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Tour d'Italie 2023 - Joao Almeida (UAE Team Emirates), enfin le podium tant recherché

Jean-Baptiste Duluc

Publié 28/05/2023 à 19:33 GMT+2

TOUR D'ITALIE - Il était venu pour cela, Joao Almeida l’a fait. Après trois déceptions sur la course italienne, le Portugais s’est enfin offert son premier podium sur le Giro, au terme d’une épreuve où il a même jusqu’au bout lutté pour la victoire finale. Le coureur d’UAE Team Emirates a encore passé un cap et aspire désormais à encore mieux.

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Il était l’outsider que tout le monde voyait lutter pour le podium, au mieux. Joao Almeida aura été beaucoup plus que cela, un véritable candidat à la victoire finale, le favori le plus actif, même, lui l’attentiste théorique. A 24 ans, le Portugais d’UAE Team Emirates a fini par réussir ce qu’il n’avait encore jamais accompli en cinq participations en Grand Tour : atteindre un podium historique pour le cyclisme portugais (le premier sur le Giro et le premier en GT depuis Agostinho en 1979) et le tout premier de sa carrière. Un vrai accomplissement pour l’ancien de la Deceuninck-Quick Step, qui s’offre, enfin, le résultat que tout le monde lui prédit depuis trois ans.

D’outsider à vrai candidat

Lorsque Joao Almeida a créé la surprise sur le Tour d’Italie 2020, en passant 15 jours avec le maillot rose avant de prendre la 4e place du classement général, le ton était donné : le Portugais allait être l’un des grands coureurs de Grands Tours du futur. Trois ans plus tard, au départ de cette 106e édition, les attentes autour de l’ancien de Hagens Berman Axeon restaient mitigées : 6e du Giro 2021 après une remontée fantastique en 3e semaine, un abandon pour Covid en 2022 alors qu’il jouait le podium et une 5e place sur la Vuelta 2022 à plus de deux minutes du podium. Les résultats étaient bons mais le Portugais semblait stagner. Cette fois, le cap est passé.
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Almeida rugit, Thomas rosit, Roglic subit : l'arrivée de la 16e étape en vidéo

Dans la manière comme dans les résultats, Joao Almeida a signé un Giro de patron. Au sein de son équipe déjà, où on lui promettait une concurrence interne avec Jay Vine qui a tourné court tant l’Australien n’était pas en mesure de lutter après sa chute. Mais au sein des favoris aussi. Le Portugais a su se faire sa place parmi les candidats au maillot rose final, avec autorité et régularité. Retrouvé en contre-la-montre, avec une saison 2022 décevante, Almeida a confirmé ses progrès en montagne, tenant la dragée haute à Primoz Roglic (Jumbo-Visma) et Geraint Thomas (INEOS Grenadiers). S’il a connu quelques (légères) difficultés dans les Dolomites, c’est bien lui qui aura été le leader le plus offensif de cette 106e édition.
J'espère que ce n'est que le début
Dans le Monte Bondone, le seul jour où les cadors se sont fait la guerre de loin, c’est lui qui lance les hostilités. C’est lui qui place deux accélérations successives et durcissant au train. Et c’est lui qui décroche Roglic sur sa seconde attaque pour s’envoler avec Thomas. Un mouvement assez rare dans la carrière du Portugais, plus habitué à se faire distancer très vite et à revenir au train, ce qu’il a de nouveau fait dans les Dolomites. Mais, au Monte Bondone, Joao Almeida était le plus fort et s’est justement offert la première victoire de sa carrière en Grand Tour. La victoire avant le podium. Deuxième du général à 18" de Geraint Thomas à trois jours de l’arrivée à Rome, le Portugais pourrait nourrir des regrets. Après tout, il n’est jamais passé aussi près de remporter le Tour d’Italie. Mais le leader d’UAE Team Emirates est lucide.
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Joao Almeida

Crédit: Getty Images

Il sait qu’il était tout simplement moins fort que Thomas et Roglic, notamment en troisième semaine. "Le podium était mon objectif et j'ai atteint cet objectif, rappelait samedi le Portugais après sa 3e place sur le chrono du Lussari. Et, en plus, j'ai gagné une étape". Joao Almeida sait aussi qu’il est beaucoup plus jeune (24 ans contre 37 et 33 ans) et que le manque d’expérience est un désavantage majeur en Grand Tour. Il sait surtout qu’un premier podium est un pas important dans la quête d’aller décrocher, un jour, le maillot rose. "Je suis très satisfait et j'ai hâte de voir ce qu'il va se passer dans l'avenir, disait-il samedi. J'espère que ce n'est que le début". Il est en tout cas sur la bonne voie.
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