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Mondiaux 2015 : L'émotion, la gloire, et la "rage", Pervis n'en finit plus d'entrer dans la légende

Laurent Vergne

Mis à jour 21/02/2015 à 00:45 GMT+1

François Pervis a encore frappé un grand coup vendredi en décrochant un 6e titre mondial en individuelle. Un nouveau sacre qui le situe désormais au-dessus de Florian Rousseau et Arnaud Tournant. Et avec la vitesse qui se profile, il n'est pas rassasié...

L'émotion de François Pervis après son titre sur le kilomètre.

Crédit: AFP

Un kilomètre de folie ? "Je ne devais pas me laisser emporter par le public"

Après sa victoire dans le keirin jeudi, François Pervis, entre les sollicitations, la fatigue et l'adrénaline inhérente à une telle compétition, n'a pas pu trouver le sommeil avant trois heures du matin dans la nuit de jeudi à vendredi. C'est dire s'il n'a pas abordé ce kilomètre dans des conditions optimales. "J'ai connu des jours meilleurs", a-t-il souri. Il savait aussi qu'il ne pourrait survoler la concurrence comme il l'avait fait l'an dernier à Cali, quand il s'était imposé avec plus d'une demi-seconde d'avance sur Joachim Eilers. "L'année dernière, j'avais une grosse marge. Je comptais un peu sur elle mais je savais que ce serait plus serré, car moi je suis moins fort que l'année dernière et lui progresse, il est jeune."
Toute la difficulté, pour le pistard tricolore, a résidé dans sa faculté à ne pas se laisser griser par le public. "Le public a été fabuleux", souligne-t-il. Mais c'était à double tranchant. "On a tout de suite envie de tout donner, mais il faut en garder et ne pas se laisser emporter par la foule, poursuit le désormais triple champion du monde du kilomètre. Un kilomètre, c'est long et il fallait en garder pour le dernier tour. Je me disais 'sois fluide, reste concentré sur ton effort et ça passera' ". C'est passé. Pour moins de neuf centièmes. "Sur la fin, j'ai couiné, j'ai coincé mais ça criait tellement que je n'avais pas mal aux jambes!" Pervis a su faire du public un atout maitre sans le transformer en allié contre-productif. Un subtil équilibre.
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François Pervis.

Crédit: AFP

6 titres ? Plus haut que Rousseau et Tournant

L'air de rien, cette victoire-là pèse lourd au regard de l'histoire du cyclisme sur piste français. Car en s'imposant vendredi à Saint-Quentin-en-Yvelines, François Pervis s'est octroyé un sixième titre mondial en individuel : trois sur le kilomètre, deux en keirin et un en vitesse. Et alors ? Et alors cela lui permet de se placer juste au-dessus des deux géants que sont Florian Rousseau et Arnaud Tournant, tous deux sacrés à cinq reprises, hors vitesse par équipe, aux Championnats du monde. Et ça, Pervis ne l'ignorait pas. "Ce matin (vendredi), je me suis rendu compte que si je gagnais, j'allais devancer mes ainés Rousseau et Tournant, a-t-il malicieusement noté. Alors ça rajoute forcément de la valeur à ma victoire. Battre le record de ceux qui m'ont quasiment tout appris, c'est important."
Désormais entré de plain-pied dans la légende, Pervis a vraiment effectué des bonds de géant depuis quelques mois. C'est d'autant plus exceptionnel qu'il y a encore deux ans, il n'avait jamais goûté au maillot arc-en-ciel. Son premier titre, il l'a conquis en 2013, sur le kilomètre, à 28 ans passés. Sept ans après ses premiers Mondiaux ! Le néo-trentenaire a largement rattrapé le temps perdu en passant la surmultipliée. Pour exister face à de tels monuments, il fallait accomplir exploit sur exploit et c'est qu'il réussit depuis deux ans maintenant. Passé du quasi-anonymat à la légende, Pervis peut regarder ses glorieux ainés, sinon de haut, en tout cas les yeux dans les yeux.
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Et de six titres mondiaux pour François Pervis.

Crédit: Panoramic

La vitesse pour le triplé ? "J'ai la rage "

Tout l'hiver, Pervis a calmé le jeu. Après sa préparation compliquée où il a accumulé les retards, il n'a eu de cesse de rappeler qu'il ne fallait pas compter sur un triplé comme en Colombie l'an dernier. "Il y a trois semaines, j'estimais que le simple fait de conserver un seul de mes trois titres serait déjà bien", a-t-il encore rappelé vendredi. Il en a déjà gardé deux. Quoi qu'il arrive, Pervis a donc plus que réussi ses Championnats du monde. Mais la perspective d'un deuxième triplé consécutif qui ne manquerait pas de marquer l'histoire de son sport fait saliver le Mayennais.
"Après ce nouveau maillot arc-en-ciel, j'ai le sentiment du devoir accompli mais, en effet, pourquoi ne pas rêver d'un nouveau triplé", dit-il. Pourquoi pas, effectivement ? Si la fatigue complique sa tâche, il n'est pas impossible que l'ogre tricolore se bonifie au fil des jours. "Je suis un vieux diesel maintenant, s'amuse-t-il. Plus je fais de sprint, mieux je me sens, mieux je suis débridé. Je n'ai aucune crainte sur ma qualité de fraîcheur pour samedi." Tant mieux, car la concurrence sera rude. Mais l'homme à battre, c'est lui. Clairement. "Je pense que je peux faire un 200m en 9.6 secondes ou 9.7. Je n'ai pas fait de vitesse de l'hiver (ndlr: pour des raisons de santé). J'ai la rage." Ça promet.
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François Pervis sur le kilomètre.

Crédit: Panoramic

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