Contador a tout tenté mais Henao rafle la mise pour... deux secondes !

Comme l'an passé, il aura tout tenté. Comme l'an passé, il lui aura manqué quelques secondes pour accrocher un troisième Paris-Nice. Parti dans la côte de Peille, Alberto Contador a longtemps cru remporter cette 75e édition de la Course au Soleil. Mais il a manqué 2 secondes' à l'Espagnol de la Trek-Segafredo pour déposséder Sergio Henao (Sky) du maillot jaune. Ce qu'il aurait réussi en cas de victoire d'étape. Sauf que Contador n'a pu rivaliser avec David De La Cruz (Quick-Step Floors), plus rapide au sprint et vainqueur de ce 8e opus.

Décidément, les années se suivent et se ressemblent pour Contador et la Sky. Comme l'an dernier, c'est un coureur de l'équipe britannique qui s'est opposé au panache et à la course offensive d'Alberto Contador, encore deuxième à Nice. On s'attendait à ce que l’Espagnol mette le feu à cette dernière étape et il l'a fait. Le coureur de la Trek-Segafredo n'a même pas hésité à prendre les choses en main à 50 km de l'arrivée.

A la suite d'un gros tempo imposé par son équipier Pantano, Contador a planté une première banderille à laquelle seul Sergio Henao a pu répondre. Mais le maillot jaune n'a pas pu suivre très longtemps le rythme de l'Espagnol, impressionnant dans la côte de Peille (1re catégorie), au point de revenir comme un avion sur les 24 échappées du jour.

D'abord seul à rouler, Contador a ensuite vu quelques coureurs l'aider à creuser l'écart, à l'image de Michael Matthews (Sunweb) et Sonny Colbrelli (Bahrain-Merida),qui avaient la victoire d'étape en tête. Et l'Espagnol est vite devenu maillot jaune virtuel, possédant jusqu'à 1'02'' d'avance sur le groupe des favoris. Le retour de deux équipiers a permis à Henao de réduire un peu l'écart avant le Col d'Eze. Sauf que le Colombien s'est vite retrouvé seul. Et il n'a jamais pu compter sur l'aide des Quick-Step Floors, qui n'ont jamais roulé dans le groupe maillot jaune mais De La Cruz lui l'a fait, en tête de course avec Contador. Une tactique un peu étonnante qui a sacrifié la 2e place de Dan Martin pour une victoire d'étape.

Mais, même cette aide n'a pas suffi à Contador. Comme l'an dernier, la descente roulante d'Eze lui a coûté très cher. Alors qu'il possédait encore 47 secondes d'avance au sommet de la dernière ascension du jour l'Espagnol a vu son avance fondre kilomètre après kilomètre. Et si l'espoir est revenu lorsque le leader de la Trek-Segafredo a distancé De La Cruz et Soler (Movistar) à 1,8km de l'arrivée, il n'a pas duré assez longtemps.

La faute notamment aux Bahrain-Merida, persuadé que Colbrelli pouvait gagner l'étape et qui a vu Izaguirre rouler fort dans le final pour boucher – en vain – le trou. La faute surtout à David De La Cruz. Le 7e de la dernière Vuelta, visiblement plus frais, n'a eu aucune difficulté à s'imposer au sprint pour remporter sa première victoire de la saison et priver du même coup Alberto Contador d'un troisième Paris-Nice. Il lui faudra encore attendre. Mais que c'était beau...