Milan - Turin : Primoz Roglic (Jumbo Visma) s'impose devant Adam Yates (INEOS-Grenadiers)

Le grand favori du prochain Tour de Lombardie, c'est bien Primoz Roglic. Le Slovène de la Jumbo-Visma a été irrésistible sur la colline de Superga mercredi pour s'adjuger la 102e édition de Milan-Turin, quatre jours après avoir emporté le Tour d'Emilie, une autre classique transalpine. Roglic a pu compter sur son redoutable finish de puncheur pour se débarrasser d'Adam Yates (INEOS Grenadiers) dans les derniers hectomètres et rafler un 13e succès cette saison.

Joao Almeida (Deceuninck - Quick Step) a complété le podium, coupant la ligne au sprint devant Tadej Pogacar (UAE Team Emirates). Pour sa première depuis son titre à Louvain, Julian Alaphilippe (25e) s'est montré rassurant à trois jours du dernier monument de l'année, même s'il a choisi de se relever dans la dernière ascension.

Covid oblige, le calendrier de la saison dernière a quelque peu dénaturé la course la plus vieille de la planète (première édition en 1876). Intégrée au profil de Milan-Turin (190 km) et sa traversée de la plaine du Pô depuis 2012, la colline de Superga a retrouvé son rôle de juge de paix après une trêve en 2020 profitable à Arnaud Démare, vainqueur cette année-là. Si le parcours fraîchement réhabilité suggérait une course de côte, les favoris ont une nouvelle fois pris les suiveurs de court en lançant les hostilités à un peu moins de 50 km de l'arrivée...sur un coup de bordure.

Initiée dans la vallée par les Deceuninck - Quick Step (6 des 7 coureurs engagés de la formation belge étaient présents à l'avant), l'offensive a surtout permis d'épurer les prétendants à la victoire au pied de la première ascension de Superga. Autre enseignement, à retenir en vue du Tour de Lombardie, la supériorité collective écrasante de la formation de Patrick Lefévère qui tranche avec la solitude d'un Roglic étonnement isolé à 20 km de l'arrivée.

Profitant du surnombre de sa formation, Mauri Vansevenant (Deceuninck - Quick Step) s'est échappé un temps à l'avant, avec l'idée de faire travailler les autres équipes. Le Belge a compté jusqu'à une grosse vingtaine de secondes sur un groupe de 23 coureurs duquel Yates, Gaudu et Vlasov, entre autres, ont effectué la jonction durant la première ascension de Superga. Repris à moins de 4 km du but, tandis qu'Alaphilippe choisissait de passer son tour pour cette fois, Vansevenant a vu passer impuissant une comète noire et rouge.

Déjà impressionnant lors de la première ascension, Adam Yates (INEOS Grenadiers) n'a pas perdu son coup de pédale aérien pour mener presque de bout en bout l'ultime difficulté du jour. Un à un, les favoris se sont déportés sur les deux côtés de la chaussée, laissant filer le Britannique, seulement accompagné du dernier vainqueur de la Vuelta. Roglic s'est même permis le luxe de toiser le duo Pogacar/Almeida avant de recoller à la selle de Yates.

Peu en verve au sprint, le Britannique a bien essayé de décramponner le passager slovène à 300 mètres de la ligne, mais sans succès. Le champion olympique du chrono s'est envolé, tout en puissance, vers un deuxième succès en quatre jours sur les routes italiennes, avant de tenter de parachever le triptyque avec le Tour de Lombardie samedi prochain. Mais cette fois, nulle doute qu'un maillot blanc irisé s'invitera à la lutte.