Arnaud Démare : "Lundi, on aura mal aux pattes mais avec un grand sourire"

Arnaud Démare a décidément de très bonnes habitudes sur Paris-Nice. Il y a un an, le Beauvaisien avait déjà été le premier à lever les bras. Il, n'avait certes pas été le tout premier vainqueur, puisque Michael Matthews avait enlevé le prologue la veille. Mais c'est bien la flèche de la FDJ qui avait dominé la première étape en ligne. Démare a récidivé dans cette édition 2017, en empochant la première étape, dimanche, à Bois d'Arcy. Mais cette fois, en guise de cadeau bonus, il porte le maillot jaune de leader sur les épaules.

Cette victoire-là a même peut-être plus de saveur encore. En 2016, à Vendôme, Arnaud Démare avait signé une victoire "classique" pour lui, en réglant un peloton d'une bonne cinquantaine d'unités. Rien de tel cette fois. Le peloton a été réduit à sa plus simple expression. Et quand certains sprinters, comme Marcel Kittel, ont craqué dans le final, Démare, lui, a eu les cannes pour sortir dans la roue de Julian Alaphilippe, dont le démarrage avait laissé tout le monde sur place dans la dernière côte.

Tout le monde, sauf le vainqueur de Milan-Sanremo. Dès lors, une fois en tête à tête pour le sprint, il n'y a pas eu match. "J'ai tenté le tout pour le tout dans le final mais je suis tombé sur Arnaud Démare qui est plus fort que moi au sprint", a noté le puncheur de Quick Step. Sur ce coup-là, le Picard a bluffé pas mal de monde. Y compris au sein de son équipe. "J’ai été un peu surpris qu’Arnaud puisse faire le jump dans la dernière côte derrière deux très gros puncheurs, Alaphilippe et Gallopin, mais on sait qu’il est capable de passer les bosses, a confié Frédéric Guesdon, le directeur sportif, sur le site de la FDJ. C’est fort mais ça confirme aussi ce qu’on voit depuis le début de saison."

Le principal intéressé ne dit pas autre chose. "Je me sens plus fort, je récupère aussi beaucoup mieux et la confiance s'est installée", souligne-t-il. Mais Démare l'admet, au-delà de la victoire, la manière employée témoigne de son niveau actuel : "Je me sens plus fort physiquement mais aussi je cours en confiance. Je savais qu'il me restait des forces au pied de la dernière bosse. De là à suivre Julian (Alaphilippe) et Tony (Gallopin), c'est encore un palier franchi." Un palier qui l'autorise à envisager un printemps intéressant, car, comme le note le maillot jaune, dimanche, "la course a été très usante, on peut la comparer à une classique."

Mais avant Milan-Sanremo et Paris-Roubaix, ses deux grands objectifs des semaines à venir, ce Paris-Nice si bien entamé est loin d'être terminé. "Paris-Nice est déjà réussi mais on n’est pas là pour une seule victoire d’étape, prévient Guesdon. On ne va pas s’en contenter ! Déjà, il y a un maillot à défendre et on sera devant, lundi, dans une étape vers Amilly qui se courra toute la journée avec le vent de côté. C’est le scénario presque idéal." "Lundi, on aura mal aux pattes mais avec un grand sourire", savoure Arnaud Démare, prêt à remettre ça.