Giro 2024 - Tadej Pogacar remporte le contre-la-montre de la 7e étape devant Filippo Ganna et conforte son maillot rose

Même sur un contre-la-montre, même avec Filippo Ganna en face, il y a Tadej Pogacar et le reste du monde. Le Slovène d’UAE-Emirates a encore une fois écœuré la concurrence à l’occasion de la 7e étape, un chrono disputé entre Foligno et Pérouse (40 km). Très solide sur la partie plane, il a fait la différence dans la montée finale pour s’offrir sa 2e victoire déjà sur cette 107e édition.

A l’arrivée, il devance deux INEOS Grenadiers, Ganna (+ 17’’) et Magnus Sheffield (+ 49’’) et creuse de gros écarts au général. Principal rival du Slovène, Geraint Thomas a explosé (10e, + 2’00’’) et perd sa 2e place au profit de Daniel Felipe Martinez (Bora-Hansgrohe, 8e à 1’49’’). Excellent 18e du chrono, Romain Bardet (DSM-Firmenich PostNL) fait une belle opération et remonte à la 14e place du général.

On s’attendait à un duel Filippo Ganna-Tadej Pogacar, on l’a eu. Comme prévu, les 34 kilomètres tout plats avant la montée vers Pérouse ont largement favorisé l’ancien champion du monde, qui a fait parler sa puissance sur les longues lignes droites. Mais aussi fort et puissant soit-il, il n’a pas su se mettre à l’abri d’un retour du Slovène. On pensait pourtant ses 47’’ d’avance au 2e pointage, situé au début de la montée finale (6,6km à 4,1%, dont 1,3km à 11% au pied), suffisant mais les nombreuses secondes reprises par les leaders à l’Italien auraient dû mettre la puce à l’oreille. Pogacar, lui, a passé la seconde.

Impressionnant de puissance et de vélocité, sans celle à relancer pour mieux se remettre en position aérodynamique, le Slovène a monté vers Pérouse à une allure folle et Filippo Ganna a très vite compris que sa victoire n’était plus si certaine. Sans jamais perdre le rythme, pas du tout gêner par les pavés des 200 derniers mètres, "Pogi" aura finalement repris 1’04’’ à l’Italien dans la montée finale, en 6 km. De quoi lui offrir la victoire pour 17’’, son premier succès en chrono en World Tour depuis … le chrono de Laval sur le Tour de France 2021. Une éternité. Et les écarts, eux, sont abyssaux.

Si Ganna limite plutôt pas mal la casse, les autres INEOS Grenadiers, eux, ont pris plus cher. Troisième de l’étape, Magnus Sheffield débourse 49’’ à Pogacar sur la ligne tandis que Thymen Arensman (4e) lâche 1’00’’. Mais le plus attendu de tous, Geraint Thomas, a lui explosé. Pourtant parti dans le tempo du Slovène (8’’ de retard après 18,6km), le Britannique de 39 ans s’est perdu par la suite, visiblement pas aidé par son choix d’installer un 66 dents à plateau unique sur son vélo. A l’arrivée, une énorme claque pour le 2e de l’édition 2023, qui concède 2’ sur Pogacar. Il en perd même sa 2e place au général, repoussé sur la troisième marche (+ 2’’46) par Daniel Felipe Martinez, correct 8e (+ 1’49’’) et nouveau dauphin du Slovène (+ 2’36’’).

Derrière, le classement général est considérablement chamboulé, les purs grimpeurs ayant pris très chers sur les 40 km du chrono. C’est notamment le cas d’Einer Rubio (Movistar, + 4’20’’) mais surtout d’Esteban Chavès (EF Education-Easy Post, + 5’27’’), tandis que Lorenzo Fortunato (Astana, + 3’37’’) et surtout Cian Uijtdebroeks (Visma | Lease a Bike, + 2’55’’) ont bien limité la casse, pour conserver leur place (respectivement 10e et 7e) dans le top 10 du général.

Dans le dur sur ce début de Giro, Romain Bardet (Team dsm-firmenich PostNL) a lui signé l’un des meilleurs chronos de sa vie (18e, + 2’50’’) et gagne quatre places au classement général. Le voilà 14e à 5’23’’ de Pogacar, mais à simplement 1’50’’ de la 4e place détenue par Ben O’Connor (Decathlon-AG2R La Mondiale), auteur de la belle opération du jour (+ 7 au général). A la veille du retour en montagne, c’est de bonne augure pour le Français.