João Almeida prolonge chez UAE Emirates – XRG : un deal gagnant-gagnant, forcément ?

João Almeida est du genre fidèle. Coéquipier sans faille de Tadej Pogacar, le Portugais a prolongé mardi son contrat avec la formation UAE Emirates – XRG. Après l'annonce, viennent les questions autour d'un "deal" pas forcément gagnant sur toute la ligne. Du côté d'UAE, aucun doute, le soutien d'Almeida est vital. Chez le Portugais, rester auprès de Pogacar confère des avantages, mais pas que…

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Une récompense. Voilà comment UAE Emirates – XRG a jugé bon de remercier les bons et loyaux services rendus par João Almeida : une prolongation jusqu'à fin 2028 avec, on s'en doute, une belle revalorisation à la clé. Un "deal" dans l'air depuis quelques mois déjà, et dont l'issue se devinait allègrement à travers le marc de café d'une tasse vidée lors d'un camp d'entraînement en altitude. Quand certains ont hérissé le poil devant la gloutonnerie débordante du potentat Tadej Pogacar, Almeida est resté ce lieutenant fidèle, figure modèle d'un collectif armé pour faire briller son joyau slovène.
Et ses propres ambitions dans tout ça ? Le Portugais l'a prouvé sur la dernière Vuelta (2e), il n'est pas si loin de remporter un premier grand tour. Certes, Jonas Vingegaard n'a pas tremblé, mais le Danois n'avait pas non plus une marge confortable sur le rouleur de l'écurie émiratie. Formation qui a d'ailleurs eu du mal à s'agréger d'un seul homme derrière le leader désigné, après l'explosion précoce d'un Juan Ayuso en totale roue libre depuis.

UAE s'en frotte les mains, Almeida pas à plaindre non plus

L'Espagnol parti chez Lidl-Trek après une rupture "à l'amiable", la prolongation d'Almeida revêtait un enjeu d'autant plus vital que les autres cadors chevronnés de l'équipe émiratie n'ont pas affiché une régularité proche de celle du Portugais. Rarement décevant (contraint malgré lui à l'abandon sur le dernier Tour après une violente chute), coéquipier exemplaire, Almeida parait être la dernière valeur sûre sur l'échiquier UAE face à l'armée des frelons de chez Visma, en attendant l'incorporation d'Isaac Del Toro dans l'équation sur la Grande Boucle. Sans faire injure aux Adam Yates, Pavel Sivakov, Jay Vine et compagnie, Almeida est taillé d'un autre bois.
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En ce sens, UAE est même doublement gagnant, vu la razzia effectuée par le Portugais cette saison (10 victoires World Tour). Quand Pogacar se repose, ou chasse d'autres écrins, Almeida ramasse ce qui traîne çà et là, gonfle le total de victoires et de points UCI de la formation émirienne et renforce sa suprématie sur le peloton. L'intéressé, de son côté, peut se targuer de profiter d'un collectif fort et de moyens colossaux. Un cadre essentiel dans la poursuite de succès.

Plus de victoires, moins de rêves

Même avec un Pogacar et un Ayuso dans les pattes, Almeida s'est permis en 2025 le luxe de glisser dans sa besace un Tour du Pays basque, un Tour de Suisse, et une victoire d'étape sur Paris-Nice, sans compter celle sur la Vuelta. En restant chez UAE, le natif de Caldas da Rainha, d'un mois l'aîné de "Pogi" (27 ans), s'assure de nouvelles saisons prolifiques, épaulé par des hommes forts. Mais au-delà des chiffres, des comptes en banque remplis, des victoires de prestige, il reste les rêves. En reste-t-il chez Almeida ? On est presque forcé d'en douter.
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N'oublions pas qu'une nouvelle génération grandit, portée par Isaac Del Toro et bientôt épaissie d'un Pablo Torres. Almeida n'est pas si vieux mais le temps lui est déjà compté. S'il ambitionne de croquer un grand tour, Almeida va devoir faire vite, car même en tant que leader désigné, les pontes d'UAE peinent à s'investir pleinement, comme ils l'auraient fait si naturellement avec Pogacar (rappelez-vous la dernière Vuelta et l'individualisme des Vine, Ayuso et Soler). Peut-être qu'au fond, Almeida est résigné, et sait que son heure s'éclipsera promptement, qu'une victoire sur une course d'une semaine de choix (Dauphiné, Tirreno) captera les derniers rayons d'un horizon déjà déclinant. Le Tour, le Giro… ne serait-ce qu'un bouquet en juillet : autant d'objectifs qui pourraient continuer de se refuser à lui, du moins, tant qu'il restera le second de "Pogi".
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