Mathieu Van der Poel, vainqueur de Milan-Sanremo et anti-Pogacar à plus d'un titre
Ce samedi, Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck) a remporté son deuxième Milan-Sanremo. Le Néerlandais est un sniper comme on en fait peu dans le peloton, rarement brillant avant les grandes courses mais toujours au rendez-vous de celle-ci. Paradoxalement, il est un "anti Tadej Pogacar". Si le Slovène veut tout le temps gagner, lui assume de ne s'intéresser qu'à quelques courses.
Pogacar ⚔️ Van der Poel : leur passe d'armes monstrueuse dans le Poggio
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Combien de coureurs craint réellement Tadej Pogacar ? Deux. Jonas Vingegaard sur les courses par étapes et Mathieu Van der Poel pour les classiques d'un jour. Le Danois comme le Néerlandais sont l'antidote à l'ultra-domination de l'ogre slovène. Eux aussi prennent quelques coups sur le casque mais, parfois, ils sont capables de les rendre. Le Slovène est le pont qui les rassemble puisqu'on ne saurait faire coureurs plus différents que Van der Poel et Vingegaard. Lui est présent au Tour de France comme sur les classiques, eux ont choisi.
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Duel de titans, sprint royal : Van der Poel bat Pogacar et Ganna dans un final d'anthologie
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Lui non plus n'avait pas échappé à l'habituelle question : voudra-t-il un jour remporter le Tour de France ? Il fut un temps où la grande messe de juillet passionnait le grand Néerlandais. Petit-fils de Raymond Poulidor, il avait été élevé dans une autre culture, celle des courses d'un jour et des sous-bois mais il respectait le Tour, terre des exploits de sa légendaire lignée. En 2021, il avait fondu en larmes en endossant ce maillot jaune que papy n'avait fait qu'effleurer. Quand il avait quitté la course après seulement huit jours, on avait compris. Compris qu'il en avait déjà fait le tour. Et depuis, la relation n'a fait que se distendre.
Le coeur de Van der Poel ne vibre plus pour le Tour
Bien sûr, il fut un allié précieux pour Jasper Philipsen en 2023 mais déjà Van der Poel avait-il pris ses distances avec une course qui ne lui ressemblait pas au fond. Il a fini par le reconnaître cette année, à quoi bon aller se battre en juillet ? Pour une victoire d'étape ? Un maillot jaune ? La belle affaire. Son cœur ne vibre plus à l'été et à vrai dire il ne vibre plus très souvent mais quand le moment est venu d'envoyer suffisamment de sang dans les muscles, le cœur de Mathieu Van der Poel est gros comme ça.
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Van der Poel a bien eu Pogacar et Ganna : "Ils pensaient sans doute que je ferais un sprint court…"
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Au fond, combien de courses intéressent vraiment le désormais double vainqueur de Milan-Sanremo ? Cinq, six si l'on ajoute à la Primavera, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et les Mondiaux (et encore, pas tous les ans), les championnats du monde de cyclo-cross qu'il a déjà dominés à sept reprises et bientôt probablement 8 pour se parer du titre honorifique de plus grand crossman de l'histoire. A l'inverse, Tadej Pogacar veut gagner les classiques comme les Strade Bianche, des Monuments, des grands tours, les Mondiaux et quelques autres courses en chemin. L'un est un coureur total quand l'autre est un sniper comme on en fait plus. Son équivalent pourrait bien s'appeler Jonas Vingegaard si l'on ne retient que la monomanie du Danois pour le Tour de France.
Un ratio dingue sur les Monuments
A l'affirmation qu'il n'y a plus de course préparatoire dans le cyclisme, Van der Poel répond qu'il n'y a presque que ça. On l'a vu triompher au Samyn parce que ses jambes le démangeaient et travailler sur Tirreno-Adriatico pour être prêt à la bataille du Poggio que Pogacar a lancé dès la Cipressa. Alors que son talent pourrait lui permettre de gagner 20 fois par an, le fils d'Adrie préfère la qualité. Problème pour ses rivaux, quand Mathieu veut, Mathieu a, la plupart du temps en tout cas. Il n'y a bien que Pogacar pour lui faire la nique de temps en temps mais le plus grand coureur de l'ère moderne doit s'incliner face à lui.
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Pogacar à la hauteur de sa réputation, Van der Poel à la hauteur de sa légende : le résumé
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Sur les Monuments, son ratio est impressionnant : 19 participations, sept victoires, 12 podiums, 14 Tops 5 et… 18 Tops 10. Sur ce Milan-Sanremo 2025, Pogacar a tout bien fait mais ça n'a pas suffi. Ses deux banderilles dans la Cipressa ont fait exploser le peloton dont il ne restait que deux hommes derrière lui avec Van der Poel et Filippo Ganna. Ses nouvelles accélérations dans le Poggio ont bien failli décramponner le futur vainqueur. Van der Poel s'est accroché avant de faire parler sa science de la victoire.
"Je savais que les deux autres voudraient faire un sprint long, a-t-il assuré à l'arrivée. Ils pensaient probablement que je voudrais en faire un le plus court possible. Je pense que je les ai surpris en lançant mon sprint aux 300 mètres. J'ai été assez fort pour rester devant jusqu'à la ligne. Je pense que c'était la bonne tactique. Remporter Milan-Sanremo, c'est spécial mais battre ces deux-là (Pogacar et Ganna, ndlr)… Ce sont des coureurs incroyables." Et lui est un sniper phénoménal.
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Attaque de Pogacar ? Pas de problème pour Van der Poel, qui prend un bidon avant de recoller
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