les coureurs"

Christophe Gaudot

Mis à jour 19/05/2023 à 16:43 GMT+2

Adam Hansen a passé beaucoup de temps au téléphone depuis quelques jours. Président du CPA, l'association internationale des coureurs cyclistes professionnels, le retraité a tenté de faire entendre la voix de ceux-ci avant la 13e étape ce vendredi. Si une majorité d'entre eux avaient trouvé un compromis, l'organisateur du Giro a refusé leur proposition. Bilan, personne n'a vraiment compris.

Le peloton du Giro au départ de la 13e étape

Crédit: Getty Images

Adam, que s'est-il passé sur le Tour d'Italie ce vendredi ?
Adam Hansen : Ce Giro est horrible du point de vue de la météo. Hier des conditions très difficiles étaient annoncées pour l'étape du jour. Les coureurs n'étaient pas heureux sur la 10e étape. Le temps était horrible et les coureurs voulaient qu'on leur montre un peu de sympathie en raccourcissant l'étape. RCS (l'organisateur du Giro) a répondu qu'on ne pouvait décider ce genre de choses juste avant le départ.
Nous savons depuis quelques jours que cette 13e étape poserait problème…
A.H. : Mardi après la 10e étape, nous avons discuté de cette 13e mais ils ont répondu que c'était trop tôt. Jeudi soir, les coureurs ont regardé la météo et ils voulaient tous faire un changement en faisant marcher le protocole météo. Ils ont voté, la majorité a décidé qu'il fallait changer quelque chose. Nous avons prévenu RCS qu'il fallait négocier. Nous n'avons pas pu obtenir ce que nous voulions. L'organisateur a fait une contre-proposition et les coureurs l'ont acceptée.
Quelles étaient les revendications des coureurs ?
A.H. : Les coureurs ne voulaient pas de la descente de la Croix de Coeur, c'est cela qui nous inquiétait. C'était la partie la plus dangereuse, ce n'était pas des bonnes routes, il y avait des graviers. C'était l'inquiétude principale. Je ne sais pas pourquoi ils n'ont pas accepté notre proposition. J'ai parlé avec l'organisateur au téléphone jeudi soir et ils ont dit que c'était impossible de faire ce changement. Les coureurs étaient prêts à ne pas prendre le départ s'il n'y avait pas de changement.
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Comment sommes-nous arrivés à ce compromis ?
A.H. : RCS nous a fait une proposition et une seule. Il a donc fallu faire une nouvelle consultation avec les équipes. Ce n'était pas un vote officiel mais dans notre groupe Telegram, dans lequel il y a 61 coureurs de ce Giro, les équipes ont voté les unes après les autres. J'attendais qu'une majorité se dessine. On doit toujours avoir la majorité, c'est ce que nous avons décidé au CPA. Un coureur par équipe devait voter. Les organisateurs ont laissé la partie dangereuse. Ce n'était pas ce que les coureurs voulaient, c'est vraiment dommage. La course aurait pu partir dès le départ, durer cinq ou six heures. Nous n'avions pas le temps de négocier. On nous a laissé dix minutes. Les coureurs ont décidé que c'était mieux que rien.
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A.H. : Les coureurs voulaient courir. Ils auraient été heureux avec une journée complète. Si on propose le matin, ils disent que ce n'est pas possible, bien en amont ils répondent que le temps peut évoluer. Quand devons-nous décider si ce n'est pas le jour-même et pas non plus une semaine avant ? Quand les coureurs ont décidé, le temps annoncé était vraiment mauvais. Si nous avions pu décider ce matin, nous aurions peut-être couru toute l'étape. Mais nous n'avons pas eu cette opportunité.
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Nous avons voté hier et le temps annoncé était difficile. J'ai prévenu les coureurs que nous devrions nous en tenir à notre décision. Nous ne pouvons pas changer d'avis tout le temps. Le temps pouvait s'améliorer mais nous ne pouvions pas dire tout et son contraire. Si nous avions eu une meilleure négociation au départ de la course, si nous avions eu la possibilité de discuter ce matin, peut-être aurions-nous couru toute l'étape. Mais les coureurs n'ont pas eu le choix.
Comment faire évoluer les règles pour éviter ce genre de mésentente qui nuisent à l'image du cyclisme ?
A.H. : Nous devons changer les règles, la manière de discuter ! Discuter avec 22 équipes est très difficile. Je dois faire ça, obtenir une décision puis appeler les organisateurs. Il n'y a pas de règle assez stricte dans le protocole météo. La 10e étape, c'était vraiment trop. Nous avons tenté d'imposer le protocole météo mais RCS, le médecin de la course et le jury ont refusé. C'est dommage. Il n'y a pas de vraies règles. Les coureurs m'ont dit "la 10e étape était si horrible pour tout le monde… Nous sommes si fatigués, le Giro doit faire quelque chose pour les coureurs qui sont au bord de la rupture."
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