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Milan-Sanremo | Mathieu Van der Poel, ange-gardien de luxe de Jasper Philipsen : "Je lui suis reconnaissant à vie"

Christophe Gaudot

Mis à jour 16/03/2024 à 19:29 GMT+1

Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) a remporté ce samedi Milan-Sanremo dans un sprint complètement fou qui l'a vu devancer Michael Matthews (Jayco AlUla) d'un souffle. Sa victoire, le Belge l'a très vite dédiée à son coéquipier Mathieu Van der Poel, exemplaire dans le final quand il a compris que lui-même ne pourrait pas doubler après son sacre de l'an dernier.

Des attaques partout, une photo finish dingue : la victoire de Philipsen en vidéo

Pour gagner Milan-Sanremo, tout doit se dérouler à la perfection dit-on. Tadej Pogacar pourrait d'ailleurs le confirmer, lui qui aurait bien aimé que son équipe soit à sa hauteur ce samedi sur le premier Monument de la saison. Avoir à ses côtés le vainqueur sortant peut cependant vous sortir de situations bien compliquées et vous emmener, malgré tout, vers la victoire. Jasper Philipsen n'était pas dans le bon groupe au sommet du Poggio, et pourtant il a gagné six kilomètres plus loin. Un succès qui doit pour beaucoup à Mathieu Van der Poel, équipier exemplaire.
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Pogacar a tout tenté, Philipsen l'a emporté dans un final fou : le résumé vidéo

Concentrés que nous étions sur le duel entre Pogacar et Van der Poel, arbitré possiblement par un Mads Pedersen ou un Christophe Laporte, on avait peut-être un peu oublié Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) et Michael Matthews (Jayco AlUla). Le Français a cédé bien trop tôt pour peser, le Danois a joué son rôle. Mais avait-il prévu la présence de deux autres sprinters dans ce groupe de 12 qui s'est joué la victoire ?
On est honnête entre nous
Leur présence doit en vérité à un joli jeu de dominos. Si les cadors n'ont pas pu s'isoler au sommet du Poggio comme ils l'avaient fait en 2023, c'est un peu parce qu'UAE a manqué son opération démolition, un peu parce que la vraie bonne attaque de Pogacar s'est faite sur une pente moins sévère dans le Poggio et enfin beaucoup parce que Mathieu Van der Poel n'était pas aussi puissant qu'en 2023 et qu'il n'est pas égoïste pour un sou.
"Je n'avais pas les jambes de l'année dernière, a-t-il avoué après le succès de Philipsen. Cela dit, je ne m'y attendais pas non plus. Au sommet du Poggio, Tadej a fait un petit écart. J'ai dû réagir, c'était douloureux. J'espérais aller avec lui jusqu'à la ligne mais les jambes n'étaient plus aussi fraîches." C'est à ce moment-là que Milan-Sanremo a basculé. Si "MVDP" ne s'est pas jeté à corps perdu dans une descente du Poggio décisive dans son succès en 2023 et dans celui de Mohoric en 2022, il y avait une très bonne raison.
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"J’en ai tellement rêvé" : Philipsen savoure et remercie van der Poel pour son travail d’équipe

"Dans la descente du Poggio, j'ai vu que (Jasper) Philipsen était là et il m'a dit qu'il avait de bonnes jambes donc je savais ce que j'avais à faire. J'aurais pu sprinter pour moi mais on est honnête entre nous, s'il me dit qu'il a des bonnes jambes, je le crois et il l'a prouvé", concluait le meilleur équipier du jour. C'est lui qui a ramené le groupe sur un Matej Mohoric qui avait senti le bon coup au bas de la descente. Le reste, c'est Philipsen qui l'a fait, au talent et au flair.
Car si chacun avait vu que le Belge était là dans le bon groupe, on avait plutôt l'œil sur Mads Pedersen bien emmené par Jasper Stuyven, qui a fait pour son leader ce que Van der Poel avait fait plus tôt en revenant sur Tom Pidcock. Profitant de cet excellent travail et de la classe de Michael Matthews qui ne l'a pas enfermé, Philipsen a empoché la timbale.

Philipsen avait peur de "tout foirer"

"C'est incroyable, je n'arrive pas à réaliser. Les Monuments me font rêver et Milan-Sanremo est l'un de ceux que je peux gagner, jubilait le 2e de Paris-Roubaix 2023 derrière… Van der Poel. J'ai eu peur que (Mads) Pedersen soit encore très fort et je n'imaginais pas (Michael) Matthews à ce niveau. Sprinter après 300 kilomètres est une sensation plutôt bizarre, je suis content d'avoir pu garder ces cinq centimètres."
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De l'arrière, la course pouvait paraître perdue pour lui qui n'avait pas réussi à prendre les roues sur la première accélération de Pogacar dans le Poggio. Le Belge a aussi pu, d'une certaine manière, comprendre ce que les adversaires de Van der Poel ressentent quand il appuie sur les pédales :
"J'étais stressé car j'avais peur de tout foirer et de le regretter pour le restant de mes jours. Mais (Mathieu) Van der Poel m'a énormément aidé. Il a bouché tous les trous. C'est quelqu'un d'altruiste. Il aime aider ses coéquipiers. A la fin, j'étais mort et je l'ai supplié de ne pas rouler trop fort pour enrayer les attaques dans la descente. Il a abattu un boulot fantastique pour rendre le sprint possible. Sans lui je n'aurais probablement pas gagné. Je n'oublierai jamais. Je lui suis reconnaissant à vie. C'était peut-être l'une de mes seules chances de gagner un Monument. J'espère pouvoir lui rendre la pareille à l'avenir."
Déçu pour lui-même, l'autre homme du jour préférait retenir qu'Alpecin-Deceuninck avait conservé son titre sur Milan-Sanremo. Du côté du staff, on aurait tout intérêt à mettre en avant le travail de Van der Poel pour un Philipsen en fin de contrat cette saison et qui avait susurré récemment l'idée d'un départ pour gagner en liberté sur les classiques. Le Belge devrait peut-être mettre dans la balance l'intérêt d'être avec ou contre Mathieu Van der Poel.
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La folie de Pogi dans le Poggio n'a pas payé : son duel explosif avec van der Poel en vidéo

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