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Monumental Gilbert

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 20/04/2011 à 17:25 GMT+2

Philippe Gilbert (Omega) ne descend pas de son nuage. Trois jours après sa victoire dans l'Amstel, le Belge a laminé la concurrence mercredi dans le Mur de Huy, pour remporter la Flèche Wallonne devant Joaquim Rodriguez et Samuel Sanchez. Il tentera le triplé ardennais dimanche dans la Doyenne.

2011 Fleche Wallonne Philippe Gilbert

Crédit: Reuters

Et dire qu'on a failli le croire... Philippe Gilbert n'a pas cessé de répéter que la Flèche Wallonne n'était pas pour lui. "Je fais mon possible pour essayer de la gagner, mais le Mur est trop dur pour moi, je cale toujours dans les derniers hectomètres", avait-il confié mardi dans la presse, lâchant même cette phrase aux confins de l'absurde avec le recul: "La Flèche, c’est la seule course où je sais que je n’ai pas de chance de gagner." Mais bien sûr. Résultat, Philippe Gilbert s'est imposé haut la main. Il n'a pas seulement gagné la Flèche Wallonne, il a survolé le Mur de Huy, réduisant à la figuration tous ses adversaires, même les plus illustres, comme Joaquim Rodriguez, Samuel Sanchez, Alexandre Vinokourov ou Igor Anton, qui le talonnent au classement mais ne l'ont vu que de loin dans le final.
De deux choses l'une, ou le Wallon est un formidable bluffeur, ou il est beaucoup plus fort qu'il ne le pense lui-même. Vu la manière dont il a mis ses équipiers à contribution pour rouler dans les 50 derniers kilomètres, on tablera plutôt pour la première solution. Une attitude qui montrait bien à quel point il se sentait capable de l'emporter. C'est vrai, Gilbert avait souvent coincé dans le Mur de Huy ces dernières années. Du coup, quand il a démarré à 300 mètres de la ligne (une éternité, sur une telle pente), on a pu croire qu'il avait commis la même erreur qu'Alberto Contador l'an dernier, en démarrant trop tôt. Il n'en a rien été. Personne n'est revenu sur le Wallon, qui n'a cessé de creuser l'écart. Il a même pu prendre le temps de savourer son triomphe.
Contador trop juste
Il n'y avait rien à faire contre Gilbert et la concurrence peut accuser le coup. A commencer par Joaquim Rodriguez. Comme sur l'Amstel Gold Race dimanche, l'Espagnol doit se contenter de la deuxième place. Comme sur la Flèche Wallonne l'an dernier ou à Liège voilà deux ans. Le Catalan de chez Katusha est le Poulidor des Ardennaises. Dauphin de Cadel Evans en 2010 au sommet du mur, il faisait figure de favori numéro un en l'absence de l'Australien. Mais Gilbert est toujours là pour le priver de sa première grande classique. L'équipe Katusha avait pourtant bien joué le coup. D'abord en plaçant un homme (Maxime Vantomme) dans l'échappée matinale partie dès le kilomètre 2. Puis en faisant attaquer Alexandr Kolobnev à 20 kilomètres de l'arrivée, le Russe jouant le premier étage de la fusée. Enfin, en roulant derrière tous ceux qui ont tenté de sortir dans le final, que ce soir le duo Kiryienka-Lovkvist, ou celui composé par Jérôme Pineau et Marcao Marcato (sorti au bon moment à 8 kilomètres du but), qui n'allait finalement être repris qu'à 600 mètres de l'arrivée, au coeur du Mur.
Oui, Rodriguez devait se sentir fort. Sans doute avait-il fini par croire, lui aussi, que Philippe Gilbert ne pouvait pas s'imposer là haut. Son impuissance à répondre au démarrage de Gilbert a dû lui faire mal. Sur la ligne, Rodriguez est relégué à trois secondes, parce que Gilbert a pris son temps pour communier avec un public en délire. Samuel Sanchez, qui complète le podium, est encore plus loin. Alberto Contador (11e) et plus encore Andy Schleck (au-delà de la 40e place, à 50 secondes du vainqueur), sérieux prétendants sur le papier, n'ont pas été en mesure de peser sur ce final. De toute façon, ils n'auraient lutté que pour la deuxième place derrière Gilbert. Tous derrière, et lui devant... Le natif de Verviers s'offre sa 7e classique en l'espace de 18 mois. Dimanche, ce n'est même plus une pancarte qu'il aura dans le dos au départ de Liège-Bastogne-Liège. La course qu'il rêve d'accrocher à son palmarès. Un triplé, identique à celui réalisé par Davide Rebellin en 2004, le ferait entrer de plain pied dans l'histoire.
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