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"Dessiné au pub": à Glasgow, le parcours des Mondiaux sur route déboussole le peloton

ParAFP

Mis à jour 05/08/2023 à 14:23 GMT+2

Au cours des dernières heures, les différentes nations engagées sur les Mondiaux de cyclisme sur route à Glasgow ont pu prendre la mesure du parcours très sinueux qui les attend. Un tracé très tournant avec beaucoup de relances, qui a le don d'agacer certains acteurs, qui n'ont pas hésité à comparer le parcours écossais à un tracé de cyclo-cross.

Le parcours des Mondiaux de cyclisme sur route de Glasgow 2023 ne plaît pas à tous les coureurs

Crédit: Getty Images

"Le type qui a dessiné ça avait peut-être trop traîné au pub" : avec ses innombrables virages, le circuit urbain des Championnats du monde sur route à Glasgow déboussole les stars du peloton qui s'affrontent dimanche sur un parcours déroutant et critiqué. Rarement, un tracé aura autant occupé les esprits avant l'épreuve reine des Mondiaux où la Belgique de Remco Evenepoel et Wout Van Aert s'annonce comme le grand favori aux cotés du Néerlandais Mathieu van der Poel et du Slovène Tadej Pogacar.
"Je n'avais jamais vu un parcours pareil", s'étonne Julian Alaphilippe, double champion du monde en 2020 et 2021, rapidement "désorienté" lors de la reconnaissance vendredi. "Ce circuit ne ressemble à aucun autre. On peut y perdre la tête au propre comme au figuré", ajoute son sélectionneur Thomas Voeckler.
Après 128 kilomètres plutôt classiques au départ d'Edimbourg, la course se décidera sur un circuit de 14,3 km dans Glasgow, à parcourir dix fois, pour une distance totale de 271 km. Le tracé, tout en montées, descentes et courbes, est un dédale déroutant. Un tourniquet vertigineux, avec 48 virages par tour, soit 480 au total, sur un bitume granuleux, truffé de nids de poule rebouchés à la hâte. "Il ne faut pas être malade dans les manèges. A force de tourner, on va avoir envie de vomir à l'arrivée", s'esclaffe le sprinteur français Bryan Coquard.

Evenepoel, Van Aert et Cosnefroy pas fans

"Pour un Grand Prix de Formule 1, il est fantastique. Mais pour une course cycliste ce n'est pas ce que je préfère. Le type qui a dessiné ça avait peut-être trop traîné au pub", estime Remco Evenepoel, champion du monde en titre, dans un sourire. Le traceur "devait être bourré", ajoute le puncheur français Benoît Cosnefroy. "Même si le parcours correspond à mes qualités, il n'est pas digne d'un Championnat du monde. C'est fait pour un critérium au mieux", ajoute-t-il.
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Fritsch : "Si Evenepoel prend 4-5 secondes d'avance, c'est mort derrière, ça ne rentre plus"

Wout Van Aert se veut moins sévère: "disons que c'est un parcours pour juniors, comme on les aimait quand on était jeunes, sauf qu'il fait 271 km." De l'avis de tous, les as du pilotage seront avantagés sur ce circuit très technique, une pelote de laine faisant penser à un parcours de cyclo-cross. Et qui dit cyclocross dit Wout Van Aert et Mathieu van der Poel, huit titres de champion du monde dans les sous-bois à eux deux.
"Les spécialistes du cyclo-cross seront les favoris. Ils prennent les virages plus vite que les autres, ils ont une conduite naturelle qui leur fait gagner une seconde par ci, une seconde par là", analyse dans les colonnes du Soir l'ancien champion du monde belge Philippe Gilbert qui fait des deux "Van" ses favoris.
S'il pleut, ce sera la course à la mort
"Le parcours peut me convenir", admet Van der Poel qui a déjà couru sur un circuit urbain à Glasgow lors des Championnats d'Europe en 2018. "Mais j'ai l'impression qu'ils ont encore rajouté des virages, développe-t-il. C'est vraiment atypique. On peut attaquer n'importe où et le peloton perd rapidement de vue ceux qui partent à l'avant. Une échappée peut prendre vingt secondes et on ne la revoit plus. Ce sera une course débridée, d'autant qu'on n'a pas d'oreillette lors des Mondiaux."
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Julian Alaphilippe - Mondiaux 2022

Crédit: Imago

Avec autant de virages, les relances seront déterminantes. "Tourner, tourner et accélérer, voilà le programme pour dimanche", résume Jasper Philipsen, le troisième favori belge. Si la bosse de Montrose Street (200 m à 14%) est trop courte pour être vraiment sélective, "l'accumulation des efforts va rendre le final très difficile", estime Van der Poel qui s'attend à "une course très dure, à l'usure", pour hommes forts. Même s'il n'est pas fan du parcours, "le spectacle peut être au rendez-vous", anticipe Evenepoel.
Son équipier à l'année chez Soudal-Quick Step, Florian Sénéchal est beaucoup plus réservé. "C'est un circuit de merde, grince le Français. C'est bien quand tu fais un critérium pour le spectacle, mais là ce sont les Championnats du monde. Il faut un minimum de respect pour les coureurs qui ne sont pas venus pour faire le show et se péter la clavicule... s'il pleut, ce sera la course à la mort."
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