Le dimanche au soleil

Alberto Contador ou Alejandro Valverde? Alejandro Valverde ou Alberto Contador? Sauf grosse surprise ou coup de tonnerre d'un Roman Kreuziger, ce Paris-Nice 2010 ne devrait pas échapper à l'une des deux stars espagnoles. Le cyclisme ibérique a d'ailleurs totalement phagocyté le classement général de la course au soleil puisque Kreuziger, actuel troisième dans la hiérarchie, est le seul à s'immiscer dans ce championnat d'Espagne. Au pied du podium, on trouve en effet, dans l'ordre, les deux Sanchez, Luis Leon et Samuel, alors que Joaquin Rodriguez occupe la 7e place. Vu de France, ça fait rêver...

Mais dimanche, comme la veille, tous les regards convergeront vers Contador et Valverde, ce dernier semblant être le plus à même de pouvoir priver le leader d'Astana d'une deuxième victoire en quatre éditions. Contador redoutait comme la peste l'étape de samedi, sans doute eu égard au douloureux souvenir de 2009, quand il avait cédé sa tunique jaune ce même jour, la veille de l'arrivée. Cette fois, tout s'est bien passé pour lui. "Je suis content, pouvait-il souffler sur la ligne d'arrivée à Tourrettes-les-Loups, samedi soir. On a passé un jour important, très difficile." La journée s'est d'autant mieux passée que Contador, pour rouler derrière l'échappée, a pu compter sur le soutien des équipes... Caisse d'Epargne et Liquigas, soit les formations des trois coureurs qui le suivent au général.

Curieuse stratégie? Peut-être, d'autant qu'Astana ne semble pas constituer l'assurance tous-risques pour le double vainqueur du Tour de France. Mais les alliances de circonstance font partie de la course. "En fait, je crois que les Caisse d'Epargne avaient beaucoup plus envie que moi de gagner cette étape", estime Contador. C'est sans doute vrai. L'équipe de Valverde, jusqu'ici, a surtout roulé pour claquer une étape, plus que pour mettre le maillot jaune à l'épreuve. Sans réussite, d'ailleurs, jusqu'ici. A courir tous les lièvres, l'écureuil n'a pas ramassé grand chose. "On finira bien par y arriver!, promet Valverde. Je suis chaque jour tout près, ce qui prouve que je suis en très bonne condition mais il me manque néanmoins à chaque fois ce petit quelque chose."

Troisième vendredi à Aix, deuxième samedi à Tourrettes, Valverde n'a toutefois pas tout perdu dans l'affaire. Ces places d'honneur lui ont permis d'empocher dix 10 secondes de bonification, pour réduire son handicap sur Contador à 14 secondes. Dimanche, la Caisse d'Epargne devra en tout cas courir contre Contador, et non plus avec, si elle veut gagner ce Paris-Nice. Elle possède deux atouts maîtres en Sanchez et Valverde. "Beaucoup de choses peuvent encore se passer dimanche. Ce qui est sûr, c'est que je me battrai jusqu'au bout", annonce un Valverde déterminé. Contador, lui, reste sur ses gardes. "La dernière étape est courte, elle risque d'être un peu folle, redoute-t-il. Il faudra faire attention aux attaques et aux bonifications."