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Mondiaux 2023 - Entre succès et drame : Lotte Kopecky, une saison hors du temps

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 13/08/2023 à 20:21 GMT+2

Intouchable sur le circuit de Glasgow, Lotte Kopecky a décroché le titre mondial ce dimanche, au terme d’une course à l’image de sa saison : stratosphérique. Marquée par le décès brutal de son frère en mars, son année aurait pu tourner au vinaigre. Mais la Belge a su remonter la pente. Elle a fait de cette tragédie une force.

Kopecky, reine de la route : revivez son sacre en vidéo

2023 restera peut-être comme l’année de Demi Vollering. Mais elle aura tout autant été celle de Lotte Kopecky. Onze succès, un nouveau sacre sur le Tour des Flandres, un doublé aux championnats de Belgique, un Tour de France inimaginable… Et voici que la Belge y ajoute le titre suprême, celui de championne du monde. Si ce sacre semblait évident sur les routes de Glasgow. Pourtant, il semblait impensable en mars dernier. Celui qui imaginait alors Lotte Kopecky réussir une telle saison devait être visionnaire ou avoir une confiance incroyable dans les qualités mentales de la Belge.
Je ne sais pas ce qui m’a permis de continuer
Non pas que le début de saison de la coureuse de la SD-Worx ait été raté, bien au contraire (succès sur l’Het Nieuswblad, 2e des Strade Bianche). Mais la Flamande a eu le terrible malheur de perdre son frère Seppe le 12 mars dernier, décédé tragiquement. "Ça été une année très difficile, raconte la Belge, en larmes après l’arrivée. Je ne sais pas ce qui m’a permis de continuer…". Un événement qui aurait pu briser l’élan du début de saison de la Belge, ou enlever le cyclisme de ses priorités. Cela aurait été compréhensible. Il n’en a rien été. C’est même tout le contraire. Kopecky s’est plutôt plongée dans les courses, avec encore plus de détermination. Et encore plus de succès.
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Dépannage foiré pour van Vleuten, qui parvient quand même à revenir dans le peloton

Brillante sur tous les terrains, porteuse du maillot jaune, la Belge s'est même découvert des talents de grimpeuses lors du Tour de France en juillet dernier. Sixième au sommet du col du Tourmalet, maillot vert à l'arrivée, et surtout 2e du classement général, Kopecky s'est sublimée lors de la Grande Boucle. Mais le maillot dont elle rêvait vraiment, il est arc-en-ciel. Elle aura le bonheur de le porter un peu plus de treize mois, au terme d’une course parfaite à Glasgow. "Ça veut dire beaucoup pour moi ce titre, avoue-t-elle. C’est un rêve qui devient réalité de porter le maillot". Un rêve acquis au terme d’une course menée de main de maître. "J’ai juste été un peu anxieuse quand Chabbey a pris son avance, raconte la Belge. On savait que l’on pouvait ne jamais rattraper une échappée…" Heureusement pour celle qui a succédé à Nicole Vandenbroeck, dernière belge sacrée il y a tout juste cinquante ans, ses coéquipières ont abattu un travail formidable.
On a réussi à montrer qu’on était une équipe
Pourtant moins fort que l’Italie, l’Allemagne ou les Pays-bas sur le papier, le collectif belge a été quasi parfait, même si Lotte Kopecky s’est évidemment retrouvée seule dans le final. "Je comptais sur Sanne Cant au début du circuit pour faire le tempo et après Justine (Ghekiere) a imposé un bon rythme pour empêcher Chabbey de prendre plus de temps, explique Kopecky. Mais je dois vraiment remercier mes coéquipières, toutes mes équipières. On est une grande nation de vélo, mais, dans le cyclisme féminin, on est encore en retrait". Un cyclisme féminin belge en pleine expansion grâce à sa nouvelle championne du monde.
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Pogacar en porteur de bidons pour sa compagne Urska Zigart

Selon Anne-Laure Gheerardyn, coordinatrice du cyclisme féminin chez Cycling Vlaanderen interrogé par creusot-cyclisme.net, le nombre de femmes âgées de 18 ans ou moins a presque quadruplé au cours des trois dernières saisons, dans le sillage de l’ascension infernale de la Flamande. Et c’est comme un symbole que la Belgique ait acquis ce titre en équipe. "On a réussi à montrer qu’on était une équipe et qu’on pouvait remporter les plus grandes courses comme une équipe", poursuit la star belge. Une équipe sublimée par une Lotte Kopecky dans un jour de grâce. La Belge de 27 ans a multiplié les attaques pour étouffer, écœurer ses adversaires les unes après les autres. Et, ce, alors qu’elle aurait pu payer ses efforts des jours précédents.
Trois titres mondiaux en sept jours, c’est fou
Engagée sur piste, au début des Championnats du monde, Lotte Kopecky n’avait déjà pas chômé, décrochant l’or sur la course à l’élimination et la course aux points. Ainsi qu'une médaille de bronze sur l’Omnium. Trois épreuves et des efforts qui auraient pu peser dans la grande bagarre de Glasgow. "Quand j’ai gagné sur la piste, je me disais : ‘Ça va être presque impossible de m’imposer de nouveau dimanche’, racontait-elle après son troisième sacre mondial en une semaine. Trois titres mondiaux en sept jours, c’est quelque chose de complètement fou…" Mais la Belge va devoir s’habituer à réaliser des performances hors du commun désormais. C’est le lot des championnes.
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