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Le phénomène Sagan a 10 ans : Armstrong impressionné, Prudhomme ébahi : l'éclosion d'un talent brut

Simon Farvacque

Mis à jour 07/05/2020 à 00:15 GMT+2

Peter Sagan, c’est 113 victoires en dix saisons chez les pros. Dont trois titres Mondiaux de suite. C’est également sept maillots verts du Tour de France. Mais pas seulement. Le Slovaque est un personnage du cyclisme en plus d’en être un champion. Nous retraçons cette semaine sa décennie de succès, de frasques et de facéties. Le deuxième épisode de notre série concerne ses deux saisons d’éclosion.

Christian Prudhomme - Peter Sagan - Lance Armstrong

Crédit: Eurosport

"Ce jeune Slovène a beaucoup de talent." Lance Armstrong a tort, mais pas sur toute la ligne. L’Américain vient de faire la connaissance de Peter Sagan, sur les routes du Tour Down Under 2010. Sagan est slovaque, pas slovène. Mais son talent ne fait pas l’ombre d’un doute. Après avoir fait ses preuves en cyclo-cross et en VTT, il dispute sa première course professionnelle sur route en Australie, à l’orée de ses 20 ans. L’espoir sur lequel la Liquigas-Doimo a misé est là pour apprendre. Pas pour subir.
L’attraction de cette édition, c’est Armstrong. Il a pris la troisième place du Tour de France 2009, quatre ans après avoir quitté les pelotons, battu par Alberto Contador, son coéquipier chez Astana. Le Texan veut sa revanche. Ses premiers pas avec la formation RadioShack, montée par et pour lui, sont l’événement de ce Tour Down Under. Lors du critérium d’ouverture de la compétition, LA fait le job : il montre le maillot. Sagan bondit dans sa roue : "Quand j’ai vu Armstrong prendre l’échappée, j’ai décidé d’y aller."
Après la course, Peter Sagan raconte, via Cycling News : "C’était incroyable d’être à l’avant avec lui (Armstrong, ndlr), de le voir prendre d’aussi longs relais. Malheureusement, le peloton ne nous a pas laissé beaucoup de marge." Logique, une autre écurie réalise sa première sortie et compte marquer le coup : la formation Sky. Elle empoche la victoire, par l’intermédiaire de Greg Henderson. Sagan et la machine britannique, le coureur et l’équipe des dix années à venir, partagent ainsi leur acte de naissance dans la chaleur australe de ce 17 janvier.
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Une photo, deux stars : Lance Armstrong, en tête lors du critérium d'ouverture du Tour Down Under 2010... et Peter Sagan, en troisième position

Crédit: Getty Images

Valverde, Sanchez, Evans et… Sagan

Mais ce n’est qu’un critérium dans les rues d’Adélaïde. C’est en course que Sagan doit montrer qu’il n’est pas qu’un fanfaron. Mission accomplie avec une première place d’honneur lors de la 3e étape (4e, puis 3e après le déclassement d’Alejandro Valverde, suspendu deux ans pour son implication dans l’affaire Puerto).
Sagan impressionne encore plus lors du cinquième jour de course, en s’échappant en compagnie de Valverde et de Luis Leon Sanchez, à la poursuite du champion du monde Cadel Evans, dans Willunga Hill, difficulté majeure de l’épreuve. Une vingtaine de bornes plus loin, il est un peu court dans le final (5e puis 4e). Armstrong est loin derrière (33e, devenu 32e). "Peto" n’a pas levé les bras, il a même goûté au bitume, mais sa semaine reste une réussite.
Dans son autobiographie Mon monde (Talent Sport, 2019), Peter Sagan revient sur ses débuts "mouvementés" : "J’avais couru, sprinté, chuté mais, dans l’ensemble, j’en étais ressorti en me disant : ‘eh bien, je n’ai que vingt ans (il les avait fêtés deux jours après l’arrivée, ndlr) et c’était ma première course. Si ces mecs, qui ont tous la trentaine (sic), ont plusieurs années de courses au compteur, je crois que je pourrais en remporter quelques-unes d’ici peu." Ce sera le cas, et "quelques-unes" est un euphémisme. Il affiche 113 victoires à son palmarès dix ans plus tard.
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Peter Sagan, bouche grande ouverte, gravit Willunga Hill dans le sillage de Luis Leon Sanchez et Alejandro Valverde

Crédit: Getty Images

Quick-Step n’a pas misé sur lui

Des victoires, le polyvalent Slovaque en compterait peut-être encore plus s’il avait intégré la machine Quick-Step avant même cette entrée en matière prometteuse. Peut-être moins, d’ailleurs, tant la formation de Patrick Lefevere s’appuie sur une force collective. La perspective a en tout cas de quoi faire saliver, a posteriori. Mais l’écurie belge n’a pas misé sur lui, alors qu’elle l’avait pris à l’essai lors de sa dernière année junior. "Ils m’ont conseillé de travailler dur chez les -23 ans pendant encore deux saisons et m’ont assuré qu’ils continueraient de suivre ma progression", racontera Sagan dans son livre, publié dans sa version originale le 4 octobre 2018.
Avec le recul, il n’en témoigne pas de rancœur : "Chaque année, des centaines de gamins sortent de ce centre de formation. Quick-Step garde aussi un œil sur des milliers d’autres juniors tout autour du globe, dans l’espoir de découvrir le nouveau Merckx, Kelly ou Indurain. Mes résultats, en course et aux tests passés pendant mon séjour, ne me permettaient pas de m’élever au-dessus des autres." Mais pour au moins une structure, Sagan avait quelque chose en plus. Liquigas lui a ainsi proposé suffisamment de garanties pour le convaincre. Même s’il a fallu, pour cela, un coup de main du destin. Ou plutôt de Milan Sagan.
Le grand frère de Peter l’a encouragé à ne pas tergiverser. Alors que le futur visage du cyclisme mondial se sentait bien dans "(son) cocon en Slovaquie" : "Il m’a collé une baffe et m’a dit : ‘Va faire tes bagages et file en Italie’." Les idées bien (remises) en place, Sagan a tranché : "Je n’allais certainement pas attendre un appel de Quick-Step qui ne viendrait peut-être jamais." Voilà pourquoi c’est sur un maillot à dominante verte qu’il accroche ses premiers dossards en Europe.
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La carrière de Peter Sagan va connaître un coup de boost spectaculaire lors de Paris-Nice

Crédit: Getty Images

"Bodnar étant malade…"

Après avoir fait des placettes sur des courses d’un jour en Italie, la star en herbe de Liquigas-Doimo se classe 66e du Het Nieuwsblad et n’achève pas Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Il y a encore du boulot. Mais Sagan va entrevoir la lumière un peu plus tôt que prévu, sur Paris-Nice. Alors qu’il aurait dû être spectateur de l’édition 2010 de la Course au soleil.
"Je n’avais pas prévu de disputer une grosse course comme Paris-Nice aussi tôt, mais Bodnar (qui deviendra l’un de ses plus fidèles bras droits, ndlr) étant malade… se remémore Peter Sagan en 2018. L’équipe a décidé de me lancer dans le grand bain, histoire de m’aguerrir mais sans rien attendre de ma part." Il va très vite montrer qu’il sait nager. Cinquième du prologue, il croit décrocher son premier bouquet lors de la deuxième étape. Raté, il a lancé son sprint de trop loin et il se fait coiffer par William Bonnet. Réaction ? "J’ai été déçu pendant deux minutes."
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113 victoires, une série de 8 ans et 7 maillots verts : la folie Sagan en stats

Prudhomme : "Je ne connaissais pas son nom il y a cinq jours"

Deux minutes pour se remettre d’un échec, et 24 heures pour y remédier : Peter Sagan gagne sa première course professionnelle sur route le lendemain, à Aurillac. Philippe Mauduit, alors directeur sportif chez Cervelo, se souvient : "Sur Radio Tour, ils ont mis un peu de temps à trouver son nom. Puis quand on a entendu ‘victoire de Peter Sagan’, on s’est dit : ‘waouh, le môme a fait un super truc’."
Pour décrocher la timbale, Sagan a devancé Joaquim Rodriguez et Nicolas Roche au sprint, à l’issue d’une course vallonnée et mouvementée. De quoi donner une idée de l’étendue de sa palette à ceux qui le découvrent. Dont certains ont de grandes responsabilités. "Je ne connaissais pas son nom il y a cinq jours, avoue ce jour-là Christian Prudhomme, directeur de l’épreuve, au micro de France 3. C’est une véritable perle. On ne sait pas jusqu’où il peut monter."
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"Purito" Rodriguez peut baisser la tête, il est tombé sur plus fort que lui : Peter Sagan

Crédit: Getty Images

Dix ans ont passé, et le patron du cyclisme chez ASO se replonge dans le final de cette étape. "Cela se règle entre costauds. Contador, Rodriguez, Voigt, Roche, Martin… et Sagan. C’était ‘l’inconnu dans la maison’, je ne le connaissais pas du tout, confirme-t-il. Il est au milieu de ces grands coureurs, avec son maillot vert fluo et bleu de la formation Liquigas et son crâne rasé." Sagan ne fait pas de bruit. Il crève l’écran : "Il ne parlait quasiment pas – certainement aussi la barrière de la langue – et semblait ne savoir s’exprimer qu’à travers son vélo."
Nouvelle illustration de sa polyvalence le surlendemain : il remporte la 5e étape, en solitaire cette fois. Il a placé un contre fulgurant dans une bosse à deux kilomètres de l’arrivée. Christophe Le Mével, 10e du Tour de France l’année passée et premier à avoir bougé, a vu un avion passer. Sagan a fait son entrée chez les grands. "Cela arrive tous les ans qu’un néo-pro gagne une belle étape. La grosse forme le jour J, cela peut suffire, contextualise Mauduit. Quand il en a gagné une deuxième, je me souviens de notre réaction avec le mécano : ‘On tient un phénomène, là’."
Un phénomène qui quitte Paris-Nice avec le maillot vert dans sa besace et un appétit croissant : "Debout sur le podium, à côté d’Alberto Contador qui avait remporté la course avec son panache habituel, je me suis dit : ‘Peter, tu pourrais y prendre goût’."
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Alberto Contador (en jaune) et Peter Sagan (en vert) ne savent pas encore qu'ils seront un jour coéquipiers

Crédit: Getty Images

"Il faut le mettre sur le Tour de France"

Peter Sagan confirme sur le Tour de Romandie, avec quatre Top 5 dont un succès. Puis sur le Tour de Californie, qui deviendra l’un de ses terrains d’expression privilégiés au fil de sa carrière. Il y glane deux étapes cette année-là. Il est moins prolifique durant la deuxième partie de saison, ne terminant ni le Tour de Suisse (un autre de ses futurs rendez-vous favoris), ni le Tour de Pologne.
La Grande Boucle ? C’était trop tôt. La Liquigas s’articule autour du duo Roman Kreuziger - Ivan Basso, laissant sagement son prodige à la maison. Mais cette décision n’a pas fait l’unanimité. Mario Scirea, à l’époque directeur sportif au sein de la structure transalpine, nous confie qu’il avait plaidé pour que Sagan soit (déjà) aligné : "Après Paris-Nice, j’ai appelé Roberto Amadio, le manager général, et je lui ai dit : ‘Il faut le mettre sur le Tour de France’ (…) Mais on m’a dit qu’il était trop jeune, et dans sa première année."
On ne s’y trompe pas, au sein de l’équipe italienne : Peter Sagan est une pierre précieuse, qu’il faut chérir et polir. Son grand-frère, Juraj, ne semble pas disposer du même potentiel. Mais s’il faut l’engager pour satisfaire la star montante, pas de problème. C’est chose faite en cet été 2010. "Peto" est ainsi dans un environnement propice à sa progression.
Et dire qu’un an auparavant, il avait été présenté en catimini à ses futurs coéquipiers. Daniel Oss nous dépeint une scène à laquelle Peter Sagan a depuis donné une dimension surréaliste : "Personne ne s’intéressait à lui. Il était jeune et nous rencontrions beaucoup de monde dans l’année. Il était très timide, ne parlait ni anglais, ni italien. Il a dit ‘bonjour’ et nous avons continué à dîner."
La fin d’exercice 2010 de Sagan est bonne, avec des places d’honneur sur le Grand Prix de Plouay (7e) et sur celui de Montréal (2e). Le Slovaque achève sa première saison en World Tour (alors appelé Pro Tour) avec cinq victoires engrangées et une litanie de promesses dévoilées. Il va en tenir certaines dès l’année suivante.
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Le compte est bon pour Sagan, ici victorieux sur le Tour de Californie. Il gagne cinq courses en 2010. Soit trois fois moins que la saison suivante...

Crédit: Getty Images

L’heure des Classiques n’a pas sonné

Sagan débute son opus 2011 en Italie, avec notamment une razzia sur le Tour de Sardaigne (trois étapes et le général en poche). Son Paris-Nice est plus discret que le précédent, avec trois Top 10 mais aucune victoire. Il commence à être attendu au tournant et découvre ainsi ce qui représentera une problématique récurrente durant le reste de sa carrière : avoir la pancarte est parfois bien encombrant. Bientôt, il polarisera l’attention. Mais Sagan n’en est pas encore à ce stade. C’est en outsider qu’il prend la 17e place de Milan-San Remo.
Il ne va pas au bout de son premier Tour des Flandres, comme il l’avait fait lors de son premier Paris-Roubaix un an auparavant. L’Enfer du Nord lui réussit à peine mieux, avec une 86e place. Sagan n’est pas encore de taille pour lutter avec les as des pavés sur de longues distances. Le temps des grandes victoires printanières n’a pas sonné. Il n'a que 21 ans.
"Les Classiques ont une longue histoire. Des coureurs comme Cancellara ou Boonen (…) connaissent chaque côte, chaque virage ou chaque secteur pavé comme les rues de leur quartier, analysera plus tard Sagan, après avoir remporté le Tour des Flandres (2016) et Paris-Roubaix (2018). Avant d’ajouter, au sujet des courses par étapes : "En comparaison, la plupart sont des kermesses itinérantes." Son profil de terreur tout terrain y fait déjà des ravages.
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Peter Sagan, à la gauche de Sylvain Chavanel, termine Paris-Roubaix pour la première fois de sa carrière, en 2011 : il se classe 86e

Crédit: Getty Images

Tour de Suisse 2011, ou la quintessence de la polyvalence

Il gagne encore en Californie, en mai 2011, avant de signer un Tour de Suisse sensationnel. Il commence par une troisième place, sur le prologue. Joli. Mais ce n’est rien par rapport à sa performance du surlendemain. Damiano Cunego fait un numéro dans une courte étape de montagne (107 km). Le "Petit Prince" lutte pour la victoire finale, qui lui échappera pour 4 secondes face à Levi Leipheimer. Qui le rejoint au prix d’une descente vertigineuse ? Sagan, bien sûr. Le Slovaque aligne l’Italien. Des grimpeurs comme Frank Schleck, Bauke Mollema ou encore Steven Kruijswijk terminent à plus d’une minute.
Cinq jours plus tard, après avoir collectionné quelque accessits, Sagan s’impose de nouveau. Cette fois, son dauphin s’appelle Matthew Goss. Un sprinteur. Des grosses cuisses aux mollets ciselés, tous les types de coureurs sont maintenant fixés (si tant est qu’ils en doutaient encore) : ils doivent se méfier du Slovaque.
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Le "Petit Prince" Damiano Cunego ne peut rien, au sprint, face à Peter Sagan

Crédit: Getty Images

Mais Sagan est encore un peu vert pour le Tour de France. Une couleur qu’il fera sienne sur la Grande Boucle dès 2012. Il va d’abord découvrir les courses de trois semaines en prenant part à la Vuelta. Mais avant cela, il fait un crochet par la Pologne. Et quel crochet. Il s’adjuge ce qui reste la seule course par étapes du World Tour à son palmarès.

"Je crois que Dan Martin a compris..."

Sagan prend le pouvoir sur ce Tour de Pologne taillé pour les puncheurs en remportant la 4e étape, puis la 5e. C’est en favori qu’il aborde les deux derniers jours de course. Mais attention, Dan Martin, tenant du titre, n’est qu’à une vingtaine de secondes et la pénultième étape lui convient parfaitement. L’Irlandais fait le forcing. Sagan s’accroche à sa roue dans la dernière montée.
Les hommes forts sont à quelques encablures de la flamme rouge quand Jacky Durand déclare, au micro d'Eurosport : "Je crois que Dan Martin a compris qu’il ne gagnerait pas le Tour de Pologne cette année." Ce à quoi Alexandre Pasteur répond : "Il prendra la deuxième place… selon toute vraisemblance." Sagan va mettre en danger leur pronostic.
"Attention, Peter Sagan, il est en train d’exploser !", le ton a changé. Dan Martin vient de déposer le Slovaque, avant de contrer Wout Poels et de couper la ligne en première position, empochant 10 secondes de bonifications. Sagan, à l’agonie pendant les 500 derniers mètres, cède le maillot pour 3 secondes. C’est en jouant des coudes au milieu des sprinteurs qu’il reprendra la tunique le lendemain, seulement battu par Marcel Kittel. Les deux hommes serrent le poing. "Peto" avait une carte en trop dans sa manche par rapport à Martin.

Le tour de force de la Vuelta

C’est ainsi avec la réputation de pépite que Sagan débarque sur le Tour d’Espagne. Il est dans l’équipe de Vincenzo Nibali, sacré l’année précédente, et n’a donc pas la casquette de leader unique pour son premier Grand Tour. Il va s’en accommoder. Et faire mieux que cela. Dès la sixième étape, il se mue en équipier pour éparpiller le peloton dans une descente, à sept bornes du but. Un groupe de cinq coureurs avale les derniers rescapés d’une échappée et se détache : les Liquigas-Cannondale y sont quatre, dont le Requin de Messine.
David Moncoutié était à l’avant au moment où ce mouvement de course a été initié. "J’y étais ! C’était un fait marquant, s’enthousiasme notre consultant, 9e ce jour-là. J’étais échappé et j’ai vu toute la Liquigas revenir, avec Sagan qui faisait la descente. Il attendait même ses collègues… pourtant très bons descendeurs, avec Nibali notamment." Il nous raconte comment il a été avalé par le TGV Sagan. "Pourtant, j’étais bien placé. Je l’ai vu passer, mais bon… je n’ai pas pu prendre sa roue, sourit-il. On sent qu’il est à l’aise. C’est un artiste sur un vélo."
Le coup est spectaculaire. Il est surtout quasiment parfait. Seul Pablo Lastras perturbe les desseins de la formation italienne. Difficile d’assurer la victoire de Nibali… Sagan se charge donc du bouquet. Lastras termine 2e et Valerio Agnoli grille maladroitement la politesse à son patron pour la troisième place.
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Peter Sagan signe son premier succès en Grand Tour, à l'issue du "coup" de la Liquigas

Crédit: Getty Images

"Je suis très content, on a fait un truc incroyable avec notre équipe, déclare le vainqueur du jour, qui fait dans l’altruisme. Cela aurait été encore mieux si Vincenzo [Nibali] avait gagné, pour prendre les bonifications." La pièce-maîtresse de la Liquigas doit se contenter de passer de la 5e à la 3e place du général, alors qu’un succès lui aurait permis de déloger Sylvain Chavanel de la tête du classement. Mais pas de regret pour Nibali, tant il va peiner durant le reste de ce Tour d’Espagne à faire respecter son rang, terminant 7e.
Sagan, lui, va continuer à bien s’amuser. Il ajoute deux étapes dans son escarcelle, dont la dernière à Madrid. Dans la foulée, il gagne le Grand Prix de l’industrie et du commerce de Prato, sa dernière course de préparation aux Mondiaux. A Copenhague, la victoire semble promise à un homme rapide. Même si les purs bolides que sont Mark Cavendish ou autre Andre Greipel paraissent avoir une longueur d’avance, l’engouement médiatique généré par le champion de Slovaquie lui vaut d’être cité parmi les vainqueurs potentiels.

"Je ne veux pas créer trop d’attentes autour de moi"

"C’est sympa que les gens parlent de moi comme d’un favori, mais je sais que ce sera dur pour moi dimanche, tempère Sagan avant la course. Nous ne sommes que trois Slovaques au départ, donc je ne pourrai pas vraiment avoir le soutien d’une équipe, contrairement à d’autres." Son objectif ? Se délester de la pression : "Je sais que le parcours me convient bien, mais c’est plus compliqué que ça. Je ne veux pas créer trop d’attentes autour de moi." Le sprint attendu aura lieu et sera remporté par Cavendish. Sagan, 12e, termine un championnat du monde élite sur route pour la première fois. Il reviendra.
Quinze victoires de plus au compteur, pour un total de vingt. Peter Sagan peut boucler satisfait sa saison 2011 en Chine, sur le Tour de Beijing, auquel participe également son grand-frère. "Nous pensions être au sommet", écrira-t-il dans son ouvrage, en commentaire d’une photo de son aîné et lui en marge de cette course. "Nous n’imaginions pas que nous serions, un jour, les frères champions du monde."
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Tour Beijing, fin de la saison 2011 : Peter et Juraj Sagan sont encore loin d'"être au sommet"

Crédit: Getty Images

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