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ParEurosport

Publié 21/03/2008 à 15:15 GMT+1

Avec ses 298 kilomètres, Milan-San Remo est la plus longue classique de la saison. Mais le coeur de la course se concentre toujours autour de quelques points chauds, comme le Turchino, les Capi ou, bien entendu, le fameux Poggio. Décryptage du parcours, q

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Crédit: Eurosport

1. LE TURCHINO
Première véritable difficulté du parcours, le Turchino est également le point culminant de la course et, de très loin, l'ascension la plus longue, avec sa pente de près de 20 kilomètres et son fameux tunnel à la sortie. Cette année, son sommet est situé à 156 kilomètres de l'arrivée. De par son positionnement, il ne joue donc pas un rôle décisif pour la victoire, mais il n'en a pas toujours été ainsi. Entre 1908 et 1946, il faut ainsi savoir que le coureur qui passait en tête au sommet du Turchino remportait l'épreuve une fois sur trois (voir ci-dessous).
C'était l'époque des longues échappées solitaires victorieuses. Ce fut notamment le cas d'Henri Pelissier en 1912, d'Alfredo Binda à deux reprises ou encore du grand Fausto Coppi, lauréat en 1946. Le Campionissimo est le dernier coureur à avoir franchi le Turchino en leader avant de lever les bras à San Remo. Depuis, l'aspect sélectif de l'ascension a très largement disparu. Les temps ont donc bien changé en un demi-siècle, mais l'endroit reste un point important de la course, là où le rythme change pour de bon.
2. LE MANIE
Située à peu près à mi-chemin entre le Turchino et les Capi, cette nouvelle difficulté, ajoutée au parcours en raison de la fermeture d'un tunnel, augmente légèrement la longueur de la course. Elle la rend surtout encore plus éprouvante. Le Manie offre une pente ardue de près de cinq kilomètres, et son sommet se situe à 94 kilomètres de l'arrivée. "Même si nous sommes encore loin de San Remo, ça va rester dans les jambes et ce sera plus dur à gérer pour les sprinters", prédit Alessandro Ballan. C'est la toute première fois que cette ascension est au menu de la Primavera.
3. LES CAPI
Les Capi sont une succession de petites montées brèves et sèches qui s'enchaînent en une trentaine de kilomètres le long du littoral. La plus fameuse et la plus importante est la Cipressa, avant-dernier obstacle de Milan-San Remo.
- Capo Mele: Situé à 52 kilomètres de l'arrivée, il culmine à 65m d'altitude.
- Capo Cervo: Situé à 47 kilomètres de l'arrivée.
- Capo Berta: Situé à 40 kilomètres de l'arrivée. Jusqu'à l'introduction du Poggio en 1960, le Capo Berta était l'ultime difficulté de la course. C'est souvent là que prend fin la longue échappée fleuve qui s'est déclenchée...
- Cipressa: Situé à 22,1 kilomètres de l'arrivée. La course à la victoire débute souvent vraiment ici pour les favoris. On gagne rarement Milan-San Remo à la Cipressa, mais on peut le perdre sans problème. Première nécessité, éviter les chutes, souvent nombreuses à cet endroit. Double vainqueur de la Classicissima, Sean Kelly livre son analyse: "Dans la montée, il faut être dans les 15-20 premières positions, en cas de chute. Après, une fois dans la descente, il ne faut plus quitter les 15 premières places", estime l'Irlandais.
4. LE POGGIO
L'ascension la plus fameuse de Milan-San Remo, où s'est décidée tant de fois la victoire, ne fut pourtant ajoutée au parcours que tardivement, au début des années 60, afin d'éviter que la course ne s'achève systématiquement par un sprint massif! Ironie de l'histoire, près de 50 ans plus tard, on cherche à nouveau à durcir le final, car les sprinters font presque tous les ans la loi depuis une décennie, à l'image de Zabel, Cipollini, Freire, ou Petacchi. C'est donc un vieux débat que celui de la difficulté suffisante ou insuffisante du tracé...
Une chose est sûre, tous les sprinters doivent serrer les dents pour franchir le Poggio indemnes et espérer encore la victoire. La montée, étroite et sinueuse, débute au pied de la petite descente du Capo Verde. Elle est longue de 3,7 kilomètres et sa portion la plus pentue (à 8%) se situe dans le deuxième kilomètre, jusqu'à Sant NS della Guardia. Méfiance aussi dans la descente, d'une longueur assez similaire (3,3 km). C'est là que Sean Kelly avala Moreno Argentin en 1992 avant de signer sa deuxième victoire.
Par sa brièveté, le Poggio fait exploser tous les schémas tactiques. "Ici, c'est chacun pour soi, note Eddy Merckx, recordman des victoires sur la Primavera. Ça va tellement vite qu'il n'y a plus de tactique possible. Il faut juste être très fort et avoir de l'endurance, car c'est la classique la plus longue. Tout est une question de condition physique". "Lors de mes deux victoires, j'ai passé 250 kilomètres en queue de peloton. Il faut tout garder pour le Poggio", estime quant à lui Laurent Fignon, unique double vainqueur français de Milan-San Remo.
Sources photos: Gazzettadellosport
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