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Julian Alaphilippe, Wout van Aert, Remco Evenepoel, Mathieu van der Poel... Notre bilan des classiques du printemps

Simon Farvacque

Mis à jour 26/04/2022 à 14:00 GMT+2

SAISON 2022 - Liège-Bastogne-Liège marque un virage dans la saison. C'en est fini des classiques printanières. Avant de se tourner vers le Giro, voici le bilan de cette période charnière. De Wout van Aert à Tadej Pogacar, en passant par Julian Alaphilippe, des forfaits l'ont émaillée, au même titre que des innovations techniques et des coups d'éclats de Van der Poel, Evenepoel ou autre Girmay.

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Une page se tourne. La période des classiques va laisser place au deuxième temps fort de la saison : le Tour d’Italie (6-29 mai). Cette semaine, le Tour de Romandie se charge d’opérer la transition, alors que dimanche, Liège-Bastogne-Liège est venue clore cet épisode des grandes courses d’un jour du printemps. En voici le bilan, avec des innovations plus ou moins abouties, des Français dans le coup mais pas gagnants et, hélas, de nombreux forfaits qui ont concerné des favoris.

Des cadors difficiles à juger

  • Van der Poel : presque inespéré, presque frustrant
Résolument positif, le bilan de Mathieu van der Poel peut s’analyser par deux prismes. Lauréat de son deuxième Tour des Flandres et d’A travers la Flandre, le Néerlandais peut d’autant plus se satisfaire de ces deux succès que le doute planait sur sa forme, au sortir d’une saison de cyclo-cross quasiment blanche en raison de pépins physiques. Voilà pour le versant optimiste.
L’autre façon de voir les choses est de noter la pointe de déception née de sa 4e place à l’Amstel puis, surtout, de sa 9e place à Roubaix. Si impressionnant lors de son retour anticipé à la compétition, à l’occasion de Milan-Sanremo (3e), Van der Poel a suscité en un claquement de doigts l’espoir d’une campagne de classiques monumentale. Elle n’a été qu’excellente, excusez du peu.
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  • Van Aert : podiums et goût d’inachevé
Un symbole de plus de sa polyvalence. Wout van Aert a pris la 2e place de Paris-Roubaix, une semaine avant de monter sur la boîte lors de Liège-Bastogne-Liège (3e), dimanche. Le seul Monument sur lequel il ne compte aucun podium est le Tour de Lombardie… et il n’y a jamais participé. Mais le champion de Belgique a de quoi en avoir marre d’accumuler les places d’honneur, pour un seul Monument au palmarès (Milan-Sanremo 2020).
Le Covid a grandement perturbé cette période phare de sa saison. D’où cet enchaînement Roubaix-Liège improvisé, après avoir manqué le Tour des Flandres, dont il était favori au même titre que Van der Poel, et l’Amstel, dont il était tenant du titre. Van Aert a certes gagné le Het Nieuwsblad et le GP E3, en ce début d’année, mais il lui manque une grande victoire.
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  • Alaphilippe : le calice jusqu’à la lie
Lui non plus, n’a pas été épargné. Julian Alaphilippe a manqué, sur maladie, Milan-Sanremo et a abandonné Liège-Bastogne-Liège sur chute. Entre-temps, il a également quitté la Flèche brabançonne avant son terme, après un gadin, et a pour seule performance sur une course d’un jour en 2022, sa 4e place lors de la Flèche wallonne, qui était devenue sa chasse gardée (trois succès).
Le sentiment qui en découle est qu’Alaphilippe est passé à côté des grandes courses à son programme, au sens propre plus encore qu’au sens figuré. C’est une campagne à oublier pour le double champion du monde en titre… en espérant qu’elle ne laisse pas trop de traces (il était toujours à l'hôpital ce mardi midi, selon un communiqué de son équipe, la Quick-Step Alpha Vinyl).
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  • Pogacar : Liège devait être son révélateur
Tadej Pogacar a laissé son titre vacant, dimanche. Lauréat de Liège-Bastogne-Liège l’an passé, le prodige slovène a déclaré forfait cette année, en raison d’un deuil dans la famille de sa compagne. Bien avant cela, sa victoire en solitaire lors des Strade Bianche avait lancé sur de bonnes bases son bloc de mars/avril. Elle reste un motif de satisfaction.
Par la suite, il a signé un résultat correct à Sanremo (5e) puis a découvert les courses flandriennes avec une aisance saisissante, notamment 4e d’un Tour des Flandres qu’il a bien failli souffler à Van der Poel. Sa Flèche timide (12e) n’a pas modifié grand-chose : c’était à Liège qu’on pensait le juger. On ne saura jamais à quel point il avait bien préparé son coup.
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INEOS a fait sa mue

L’équipe INEOS Grenadiers, ex-SKY, a bien changé. Son envie affichée de rompre avec sa façon monotone de cadenasser les Grands Tours et d’étendre son domaine d’excellence porte ses fruits. Trois courses d’un jour gagnées en une semaine : l’Amstel Gold Race (Michal Kwiatkowski), la Flèche brabançonne (Magnus Sheffield) et Paris-Roubaix (Dylan van Baarle).
Il y a la manière, aussi, symbolisée par l’intenable cyclo-crossman Ben Turner (22 ans), ou encore la manœuvre initiée très tôt lors de l’Enfer du Nord : la formation britannique a souvent un coup d'avance. Elle réalise au global une superbe campagne de classiques, malgré un Tom Pidcock en demi-teinte, et compte l’homme fort des flandriennes en ses rangs : Van Baarle, 2e du Ronde avant de triompher sur le vélodrome.
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Coup de maître et coup de pub

Rayon "innovation", le coup de maître est pour Matej Mohoric, le coup de (mauvaise ?) pub pour DSM. Le Slovène de l’équipe Bahrain-Victorious a remporté la Primavera au prix d’une descente vertigineuse du Poggio. Une performance qu’il a en partie attribuée à sa tige de selle télescopique, instrument répandu dans le VTT, mais pas sur la route. "Le cyclisme a changé" ce jour-là, selon Mohoric.
La formation DSM, elle, n’a pas changé la donne lors de Paris-Roubaix. Après avoir communiqué dans la semaine sur un système de gonflage/dégonflage des pneus de ses coureurs, elle l’a abandonné pour l’épreuve, selon les dires de John Degenkolb. L’instrument magique pour diminuer la pression à l’approche d’un secteur pavé, puis l’augmenter dans la foulée, n’est semble-t-il pas au point. La révolution attendra.
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Les Français ont joué "placés"

De Christophe Laporte (2e de l’E3 et de Gent-Wevelgem) à Anthony Turgis (2e de Milan-Sanremo), en passant par Valentin Madouas (3e du Tour des Flandres), Nacer Bouhanni (3e de Bruges-La Panne) ou encore Benoît Cosnefroy (2e de l’Amstel et de la Flèche Brabançonne, juste devant Warren Barguil) : les Français ont accumulé les places d’honneur.
Alaphilippe, 4e, donc, au Mur de Huy et Adrien Petit, 6e à Roubaix, ont aussi contribué à porter haut les couleurs du contingent français. Mais cela ne s’est pas traduit en victoire sur une épreuve majeure. Même si Cosnefroy y a cru, lors de l’imbroglio final de l’Amstel. Laporte et Turgis ont enchaîné les galères sur les pavés, tout comme Florian Sénéchal.
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L’avènement d’Evenepoel, la révélation Girmay

Au rang des relatives surprises : Stefan Küng ("Top 8" sur l’E3, A travers la Flandre, le Ronde, l’Amstel et Paris-Roubaix) a été encore plus fort qu’attendu. Dylan Teuns a été aussi régulier, son sacre lors de la Flèche wallonne en plus. Quant à Remco Evenepoel, il a confirmé qu'il était un coureur différent, et l'a même matérialisé en glanant son premier Monument, dimanche à Liège, à 22 ans.
Niveau révélation, Biniam Girmay survole la concurrence. Le coureur érythréen de 22 ans, vice-champion du monde U23 l’an passé, a remporté Gent-Wevelgem… alors qu’il ne devait même pas y participer. Il a comme prévu (cette fois-ci) coupé depuis, fin mars. Il devrait effectuer sa reprise lors du Grand Prix de Francfort, le 1er mai, puis être aligné lors du Tour d’Italie, vers lequel les regards se tournent.
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L'attaque insuffisante de Laporte, le sprint épique de Girmay : les temps forts de Gand-Wevelgem

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