Les courses de l'année

Présents dans tous les coups du départ à l’arrivée, les hommes de Bernard Bourreau ont joué une partition parfaite à l’occasion du Championnat du monde espoirs disputé sur le difficile circuit de Mendrisio, en Suisse. Survoltés collectivement, Alexandre Geniez, Arnaud Courteille, Nicolas Edet, Thibaut Pinot et Arthur Vichot ont ainsi magnifiquement préparé le terrain au très prometteur Romain Sicard. Sur la lancée de sa victoire sur le Tour de l’Avenir, le grimpeur basque s’est ainsi isolé en tête de la course à l’orée du dernier tour en compagnie du Néerlandais Michael Kreder avant de lâcher ce dernier dans la côte de l’Aqua Fresca pour aller chercher en solitaire le précieux maillot arc-en-ciel.

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A mon avis, sans contestation possible, la victoire d'Andy Schleck à Liège-Bastogne-Liège. Quatrième l'année précédente de la Doyenne des classiques, le Luxembourgeois y a signé la plus belle victoire de sa jeune carrière. Parti en contre à 20 kilomètres de l'arrivée, dans la côte de la Roche aux Faucons (comme l'an dernier), le frère de Frank a d'abord rattrapé puis déposé le Belge Philippe Gilbert. Passé seul en tête à Saint-Nicolas, Andy ne sera plus jamais repris. Résistant aux retours conjugués des autres favoris (Cunego, Valverde, Rebellin), le cadet des frères a également profité aussi du travail de son équipe. Un chef d'œuvre tactique…

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Un plateau relevé, du mouvement, du panache, du suspense, des rebondissements, et une belle polémique à distance annonciatrice de querelles plus virulentes encore, ce Paris-Nice 2009 fut un grand cru. Marquée par le punch de Sylvain Chavanel, brillant vainqueur d'une étape et troisième du classement final, la Course au Soleil a néanmoins surtout été incarnée par Alberto Contador. Dominateur lors du prologue puis au sommet de la Montagne de Lure, le Castillan semblait filer vers la victoire quand il a connu la seule véritable défaillance de sa saison à la veille de l'arrivée sur la Côte d'Azur, laissant la victoire à son compatriote Luis Leon Sanchez. Tancé à distance par un Lance Armstrong volontairement condescendant, Contador, au-delà de sa superbe réaction d'orgueil le lendemain de son coup de buis (une échappée vaine mais spectaculaire), a su puiser dans cet échec et dans les propos du Texan les fruits de ses succès futurs sur le Tour.

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Paris-Roubaix. Cette course cultive décidément le paradoxe et ce n'est pas pour nous déplaire. Alors que d'autres monuments risquent la contrefaçon, au rythme d'un galop inflationniste vers toujours plus de difficultés dans le final  (l'Amstel, Liège-Bastogne-Liège, la Flèche Wallonne et bientôt Milan-San Remo ?), l'édition 2009 de la Pasquale a redonné ses lettres de noblesse à l'un des hauts lieux historiques de la course : le Carrefour de l'Arbre. Quel final ! la chute de Flecha, celle de Hushovd, l'envolée de Boonen au milieu d'une foule chavirée, brassant des centaines de drapeaux orné du Lion des Flandres, au milieu des odeurs piquantes de saucisses-frites et de houblon.

L'autre paradoxe tient dans la nature du vainqueur. Jamais Tom Boonen n'avait fait la démonstration d'une telle maitrise de sa course. Et de surcroît, il s'agissait là-haut de sa troisième victoire en cinq ans. C'est clair : au vélodrome de Roubaix, Boonen flingue plus vite que Merckx. S'il s'impose à nouveau, l'an prochain, il égalera le nombre de victoires de Monsieur Paris-Roubaix, son compatriote Roger De Vlaeminck. Pourtant, la suite de la saison nous a révélé l'extrême fragilité du champion qui ne tremble pas sur les pavés, mais qui révèle des failles inquiétantes dans sa vie des autres jours.