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Tour d'Italie - Thomas préfère relativiser : "Si on m’avait dit en février que j’allais finir 2e du Tour d’Italie…"
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Publié 27/05/2023 à 20:06 GMT+2
TOUR D’ITALIE – Encore maillot rose à l’entame de la 20e étape, Geraint Thomas a craqué sur les pentes du Monte Lussari. Le Britannique d’INEOS Grenadiers a explosé sur les forts pourcentages de la fin d’ascension et a dû lâcher la victoire finale à Primoz Roglic. Une déception que le Gallois cherchait à relativiser dès la fin de l’étape, lui qui revient de loin en 2023.
Thomas : "Je préfère perdre le Giro en me faisant éclater que d'échouer pour 2 secondes"
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"Pour être honnête, Primoz (Roglic) mérite sa victoire". Peut-être était-ce simplement un discours de circonstances, peut-être était-ce véritablement le fond de sa pensée. La vérité se situe sans doute un peu entre les deux. Mais ils sont rares les champions de la trempe de Geraint Thomas à donner l’impression de se remettre avec autant de classe d’une telle déconvenue.
Perdre le maillot rose à la veille de l’arrivée du Tour d’Italie est toujours cruel, encore plus quand on a autant donné l’impression de maîtriser son sujet sur 99% de l’épreuve. Il aura suffi de 4,8km pour que tout s’écroule pour le vainqueur du Tour de France 2018.
Déjà, vendredi, le leader des INEOS Grenadiers avait perdu quelques secondes sur Primoz Roglic dans les 100 derniers mètres des Tre Cime de Lavaredo, alors qu’il avait attaqué et semblait le plus fort. Un détail pensait-on. Il a finalement donné le ton d’un chrono dans lequel il a subi la loi du Slovène dès le départ. Mais, jusqu’au deuxième pointage, le Britannique semblait en contrôle de son débours : 2’’ après 10km, au terme de la partie plane, 16’’ à mi-pente, après 15km…. Il lui restait encore 8’’ en poche et l’incident mécanique de Roglic semblait scellé le sacre du Gallois. Mais celui-ci savait bien qu’il allait en être autrement.
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Fatale défaillance : comment Thomas a lâché le maillot rose sur le chrono
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"J’ai senti à la moitié de l’ascension que mes jambes étaient en train de me lâcher, avoue le désormais 2e du classement général. Je n’avais plus de forces dans le final". A l’arrivée, Thomas concède 40’’ à Roglic et laisse filer le maillot rose sur les épaules du Slovène. A la veille de l’arrivée à Rome, le coup est dur. Même si le chrono stratosphérique de Roglic atténue les regrets du Britannique. "Je n’ai pas d’excuse à me chercher, raconte t-il. Ce n’est jamais agréable de perdre, encore moins pour si peu, mais ça aurait été pire si cela avait été pour une ou deux secondes... Mais je me suis fait détruire ! »
Si Thomas apparaît aussi "posé" après une déconvenue, dont certains ne se sont jamais remis, ou qui apparaissaient pour le moins sous le choc (rappelez-vous de … Roglic à la Planche des Belles Filles sur le Tour 2020), c’est aussi parce que le Gallois connaît la valeur de ce podium. A l’aube de cette 106e édition, ils étaient bien peu à miser sur le Britannique de 37 ans, simple équipier (15e) de Tao Geoghegan Hart sur le Tour des Alpes.
D’ailleurs, qu’aurait été ce Giro si ce dernier n’avait pas quitté la course sur chute ? Thomas aurait été si proche de la victoire ? Personne ne le saura jamais. Mais si le Gallois veut profiter de cette 2e place, c’est aussi parce qu’il a vécu une saison 2023 très compliquée, à l’image d’un Tour de Catalogne à la rue (45e).
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7 secondes de perdues pour Thomas : changements de casque et de vélo étonnants pour le leader
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"Si on m’avait dit en février ou en mars que j’allais finir 2e du Tour d’Italie, je n’y aurais pas cru, admet le vainqueur du Tour 2018. Avec tout ce qu’il s’est passé en début de saison, je peux être très fier de ce que j’ai réalisé". Lui le maudit du Tour d’Italie (chute en 2017 et 2020 alors qu’il est le favori annoncé) devra encore attendre pour rompre la malédiction mais, cette fois, au moins, le Gallois devrait aller au bout de l’épreuve. Avec son premier podium sur le Giro, le 4e de sa carrière en Grand Tour pour celui qui aura été, peut-être, le coureur le plus complet de sa génération (GP E3, Grands Tours, courses d’une semaine, chronos etc…). Mais qui ne gagnera sans doute jamais le Giro.
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Les changements de vélo de Roglic et Thomas comparés
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