Tour d'Italie | Romain Bardet, un dernier rêve

Dans un peu plus d'un mois, Romain Bardet (Picnic PostNL) ne sera plus coureur cycliste professionnel. Cette aventure le mènera pour finir au Critérium du Dauphiné, sa course de cœur qui passe tout près de chez lui, mais avant cet adieu, le Français dispute le Tour d'Italie. Au Giro, Bardet n'a qu'un rêve, celui de gagner pour ajouter une 12e, et peut-être dernière, victoire à son palmarès.

Un finish en apnée : l'arrivée victorieuse de Bardet

Video credit: Eurosport

On ignore encore si Romain Bardet croit aux signes. On le sait cartésien alors on en doute un peu même si au fond, l'Auvergnat bientôt retraité est bien plus romantique qu'il n'a longtemps paru. La fin approchant, Bardet montre son vrai visage, celui qu'il a longtemps caché derrière la recherche toujours plus calculée de performances qui faisaient sa fierté à défaut de totalement écrire sa gloire. Cette facette désormais totalement abandonnée, c'est avec un seul espoir qu'il aborde son dernier Giro, celui de l'ultime grand frisson.
Revenons à nos signes. C'est en Italie que Romain Bardet (Picnic PostNL) a connu l'été dernier l'émotion la plus dingue de sa carrière. La Botte, il la retrouve quelques mois plus tard, ou plutôt il la retrouvera car c'est d'Albanie qu'il s'élancera comme les autres pour son dernier grand tour. 

Tirana comme Rimini sur le Tour 2024 ?

De Durrës, ville portuaire où la Rome antique a laissé des traces, d'où partira la 1re étape du Tour d'Italie, il faut plisser les yeux très, très fort pour apercevoir Rimini par-delà la mer Adriatique à plus de 600 kilomètres de là. Rimini, Tirana, des profils qui se ressemblent et une idée plus improbable encore que celle de voir le Français endosser le premier maillot jaune du Tour de France 2024.
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Ce n'est pas sa collection de maillot de leader que Romain Bardet vient chercher à compléter en Italie, même si le rose porte en lui assez de prestige pour attirer n'importe quel amoureux du cyclisme et de son histoire. Lui qui avait manqué l'arc-en-ciel pour pas grand-chose en 2018 n'a jamais vraiment noué de relation intime avec ceux-ci. Avant le maillot jaune, il y avait eu celui du Tour de Burgos 2021 et… c'est tout. Vainqueur du Tour de l'Ain 2013 et du Tour des Alpes 2022, l'Auvergnat avait renversé ces deux courses le dernier jour. 
Rarement, Bardet fut totalement dans la lumière jusqu'à ce début de Tour de France 2024. Le jaune lui allait finalement bien au teint mais ce paletot mythique fut la conséquence, non l'objectif. C'est la victoire que Bardet voulait à Rimini, consécration d'une bascule opérée dans sa tête il y a quelques années mais longue à se dessiner dans les faits.

Tout pour la 3e semaine

Qui parmi Wout van Aert, Rafal Majka, Simon Clarke, Adam Yates ou Romain Bardet deviendra le 112e coureur à compléter sa trilogie de succès sur les grands tours ? Être le 112e, le 113e ou même le 116e, le futur retraité s'en moque. Il n'a plus le temps de calculer car l'histoire s'arrêtera dans un peu plus de cinq semaines maintenant. 
Pas grand-chose ou presque dans le début de saison de Bardet ne permet d'imaginer avec certitude qu'il atteindra son ultime rêve. Sa chute au Tour d'Algarve a ruiné pas mal de choses et lui a fait perdre beaucoup de temps. Bardet, qui a dû déclarer forfait avant son adieu à Paris-Nice, s'est un peu rassuré dans les Alpes fin avril (10e du général) mais si peu…
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En l'absence de Tadej Pogacar, le Giro qui arrive s'annonce plus ouvert et donc peut-être plus propice aux échappés, surtout si Primoz Roglic, rarement avare en cadeau aux audacieux, venait à en prendre les commandes. En 2024, déjà à la recherche d'un succès d'étape, Bardet s'était néanmoins mêlé à la lutte avec les meilleurs sur certaines étapes (4e de la 15e, 7e de la 17e), se prouvant qu'il avait encore un sacré niveau. 
Avec ces jambes en haute montagne, il peut y croire, d'autant que les occasions ne manqueront pas. On citera les 5e et 7e étapes en première semaine mais c'est bien la troisième qui occupe toutes les pensées de celui qui ne compte "que" onze succès professionnels. L'enchaînement de grands cols reste ce qu'il préfère et où ses qualités de purs grimpeurs font des merveilles. Après le rêve que fut le Tour de France 2024, on a bien du mal à croire que Romain Bardet ne réalisera pas ce dernier objectif mais en cyclisme rien n'est jamais écrit et cette inconnue, le Français de 34 ans est prêt à l'accueillir. Plus que jamais.
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