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Martin, mention très bien

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/03/2011 à 18:19 GMT+1

Venu pour gagner, Tony Martin n'a pas déçu. A bientôt 26 ans, l'Allemand a signé la première victoire majeure de sa carrière en remportant Paris-Nice, au terme d'une semaine pleinement maîtrisée. Martin s'affirme comme un coureur avec qui il faudra compter à l'avenir. Dès le prochain Tour de France?

2011 Paris-Nice Tony Martin

Crédit: AFP

Tony Martin a donc remporté la Course sous la pluie, dite Course au Soleil. Drôle de semaine météorologique quand même. Débutée sous un franc soleil, elle a attendu d'arriver dans le Sud pour subir des trombes d'eau. Si le ciel a offert une courbe sinusoïdale, Martin, lui, a rendu une copie rectiligne. Pas une anicroche, pas une fausse note. L'Allemand a appliqué à la virgule près le plan établi à Houdan pour remporter son premier Paris-Nice: rester au chaud les trois premiers jours, faire la différence dans le contre-la-montre, maîtriser la concurrence et les éléments dans les étapes de montagne. Elève doué et appliqué, le coureur de HTC High Road mérite les compliments du jury.
On savait que ce tracé 2011, avec un contre-la-montre inhabituel par sa longueur (27 kilomètres) était taillé pour lui. Le natif de Cottbus a su profiter du chrono pour mettre une claque à tout le monde, avant de contrôler ce week-end. Pas tant ses adversaires, qui n'ont rien tenté pour le mettre en difficulté, que la météo, qui aurait pu lui faire tout perdre. "Les deux dernières journées ont été éprouvantes nerveusement, a-t-il expliqué. J’ai eu très froid samedi, c’était très dangereux dans les descentes et je suis très content de ne pas avoir chuté. Pareil dimanche. Mais tout s’est bien passé finalement." Et il ne s'est jamais vraiment senti en danger. "Je crois que Klöden et Wiggins étaient contents de finir deuxième et troisième. Bien sûr, ils auraient pu m'attaquer, mais ils savaient que j'aurais suivi", assure-t-il avec un bel aplomb.
Conquérir la France, reconquérir l'Allemagne
A moins de 26 ans, Tony Martin remporte la première grande course par étapes de sa carrière. C'est une joie, doublée d'une réelle satisfaction, car il n'avait pas manqué d'annoncer la couleur au départ. Oui, il venait pour gagner. Ce Paris-Nice était un test. "Gagner Paris-Nice était un des grands objectifs de ma saison. C’est vraiment génial, c’est le plus gros succès de ma carrière. Il me faudra un peu de temps pour réaliser, mais j'ai vraiment des frissons. Je suis heureux, dit-il, car j'ai montré que je pouvais supporter la pression et le poids de la course. Je crois que j'ai montré cette semaine que je pouvais être un leader.Cette victoire est aussi importante parce qu'elle m'ouvre des perspectives."
Sans le dire de façon explicite, il parle évidemment du Tour de France. Grimpeur très correct, presque sans équivalent dans l'effort solitaire, endurant, Martin a tout pour devenir un des meilleurs coureurs de la planète sur trois semaines. "Ça me donne beaucoup de confiance pour les prochaines courses, reprend l'Allemand. Il est certain que mon but, c’est de faire un beau Tour de France. J’espère que je peux le faire. Je suis prêt pour le Tour." Attention, Paris-Nice n'est pas le Tour. Bien des champions peuvent en témoigner. Mais l'étape niçoise était importante dans sa ligne de conduite. Tony Martin a donc toutes les raisons de voir plus grand.
Au-delà de ses ambitions personnelles, il nourrit également un souhait: que son émergence au premier plan incite les médias allemands à revenir vers le cyclisme. Les seuls journalistes allemands présents cette semaine étaient ceux d'Eurosport Allemagne. Les autres télés, la radio et la presse écrite ont déserté le cyclisme. Depuis quelques années, les scandales se sont multipliés, de Jan Ullrich à Patrik Sinkewitz en passant par Stefan Schumacher et le cyclisme est devenu tricard. "Je connais la situation, explique-t-il. Le public et les médias ne croient plus en nous. Nous devons les convaincre que nous pouvons pratiquer notre sport proprement. Heureusement, dans le reste de l'Europe, le cyclisme reste très populaire." La France à conquérir, l'Allemagne à reconquérir, Tony Martin a du boulot. Mais dimanche soir, à Nice, rien ne lui semblait impossible.
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